André Julien Dupuy nait le 13 juin1753, à Brioude (Haute-Loire). Il commence ses études au collège de Clermont et vient les achever à Paris. Elles sont brillantes. Ses talents précoces le font nommer conseiller au Châtelet en 1775. Le ministre de la marine, de La Luzerne, le présente à Louis XV qui le nomme intendant des îles françaises à l’est du cap de Bonne-Espérance.
Il justifie le choix du ministre. En effet, il se montre durant les neuf années qu’il exerce ses fonctions, administrateur juste et désintéressé. Il est à l’île de France (aujourd’hui l’Ile Maurice), où il épouse la veuve d’un officier de marine, pendant la tourmente révolutionnaire et quoique les relations avec la France soient interrompues, il sait lui conserver cette importante colonie, qu’il quitte en l’an VIII.
A son arrivée à Paris, il est attaché au comité de la marine, où son expérience doit lui être utile. Le Premier Consul le nomme secrétaire d’ambassade au congrès d’Amiens. Dans cette nouvelle et délicate mission, il contribue à la conclusion du traité qui donne un instant de paix à la France. Le Premier Consul l’appelle ensuite au Conseil d’Etat.
Il est nommé en même temps préfet colonial des îles de France et de La Réunion, mais la guerre est à nouveau déclarée et il ne peut retourner dans un pays où l’attendent de si honorables souvenirs. Dupuy préside deux fois le collège électoral de la Haute-Loire. L’Empereur le fait entrer au Sénat le 28 mars 1806. Il vote la déchéance de Napoléon.
En 1816, Louis XVIII le nomme gouverneur général des établissements français dans l’Inde. Le 17 mai il s’embarque à l’île d’Aix pour Pondichéry. Le vaisseau qui le transportait mouille à l’île de France et Dupuy y reçoit les témoignages les plus touchants et les plus vrais de l’affection des colons, une députation se rend à bord pour le complimenter.
A Pondichéry, il se montre tel qu’il a toujours été, administrateur intègre et éclairé, aussi sait-il, comme à l’île de France, mériter l’estime de tous les habitants. Une maladie grave ayant mis ses jours en danger, la consternation règne dans la ville. A l’annonce de son rétablissement, on chante un Te Deum et on illumine la ville.
Les Indiens dans leurs pagodes, les Musulmans dans leurs mosquées adressent des vœux et des actions de grâce en faveur de cet heureux événement. Dupuy ne peut pas espérer se rétablir complètement sous le climat de l’Inde, il demande son rappel.
Vers la fin de 1823, il quitte Pondichéry au milieu des preuves les plus sincères de respect et de reconnaissance. A son retour, il reprend son siège à la Chambre des Pairs. Il meurt à Paris le 7 janvier 1832. Il repose avec le général Charles baron de Lalaing d’Audenarde (1779-1859), sans que nous sachions le lien entre eux.
Titres : comte de l’empire (1808) ; Pair de France (1814).
Distinctions : Légionnaire (9 vendémiaire an XII), commandant de la Légion d’honneur (22 prairial an XII).
Sources : Robert (Adolphe) Bourloton (Edgar), Cougny (Gaston) Dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 ; Base Léonore (Légion d’honneur). Date de création : 2007-02-15.
Photos
