Louis Emmanuel Félicité Charles Mercier-Dupaty, dit Emmanuel Dupaty, voit le jour à Blanquefort (Gironde), le 30 juillet 1775. C’est le deuxième fils de Jean-Baptiste Mercier-Dupaty et le frère du sculpteur Charles Dupaty. Il se rend très jeune à Paris. Appelé en 1792, il entre dans la marine.
Le 1er juin 1794, il se trouve à bord d’un des navires qui escortent un convoi de vaisseaux transportant du blé en provenance des États-Unis. Attaquée par une escadre britannique au large de Brest, la flotte française est mise hors de combat. Rescapé, on l’envoie en mission dans le sud-ouest en tant qu’ingénieur-hydrographe.
De retour à Paris en 1797, il quitte la marine pour se consacrer au théâtre. « Alors parurent, presque sans intervalle, ces pièces gracieuses à demi écrites, à demi chantées, qui ont égayé le moment le plus sévère et peut-être le plus grand de notre histoire. » Alfred de Musset qualifie ces pièces de « compositions faciles ». Dupaty les écrit, parfois, en collaboration avec d’auteurs, Jean Nicolas Bouilly, Jean-Baptiste Mardelle, Noël Aubin, Pierre Yves Barré et François Georges Desfontaines.
En 1802, la police interdit l’une d’elles, « L’Antichambre ou les Valets maîtres », plus tard renommée « Picaros et Diego ou la Folle Soirée ». Dupaty se voit conduit à Brest et menacé de déportation, mais Napoléon le rappelle à Paris. Il participe à la défense de Paris en 1814. Dupaty figure sur le tableau Horace Vernet, La Barrière de Clichy, Défense de Paris, le 30 mars 1814, au côté d’autres défenseurs de Paris des cercles bonapartistes.
Il se remet alors à écrire pour le théâtre et compose des chansons pour la Société du Caveau. À la Restauration, il écrit dans plusieurs petits journaux qui combattent la réaction royaliste. Il fait paraître, en 1819, un poème satirique, Les Délateurs, inspiré par les troubles après l’assassinat du maréchal Brune.
Elu membre de l’Académie française en 1836, contre Victor Hugo, il lui adresse ces vers :
« Avant vous je monte à l’autel, Mon âge seul peut y prétendre, Déjà vous êtes immortel Et vous avez le temps d’attendre. »
Il devient en 1842 administrateur de la Bibliothèque de l’Arsenal. Sa mort, à Paris le 29 juillet 1851, survient alors qu’il travaille sur un long poème dramatique, Isabelle de Palestine, qui ne sera jamais publié.
Le nom d’Emmanuel Dupaty figure dans le « Dictionnaire des girouettes« . Il repose avec son frère, le sculpteur Charles Dupaty (1771-1825).
Sources : Société des Girouettes Dictionnaire des girouettes, ou nos contemporains peints par eux-mêmes, Alexis Eymery, Paris, 1815, p. 125 ; Wikipedia. Date de création : 2108-09-03.