Otto Fried voit le jour à Coblence (Allemagne) le 13 décembre 1922. C’est le fils de Robert Fried, boucher, et de sa femme, Rebecca (dite Ricka) née Salomon, juifs. Il grandit de l’autre côté du fleuve, à Horchheim, qui depuis est devenu un quartier de la ville. Son père y a repris la boucherie de son beau-père.
Lorsque la vie dans l’Allemagne des nationaux-socialistes devient dangereuse pour les juifs, ses parents l’envoie chez des des parents lointains à Portland, aux Etats-Unis. Il a alors 13 ans. Son frère ainé, Ernest, meurt, en 1937, à la suite d’actes de violence antisémites. En 1938, les nazi internent son père au camp de concentration Buchenwald. Mais en 1939, les parents réussissent à s’enfuir en Amérique.
En 1943, il devient américain et fait son service militaire, dans l’armée de l’air. Il fait alors des missions en Inde, en Chine, en Birmanie et dans les Caraïbes. Puis une loi du gouvernement de Franklin Roosevelt concernant les anciens combattants lui permet d’entamer des études supérieures.
En 1949, il achève ses études d’art à l’Université d’Oregon. Il expose avec des artistes du nord-ouest des États-Unis, comme Mark Tobey, Louis Bunce, Morris Graves, Kenneth Callahan et Carl Morris. Puis son professeur, Jack Wilkinson, le met en contact avec Fernand Léger. Il vient alors en France et entre dans l’atelier de Fernand Léger ainsi que dans l’Académie de Montmartre que Fernand Léger dirige avec André Lhote.
Pendant un séjour à Paris de plus de deux ans, il participe au Salon d’automne, au Salon de l’Armée et au Salon de mai au musée d’art moderne de la Ville de Paris ainsi qu’au Grand Cycle de Peinture à Deauville. Il expose aussi, avec d’autres élèves de Fernand Léger, à la galerie parisienne Jeanne Bucher. Celle ci représente des artistes comme Georges Braque, Nicolas de Staël, Wassily Kandinsky, Otto Freundlich ou Paul Klee.
Sa première exposition individuelle a lieu à l’American Library, à Paris. L’éditeur Semogy publie un volume réunissant écrits du philosophe Larry Margolis et images de Fried.
De retour aux États-Unis, il préfère le travail d’artiste indépendant à New York à l’enseignement en Oregon. Il s’installe à Manhattan et fait connaissance des peintres de l’expressionnisme abstrait sans pourtant s’en inspirer. Puis il devient l’ami de cinéastes et de musiciens tels Chou Wen-chung, John Lowenthal, Gene Forrell et Mildred Forrell.
Il se marie une première fois. Il fait la connaissance de R. Buckminster Fuller et du collectionneur Warren M. Robbins. Ce dernier a été l’attaché culturel de l’ambassade des États-Unis à Bonn, dans les années 1950. Ce contact lui permet d’envoyer en Allemagne des œuvres sélectionnées pour une série d’expositions individuelles à Koblenz, Darmstadt et Tübingen dans les années 1958-1960.
Puis on expose aussi certaines de ses œuvres à Salzbourg, en Autriche. Bientôt les premiers musées acquièrent ses tableaux. Ainsi, en 1960 et 1961, le Metropolitan Museum of Art achète plusieurs monotypes. C’est grâce à cette technique d’impression qu’il se fait connaître aux États-Unis.
Après son remariage avec Micheline Haardt, rédactrice de mode française qui plus tard occupera différents postes clés dans le monde de la mode, le couple s’installe à Paris. Il garde toutefois son atelier et son appartement new-yorkais jusqu’en 2010 et il y passe plusieurs mois par an.
L’Irving Gallery, à Milwaukee (Wisconsin), la galerie Coe Kerr et Achim Moeller Fine Art, à New York, ainsi que la Fountain Gallery, à Portland (Oregon) montrent plusieurs fois ses œuvres. À Paris, les galeries Gianna Sistu, Hector Brame et Brame & Lorenceau exposent des travaux réalisés en France. Des collectionneurs privés et des collections publiques de grandes entreprises acquièrent alors ses œuvres.
De grands musées s’y mettent aussi : le Metropolitan Museum of Art, le MoMA, le Centre Pompidou …
En 2020, l’Amicale des musées d’art de Coblence (Allemagne) achète une de ses œuvres parmi les plus grands formats, Untitled de 1998, pour la collection du Ludwig Museum. Elle fait partie de l’exposition qui ce musée lui consacre en 2020. Le titre de cette exposition Heaven Can Wait – Heaven Can’t Wait fait allusion à un de ses oeuvres. Il s’agit de la dernière exposition qui se déroule de son vivant.
En effet, il meurt à Meudon (Hauts-de-Seine) le 31 décembre 2020.
Sources : Wikipedia. Date de création : 2024-03-01.