Noël Mathieu, plus connu sous le pseudonyme de Pierre Emmanuel, voit le jour le 3 mai 1916, à Gan (Pyrénées-Atlantiques). Tandis que ses parents émigrent aux États-Unis, il est élevé par un oncle paternel. Après des études de lettres à l’université de Lyon, il entame une carrière d’enseignant.
Venu à la poésie par la lecture de La Jeune Parque de Valéry, il se familiarise avec les romantiques allemands (Hölderlin) et les auteurs anglais (Hopkins, Hardy). Pierre Jean Jouve, rencontré en 1937, le guide dans ses débuts poétiques : Elégies (1940), Tombeau d’Orphée (1941).
Réfugié dans la Drôme pendant l’Occupation, il poursuit ses activités d’enseignant et participe à la Résistance. Il écrit : Jours de Colère, Combat avec les Défenseurs, La Liberté guide nos pas. En marge de ses activités de poète, Pierre Emmanuel exerce également le métier de journaliste en collaborant, comme chrétien de gauche, à Témoignage Chrétien, Réforme, Esprit.
Chef des services anglais puis américains de Radiodiffusion-télévision française de 1945 à 1959, il donne plusieurs conférences aux États-Unis et au Canada, et est «visiting professor» de différentes universités américaines. Il est président de l’Association internationale pour la liberté de la culture. Il est aussi président du «PEN club» français de 1973 à 1976, président de la commission des affaires culturelles pour le VIe Plan, président de l’Institut national de l’audiovisuel et administrateur du Festival d’automne.
Pierre Emmanuel propose notamment la création d’un Conseil de développement culturel auquel participent François-Régis Bastide, Jack Lang, François Billetdoux, Claude Santelli, Alfred Grosser ou encore Iannis Xenakis. Bien que peu actif, ce conseil a probablement inspiré la politique d’intervention culturelle que pratiquera le futur ministre Jack Lang.
Pierre Emmanuel est élu à l’Académie Française, le 25 avril 1968, au fauteuil 4, succédant au maréchal Juin. Sa réception officielle a lieu le 5 juin 1969. Après l’élection de Félicien Marceau, dont il dénonce l’attitude collaborationniste, il se déclare démissionnaire de l’Académie, en 1975. Il cesse de siéger.
Toutefois, ses confrères ne prennent pas acte de cette décision. Ils attendent sa disparition pour procéder à son remplacement, le 18 avril 1985, avec l’élection du professeur Hamburger. Il meurt le 24 septembre 1984, à Paris.
Distinctions : grand-officier du Mérite, commandeur des Arts et Lettres.
Sources : -. Date de création : 2009-01-04.
