Béatrice Dussan, dite Béatrix Dussane, voit le jour le 9 mars 1888, à Paris. Passionnée par le théâtre, Béatrix Dussane entre au Conservatoire d’art dramatique. Elle y suit les cours le mercredi et le samedi matin. Née Dussan, elle ajoute un « e » à son patronyme pour imiter la grande comédienne Réjane (pseudonyme de Gabrielle Réju).
Un premier prix de comédie classique couronne ses efforts, le 22 juillet 1903. Elle se fait engagée aussitôt comme pensionnaire par Jules Claretie, administrateur de la Comédie Française. Le 23 septembre, elle fait ses débuts dans Le Malade imaginaire (rôle de Toinette).
Nommée sociétaire en 1922, elle siège au conseil d’administration de 1935 à 1942. En janvier 1939, Jean Zay la fait révoquer et mettre à la retraite par arrêté ministériel. Après qu’elle se soit pourvue en Conseil d’État, cet arrêté est annulé pour irrégularité.
Conférencière bien connue des cercles littéraires de l’Ouest, Mme Dussane peut ainsi reprendre ses rôles de soubrette à la Comédie Française, dans lesquels elle excelle. Elle devient professeur au Conservatoire d’Art dramatique de Paris. Là, elle a comme élèves Sophie Desmarets, Robert Hirsch, Michel Bouquet, Maria Casarès, Denise Gence, Serge Reggiani, Daniel Gélin, Gérard Oury, Michel Le Royer, Alice Sapritch, Gilles Claude Thierrault et bien d’autres.
Dès les années 1920, elle donne des conférences, collabore à différentes revues (dont La Revue française, La Revue universelle, Le Journal de la femme, La Revue hebdomadaire, Le Journal, etc.) et publie plusieurs ouvrages sur le théâtre. À partir de 1951, elle tient une chronique dans Le Mercure de France.
Vers la fin de sa carrière, elle produit des émissions radiophoniques et télévisées consacrées à l’histoire du théâtre : Au jour et aux lumières, Des chandelles aux projecteurs, Tréteaux, racontez-moi, etc. Elle est très proche du poète Tristan Derème jusqu’à sa mort en 1941.
C’est l’épouse de Lucien Coulond (Edouard Helsey), auteur dramatique et journaliste au Gil Blas, à Comœdia et au Journal. Vers la fin de sa carrière, elle réalise des émissions de radio consacrées à l’histoire du théâtre : Au jour et aux lumières et Des chandelles aux projecteurs.
Béatrix Dussane s’éteint le 3 mars 1969. Elle repose avec son époux, le journaliste Lucien Edmond Marie Coulond, dit Edouard Helsey (1883-1966).
Hommages : La salle de conférence de l’École Normale Supérieure de la rue d’Ulm porte son nom car elle y a donné des cours de diction aux normaliens.
Sources : Dussane (Béatrix) Notes de théâtre, 1940-1950, Paris, Lardanchet, 1951 ; Plaisir de France, janvier 1954. Date de création : 2019-12-25.
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