Marie-Madeleine Bridou voit le jour à Marseille (Bouches-du-Rhône), le 8 novembre 1909. Elle épouse, avant sa majorité, le colonel Edouard Méric. C’est sous ce nom qu’elle apparait dans les documents de la Seconde Guerre mondiale.
Elle prend rapidement sa liberté. Menant dès lors une vie très indépendante, elle travaille comme journaliste et collabore avec l’autrice Colette à une émission de radio parisienne.
En 1936, elle rencontre deux camarades de son beau-frère, officier supérieur, Georges Loustaunau-Lacau et Charles de Gaulle. Ensuite, elle accepte une proposition de travail de Loustaunau-Lacau. Elle est donc associée au réseau Corvignolles puis elle est secrétaire de rédaction du groupe de publication qu’anime Georges Loustaunau-Lacau (La Spirale et L’ordre national).
Elle est, pendant la Seconde Guerre mondiale, en France, responsable de l’un des plus importants réseaux de résistance, Alliance, qui agit pour les Britanniques. En effet, elle succède comme chef de réseau à son fondateur, Georges Loustaunau-Lacau, après son arrestation, en 1941.
Le commandant Léon Faye est le chef militaire de ce réseau. Arrêtée avec son état-major le 10 novembre 1942, elle s’évade. Elle peut rejoindre Londres d’où elle dirige le réseau, qui finit par se rattacher au BCRA gaulliste, sous le pseudonyme Hérisson, jusqu’à la capitulation allemande
Elle revient en France en 1943 et est capturée en juillet 1944, avant de s’évader à nouveau. En 1945, elle crée et prend la présidence de l’Association Amicale Alliance. Elle se charge alors de l’homologation de ses 3 000 agents, survivants ou disparus, ainsi que des œuvres sociales et de la publication du Mémorial de l’Alliance dédié aux 429 morts du réseau.
Elle prend le nom de Fourcade en 1947, après son remariage, et c’est sous ce nom qu’elle écrit ses souvenirs. Publié en 1968, sous le titre L’Arche de Noé, l’histoire du réseau devient un véritable best-seller. Elle préside le Comité d’Action de la Résistance à partir de décembre 1962, puis le jury d’honneur de Maurice Papon, en 1981.
Par ailleurs, c’est aussi la mère de cinq enfants. Elle est vice-présidente de l’association nationale des médaillés de la Résistance, en 1947. Puis c’est celle de vice-présidente de l’Union Internationale de la Résistance et de la Déportation, en 1960. Par ailleurs, elle est membre de la LICRA, représentante à l’assemblée des Communautés européennes (1981-1982). Enfin, elle préside, en 1982, la Défense des intérêts de la France en Europe.
Ses derniers combats sont pour le règlement de la crise libanaise et le procès Klaus Barbie à Lyon (Rhône). Marie-Madeleine Fourcade meurt le 20 juillet 1989, à l’Hôpital militaire du Val-de-Grâce (Paris). Le gouvernement et les rares survivants du réseau lui rendent un hommage exceptionnel le 26 juillet, à l’occasion de ses obsèques en l’église Saint-Louis des Invalides, à Paris.
Distinctions : commandeur de la Légion d’honneur (non documentée dans la Base Léonore).
Sources : Fourcade (Marie-Madeleine) L’Arche de Noé, Fayard, 1968, rééd. Plon, 1999 ; Cointet (Michèle), Marie-Madeleine Fourcade, un chef de la Résistance, Perrin, 2006 ; Lagarrigue (Max) 99 questions… La France sous l’occupation, CNDP, 2007. Date de création : 2011-01-02.