,Léon Frot voit le jour le 30 mars 1900, à Souppes-sur-Loing (Seine-et-Marne). Son père est ouvrier dans une laiterie et sa mère fait des lessives. Il devient à treize ans apprenti menuisier. Puis, pendant la guerre, il travaille dans une ferme et pendant deux ans dans une laiterie. En 1918, il peut reprendre son apprentissage à Paris.
L’année suivante, il adhère à la Confédération Générale du Travail (CGT), aux Jeunesses socialistes (JS) et au Parti Socialiste. Sa section des JS vote l’adhésion à l’Internationale Communiste des Jeunes (ICJ). Une distribution de tracts contre le départ de la classe 1920 lui vaut d’être poursuivi pour propagande antimilitariste.
Il est, par ailleurs, exempté de service militaire pour maladie de cœur. Tout en travaillant, il suit des cours du soir d’enseignement technique. Ceci lui permet d’enseigner le plan, à partir de 1928, dans le cadre de l’École ouvrière de l’ameublement. On lui en confie le secrétariat en 1929.
Il épouse, en 1922, avec Simone Combe (née le 25 septembre 1903, à Souppes-sur-Loing).
Militant communiste, il est aussi élève de l’École de Bobigny en mars 1925. Puis, membre de la Fédération unitaire du bois (CGTU), il participe en 1929 à la grève générale des ouvriers du bois de la région parisienne. Il fait même partie du comité central de grève. La Fédération du bois l’élit à sa commission exécutive en mai 1931. Il est délégué aux 5ème (septembre 1929), 6ème (novembre 1931) et 7ème (septembre 1933) congrès de la CGTU.
La police l’arrête le 21 juillet 1929, à Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne), dans une réunion de préparation de la journée du 1er août contre la guerre. Mais la justice le met en liberté provisoire le 3 août.
C’est, en 1931, le gérant du journal ukrainien Nach Propor (Notre drapeau) publié par la CGTU à deux mille exemplaires. Puis, c’est aussi, en octobre 1932, celui du journal Holos Robitnyka (La Voix de l’ouvrier). En janvier 1932, il remplace René Arrachard, malade, au secrétariat de la 20ème union régionale des syndicats unitaires. Il y est responsable du secteur Paris-Sud.
Réélu à cette fonction jusqu’en 1935, il participe à l’organisation de la grève générale du 12 février 1934. Membre du Comité national de lutte contre la guerre et le fascisme, il aurait été chargé, en mai 1934, d’une mission d’information auprès des communistes de Vienne (Autriche) au sujet de l’insurrection de février.
Candidat communiste aux élections législatives des 1er et 8 mai 1932 à Paris (11ème), il recueille 4 026 voix contre 7 246 à Lucien Besset, député sortant (Concentration républicaine), industriel du bois. Ce dernier le bat au second tour par 8 955 suffrages contre 6 419 (33,8 % des inscrits, 40,3 % des 15 889 votants).
André Doyen, militant communiste qui a soutenu sa campagne, écrit (Rétrospectives, Paris, 1963, p. 128.) :
« Léon Frot était une des figures les plus sympathiques du mouvement ouvrier du XIe, toujours le sourire, toujours une parole aimable, étant toujours prêt à rendre service, à se dévouer pour tous et ne ménageant pas son temps et ses efforts pour le parti ; une allure encore juvénile et dynamique lui valait l’amitié de tous et le faisait craindre de ses adversaires. »
En 1936, la direction du Parti communiste écarte sa candidature au profit de celle de Florimond Bonte. Il devient alors conseiller municipal du 11ème arrondissement aux élections des 5 et 12 mai 1935. À l’hôtel de ville, il fait partie des commissions du conseil municipal sur l’assistance publique et sur l’assistance aux vieillards et aliénés.
Il fait un voyage de quinze jours en URSS en compagnie de Georges Marrane, en mai 1937. L’année suivante, il siège au comité régional communiste Paris-Ville.
À la suite d’une perquisition effectuée chez lui, rue des Boulets (devenue rue Léon Frot), le 15 novembre 1939, on l’incarcére à la prison de la Santé pour propagande communiste.
Le 14 mai 1940, le tribunal militaire de Paris le condamne à cinq ans de prison, 5 000 francs d’amende et cinq ans d’interdiction des droits civiques et politiques. Il est transféré à la prison de Bourges (Cher), le 21 mai 1940. Il y écrit son journal publié à la Libération par La Défense (du 5 octobre au 30 novembre 1945). On le transfère ensuite vers la maison centrale de Clairvaux (Aube). Là, les allemands le fusillent comme otage, le 13 janvier 1942.
Le numéro du mois d’avril 1942 du journal clandestin des communistes allemands et autrichiens, Soldat im Westen, mentionne ce fait en rappelant sa présence en Autriche en 1934.
On le reconnait, après la guerre, comme « mort pour la France ». Depuis le 1er novembre 1945, il repose, avec sept autres communistes victimes du nazisme : Jules Auffret, maire adjoint de Bobigny (1902-1941), Corentin Cariou, conseiller municipal de Paris (1898-1942), Maurice Gardette, conseiller municipal de Paris (1895-1941), Raymond Latarget, conseiller municipal de Clichy-sous-Bois (1911-1946), Raymond Losserand, conseiller municipal de Paris (1903-1942), Charles Michels, député de Paris (1903-1941) et Louis Thorez (1905-1942).
Hommages : Une rue porte son nom à Paris (11ème).
Sources : FROT Léon – Maitron. Date de création : 2017-01-10.