FOURES Marguerite Pauline, née BELLISLE, puis comtesse de RANCHOUX (1778-1869)
France

Maitresse de Napoléon en Egypte, dite Bellilote

Pauline Bellisle voit le jour le 15 mars 1778. Elle épouse Fourès, militaire qui participe à la campagne d’Egypte.

Bonaparte arrive en Egypte, torturé par la jalousie. En effet, Joséphine restée à Paris reste fidèle à elle-même menant une vie de fêtes et de plaisirs où l’amour est roi. On cite surtout Hippolyte Charles. Bonaparte finit par arracher à Junot des noms compromettants : Barras, amant intermittent et bien d’autres.

Bonaparte ne pratique pas la patience, il est ulcéré par les inconduites de son épouse, mais, sa flotte réduite à néant, il est prisonnier du fait de sa conquête.

Il ronge son frein en attendant des jours meilleurs. Comme tout militaire d’occupation, il fréquente les lieux mis à la disposition des soldats pour leur amusement et leurs loisirs. Il se rend quelquefois au Tivoli égyptien où la troupe admire les danseuses du ventre. Le 1er décembre 1798, c’est là qu’il remarque une très jolie jeune femme, vêtue à la parisienne avec une de ces robes fendues sur les jambes dont raffolent les belles du Directoire.

Le général prend des renseignements sur la dame. On lui répond qu’elle est la citoyenne Pauline Fourès, épouse d’un sous-lieutenant au 22e chasseurs à cheval qui a passé outre l’ordre donné par le chef de l’expédition, à savoir : pas de femme à bord hormis les cantinières, blanchisseuses et couturières nécessaires au service de l’armée.

Malgré cet ordre, on s’aperçoit très vite que de nombreuses femmes ont suivis leur mari ou leur compagnon travesties en hommes. Pauline Fourès, femme de caractère, combat lors de la bataille des Pyramides. On la surnomme alors Bellilote, diminutif de son nom de jeune fille Bellisle. Toutes ces dames ont un comportement altier, déguisées en homme.

Bonaparte invite la Bellilote à sa table et lui demande de venir au palais d’Elfi-Bey, sa résidence officielle. La jeune femme est tout d’abord effrayée, mais se ressaisie, et toisant le général elle lui répond : « Vous moquez vous ? ».

Bonaparte déjà troublé s’incline et s’en va, déjà conquis. Le lendemain, Pauline fait son entrée au Grand Quartier Général, où elle fait sensation. Bonaparte, la prend par la main et renferme la porte sur eux. Le général présente ses compliments, loue sa beauté et l’invite à dîner. Il lui glisse une bague sertie d’un diamant et lui annonce que son mari est promu capitaine.

Le soir même, on convoque le sous-lieutenant Fourès au Quartier général ou Berthier lui remet un ordre de mission lui enjoignant d’embarquer à Alexandrie pour une mission secrète. Comblé et surpris, il s’inquiète de sa femme, on lui répond « Nous veillerons sur elle ». A peine a-t-il tourné les talons que son épouse est invitée à dîner au palais.

Le repas est un plaisir, et un enchantement, le couple reste à l’écart, Bonaparte, très nerveux, renverse sur la robe de la jolie femme une carafe d’eau. Pour réparer cette maladresse, Bonaparte emmène sa compagne dans sa chambre, et là, deviennent amants. Le lendemain, Pauline Fourès est la maîtresse officielle.

Elle trouve logis près du palais. Elle accompagne le général dans toutes ses sorties et ses chevauchées, vêtue d’un uniforme et coiffée du chapeau à plumes des généraux de l’armée d’Egypte. L’armée lui réserve un succès fou, et la surnomme Cléopâtre ou Notre Cléopâtre ou bien encore Notre-Dame de l’Orient.

Elle est adulée par la troupe à cause de sa beauté, de sa bonne humeur et de son courage dynamique. Mais, les anglais parfois facétieux, font prisonnier le mari de la Bellilotte et le renvoie en Egypte où il ne tarde pas à constater son infortune. Bonaparte ne tarde pas à faire divorcer le ménage. Napoléon et Pauline sont réellement amoureux. Bonaparte, dit-on, a un moment le projet de répudier Joséphine et d’épouser Pauline.

Nombreux sont ceux, dans l’entourage du général en chef à penser que la Souveraine de l’Orient va succéder à la créole. Mais, le destin veille, et Pauline ne sera jamais impératrice. Suite à un contact avec l’amiral anglais Sydney Smith concernant un éventuel échange de prisonniers, Bonaparte apprend la réelle situation de la France.

Il décide donc de quitter son armée. Il fait armer dans le plus grand secret les deux bâtiments rescapés de la bataille d’Aboukir, la Muiron et la Carrère. Bonaparte fait ses adieux à Bellilote sans rien lui dire de ses projets, et s’embarque pour un voyage de deux mois. C’est la fin du règne de Pauline Fourès. Ensuite, elle est un temps la maîtresse du général Kléber.

Elle revient en France en 1800. Mais la flotte anglaise arraisonne son navire et le renvoie en Egypte où elle réside encore quelques mois. A son retour, Bonaparte devenu Premier Consul ne souhaite pas voir éclater un scandale et refuse de la recevoir. Mais il lui fait bénéficier de ses largesses en lui octroyant un manoir près de Paris et une pension.

Pauline se remarie avec Henry de Ranchoux, elle ne reverra l’empereur qu’en 1811. Elle se lance dans les affaires et monte un négoce avec le Brésil. Pauline ne revient en France qu’en 1837. Elle cumule les talents de peintre, musicienne et écrivain. Elle survit longtemps à Napoléon et décède en 1869 à Paris. C’est sans doute l’un(e) des dernier(e)s survivant(e)s de la campagne d’Egypte.

Sources : -. Date de création : 2006-04-07.

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Monument

Inscriptions :

Marguerite Pauline, FOURES, née BELLISLE, dite La Bellilote, Comtesse de Ranchoup, 1778-1869.

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Date de la dernière mise à jour : 13 juin 2023