Jean Dupuy voit le jour à Saint-Palais (Gironde), le 1er octobre 1844. Il est issu d’un milieu très modeste : son père, Jacques Dupuy, est sergier, marin, colporteur et cultivateur dans la Gironde ; sa mère Magdeleine Thérèse est illettrée.
Huissier de profession, il exerce à Paris et s’intéresse rapidement à la presse et à la politique. Il prend la direction du Petit Parisien à la mort de Paul Piégut, en 1888 et renouvelle la formule du journal, dont le tirage ne cesse alors d’augmenter, atteignant 1 million d’exemplaires lors de l’affaire Dreyfus.
En 1891, Jean Dupuy se fait élire sénateur des Hautes-Pyrénées et s’inscrit au groupe de la gauche républicaine. Il défend alors, dans les colonnes de son journal, le régime de libre-échange que veulent abolir la quasi-totalité des chefs d’entreprise. En effet, sur 115 chambres de commerce, seules deux sont favorables à sa conservation.
Il devient ministre de l’Agriculture du gouvernement de Pierre Waldeck-Rousseau, du 22 juin 1899 au 3 juin 1902. C’est là qu’il organise alors le Crédit Agricole et crée l’Office des renseignements agricoles. En 1900, il défend à l’assemblée les producteurs de blé, sur l’importation et l’exportation des blés et farines.
Jean Dupuy fait primer la préférence nationale, ce qui constitue une inversion complète de ses précédentes prises de position doctrinale. Il occupe ensuite d’autres postes dans différents gouvernements, notamment en tant que ministre du Commerce et de l’Industrie, puis des Travaux Publics, et ministre d’état.
Il devient membre de l’Académie d’Agriculture et du comité supérieur de l’Agriculture. Réélu sénateur le 3 janvier 1909, il devient vice-président du Sénat en 1911.
Il lance le magazine La Science et la Vie, en 1913. Le Petit Parisien dépasse alors les deux millions d’exemplaires. C’est le plus fort tirage au monde de cette époque !
Pierre Dupuy meurt le 31 décembre 1919. Il repose avec son fils, le député Pierre Dupuy (1876-1968), et son beau-fils, le député François Arago (1862-1937).
Ses fils Pierre et Paul Dupuy prendront sa succession à la tête du Petit Parisien avant de créer d’autres groupes de presse.
Extrait (d’une nécrologie du 31 décembre 1919) :
« Mort à Paris de Jean Dupuy, ancien ministre, directeur du Petit Parisien, président du Syndicat de la presse parisienne.
Né à Saint-Palais (Gironde), le 1er octobre 1844, M. Jean Dupuy, après de brillantes études de droit, débuta, en 1872, comme officier ministériel en qualité d’huissier près le tribunal de la Seine. Dix ans après, il quittait son étude et après un court repos entrait dans la presse.
Directeur du Siècle en 1886, du Petit Parisien en 1888, il n’a jamais cessé, depuis trente-deux ans, de vivre la vie active qu’impose la conduite d’un grand organe quotidien. …
Le 4 janvier 1891, les électeurs sénatoriaux des Hautes-Pyrénées l’envoyaient au Luxembourg et, depuis, leur confiance lui fut constamment maintenue. Il collabora de la façon la plus active à l’élaboration de toutes les grandes lois économiques, sociales et politiques promulguées depuis un quart de siècle, et ses qualités d’énergie et de travail le firent distinguer par Waldeck-Rousseau, qui lui confia, dans son cabinet, le portefeuille de l’agriculture.
En 1910, M. Aristide Briand le rappela au pouvoir comme ministre du commerce et de l’industrie et le conserva comme collaborateur jusqu’à sa chute, en 1911.
Écarté du gouvernement sous le cabinet Caillaux, il fut rappelé comme ministre des travaux publics, en 1912 et 1913, par MM. Poincaré et Briand. …
Dans le monde politique comme parmi ses confrères, il ne laissera que des regrets. Le Journal adresse l’expression de ses vives condoléances à sa famille, à sa fille, Mme François. Arago, femme du député des Alpes-Maritimes, et à ses fils, MM. Pierre Dupuy, sous-secrétaire d’État à la marine marchande, député de la Gironde, et Paul Dupuy, ancien député des Hautes-Pyrénées. »
Distinctions : commandeur du mérite agricole.
Sources : Wikipedia. Date de création : 2019-12-31.
