ELGEY Georgette, née LEON (1929-2019)
France

Georgette Léon, voit le jour le 24 février 1929, à Paris. C’est la fille naturelle de l’historien, membre de l’Institut et biographe de Talleyrand, Georges Lacour-Gayet alors veuf et âgé de 72 ans, et de Madeleine Léon, âgée de 27 ans, issue de la haute bourgeoisie juive. Georges Lacour-Gayet n’assume pas cette naissance hors mariage. Il refuse de reconnaître sa fille, malgré la lutte judiciaire menée par la grand-mère maternelle de Georgette.

Le nom de plume qu’elle adopte en 1950, les initiales « LG », devenues Elgey, rappellent son père.

De son enfance, Georgette Elgey dit qu’elle fut « extraordinairement heureuse », élevée dans un « cocon ». Elle est baptisée catholique à sa naissance. Les mesures anti-juives du régime de Vichy bouleversent la vie de la famille. Le 13 avril 1942, on dénonce sa mère comme juive.

Les deux femmes doivent fuir Paris et rester cachées le reste de l’Occupation. Après un voyage périlleux, elle est détenue, avec sa mère pendant quinze jours par les Allemands à la ligne de démarcation, puis elles parviennent enfin à rejoindre la zone libre.

Ces conditions de vie durant l’Occupation lui inspirent un de ses premiers ouvrages La Fenêtre ouverte, faisant référence à la fenêtre qu’elle gardait ouverte la nuit – pendant qu’elle vivait cachée avec sa mère dans une maison partiellement occupée par des Allemands – afin de pouvoir, le cas échéant, leur échapper.

Georgette Elgey obtient la mention « très bien » à la première partie du baccalauréat mais, ne poursuivant pas ses études au lycée, elle entreprend des études de secrétariat. Philippe Viannay, qui vient de créer le Centre de formation des journalistes (CFJ), lui propose alors de « sténotyper les cours en même temps que de les suivre ».

C’est notamment la rencontre avec Jacques Kayser, qui lui permet d’être mise en relation avec Lucie Faure, puis d’écrire ses premières piges dans la revue La Nef dès l’âge de 20 ans. En 1955, elle est engagée au magazine L’Express par Pierre Vianson-Ponté. Puis elle devient, en 1961, rédactrice en chef du journal Le Nouveau Candide. Elle rejoint plus tard la rédaction de Paris-Presse.

Georgette Elgey, comme elle le déclare au cours d’une interview au magazine L’Express, est « gaulliste de cœur » et a été mendésiste, car bien qu’étant « une admiratrice inconditionnelle de sa personnalité », elle « ne partage pas toutes [les] interprétations de [l’] action » de Pierre Mendès France.

Elle recueille très tôt auprès des personnalités concernées les témoignages oraux et les documents pour écrire une Histoire de la IVe République, qui est une de ses œuvres historiques majeures.

En 1974, elle devient directrice littéraire aux Éditions Fayard et publie les principaux textes politiques de François Mitterrand entre 1977 et 1982. Elle publie également des œuvres de Jean-Raymond Tournoux, Jacques Delarue, Alain Peyrefitte et notamment son best-seller Quand la Chine s’éveillera, Jean Fourastié, Jean Favier, mais aussi Jean Delumeau et ses ouvrages sur la peur à l’aspiration au paradis.

C’est une conseillère technique à la présidence de la République de 1982 à 1995. Elle siège au Conseil économique et social (1999-2004). À ce titre, elle présente en janvier 2001 un rapport sur les archives orales.

Elle accepte en 2001 de devenir présidente du comité d’honneur de l’association « Une cité pour les Archives nationales », aux côtés de René Rémond. Cette association a pour objet d’obtenir de nouveaux moyens d’actions pour les Archives nationales. Elle permet ainsi la mise en place du site des Archives nationales de Pierrefitte-sur-Seine, inauguré par le Président François Hollande le 11 février 2013.

À la mort de René Rémond, Georgette Elgey devient présidente du Conseil supérieur des archives qu’elle préside de décembre 2007 à mars 2016. Georgette Elgey meurt le 8 octobre 2019, à l’âge de 90 ans à Paris (5ème).

Publications :

  • Histoire de Vichy : 1940-1944, avec Robert Aron, Paris, Fayard, coll. « Les grandes études contemporaines », 766p.  (1954) ;
  • Barricades et colonels, avec Merry Bromberger, Serge Bromberger et Jean-François Chauvel, Fayard (1960) ;
  • La Fenêtre ouverte, Paris, Fayard (1973) ;
  • Anonymes, Grasset (1980) ;
  • La Ve République, ou la République des fratries, avec Jean-Marie Colombani, Paris, Fayard, 412p. (1999) ;
  • Histoire de la IVe République (rééd. complète chez Robert Laffont, Bouquins) (2018) :
    • Première partie : La République des illusions (1945-1951), (1965, rééd. 1993) ;
    • Deuxième partie : La République des contradictions (1951-1954) (1968 rééd. 1993) ;
    • Troisième partie : La République des tourmentes (1954-1959), tome I, Métamorphoses et mutations (1992) ;
    • Quatrième partie : La République des tourmentes (1954-1959), tome II, Malentendu et passion (1997) ;
    • Cinquième partie : La République des tourmentes (1954-1959), tome III, La fin (2008) -prix des Ambassadeurs 2009- ;
    • Sixième partie : La République des tourmentes (1954-1959), tome IV, De Gaulle à Matignon (2012) ;
  • Toutes fenêtres ouvertes, Fayard, 416p. (2017).

Films :

  • La mort de la IIIe République, documentaire français de Daniel Lander, produit par Georgette Elgey et Jacques Anjubault (1970) ;
  • Georgette Elgey – Une vie pleine d’Histoire, documentaire de Pascal Thomas et Thomas Briat (2011) ;
  • De Gaulle à Matignon – Sept mois qui ont changé la France, documentaire de Georgette Elgey et Antoine-Léonard Maestrati (2013).

Distinctions : commandeure des Arts et des Lettres (2004) ; commandeure de la Légion d’honneur (2009, non documentée dans la Base Léonore, car trop récent) ; grand-croix de l’ordre national du Mérite (2017).

Hommages : Une voie à Paris (13ème) porte son nom.

Sources : Wikipedia. Date de création : 2021-05-15.

Photos

Monument

La chapelle est signée par l’entrepreneur Garreau.

Inscriptions :

(A l’extérieur ) Georgette ELGEY, née LEON et LACOUR-GAYET, 24 février 1929 – 8 octobre 2019.

Georges LEON, 6 janvier 1800, 20 septmebre 1900.
Gustave LEON, 20 mars 1863, 24 juillet 1916.
Mme Gustave LEON, née Jeanne Marthe LEON, 18 avril 1866, 5 juillet 1946.
Hélène Elisabeth Rose LEON, 26 mai 1887, 14 février 1959.
Madeleine Marie LEON, 21 novembre 1901, 6 mai 1978.
Jacqueline BOUTON, 26 aout 1923, 24 novembre 2007.

Photos


Date de la dernière mise à jour : 26 septembre 2024