DUCHANOY Claude François (1742-1827)
France

Claude François Duchanoy voit le jour à Vauvillers (Haute-Saône), le 16 mai 1742. C’est le fils de Sébastien Duchanoy, négociant et conseiller à Vauvillers et de Claire Hayaux. Son père l’émancipe en 1772. Il vient faire ses études en médecine à Paris en 1765 avec son frère aîné Pierre Claude. Celui ci sera à l’ambassade de France à Naples puis à Bourbonne-les-Bains.

C’est l’élève de Petit, professeur d’anatomie au Jardin du roi, qui jouit d’une très grande réputation. L’amphithéâtre de 800 places ne suffit pas à contenir tous ses élèves. Petit remarque l’application de Duchanoy, le charge de tous les détails de son amphi et le nomme son prosecteur. Portal, jeune médecin, futur professeur au Collège de France, publie à Amsterdam en 1771, « Lettre de M. Portal à M. Petit », qui est une critique des opinions de Petit.

Celui-ci veut se venger en lui faisant répondre par un élève et choisit Duchanoy. Ce dernier publie une réponse à Amsterdam en 1771, et critique sévèrement Portal et aussi Bouvart. Mais ce dernier réussit à faire exclure Duchanoy pour quelque temps de l’École de Médecine. Duchanoy, reçu docteur en médecine le 1er octobre 1774, acquiert en peu de temps la réputation d’un des meilleurs praticiens.

Il est attaché comme médecin aux hospices de Paris et devient docteur-régent. Duchanoy épouse à Paris, le 6 juillet 1773, Jeanne Roucel, fille de Louis Roucel maître orfèvre du roi, originaire d’Allemagne et naturalisé en mai 1758. Ils auront un fils unique, Louis Duchanoy. En 1778, il publie avec Jumelin un « Mémoire sur l’utilité d’une école clinique en médecine« . Il reproche à Paris de ne pas avoir d’école pratique.

Cette esquisse d’une école clinique, serait une maison de cinquante ou cent lits. On séparerait les femmes des hommes. Chaque malade aurait un lit seul, et il y aurait à tous les lits un livre blanc sur lequel on écrirait l’histoire de chaque maladie. Les remèdes seraient distribués gratuitement. Tous les étudiants seraient tenus de suivre exactement les visites des professeurs, et il y aurait, deux fois l’an, un concours d’émulation.

La vieille Faculté va disparaître avant d’avoir pu réaliser ces réformes. Cabanis en 1799, dans son rapport au Conseil des Cinq-Cents, reprend les idées de Duchanoy et Jumelin et insiste sur l’enseignement clinique qu’il considère comme la base de la pratique médicale. En 1780, Fourcroy publie son ouvrage célèbre sur « L’Art d’imiter les eaux minérales« . Fourcrey note :

« Cet ouvrage est le complément de l’analyse des eaux et atteste les progrès de ce temps ».

Ces eaux minérales artificielles doivent profiter aux « malades, que leur état ou leur indigence empêchent d’en aller chercher au loin, de naturelles ». Nommé en 1799 administrateur des hôpitaux et hospices civils de la ville de Paris, il quitte la pratique médicale et se consacre à réorganiser le service de ces établissements.

« Il s’est distingué dans sa nouvelle carrière par des vues lumineuses et par l’esprit d’amélioration qui a caractérisé son administration ». D’après Jacques René Tenon, l’Assistance Publique s’occupe de 35 000 personnes par jour pour une population de 660.000 personnes. Il crée des bureaux d’admission pour la réception des malades, organise la Pharmacie centrale, finalement établie 47 quai de la Tournelle à Paris, dans l’actuel Musée de l’Assistance Publique.

De plus, il préside les concours publics pour l’admission aux places des élèves internes en médecine, en chirurgie et en pharmacie, accordées trop souvent à l’intrigue ou à la faveur. Il préside aussi, pendant quatre ans, le Comité central de vaccine, créé en 1803. La vaccine qui remplace l’inoculation est destinée à préserver de la variole. Vers 1801, il publie son Projet d’une nouvelle organisation des hôpitaux, ouvrage encore cité de nos jours.

Les médecins titulaires des deux hospices de Lyon adoptent ce projet la même année.

« Pour éviter les inconvénients si judicieusement indiqués par Duchanoy, on est forcé d’abandonner le chiffre de sept ou huit cents lits, et on est conduit à adopter le chiffre de trois cent cinquante à quatre cents, comme permettant de réaliser toutes les conditions hygiéniques indispensables à un bon hôpital ».

Claude François Duchanoy meurt à 85 ans à Paris, le 24 novembre 1827, à Paris. Il repose avec son fils, l’ingénieur des Ponts et Chaussées Louis Duchanoy (1781-1847).

Distinctions : membre de l’Académie de médecine, membre de l’Académie des Sciences, Arts et Belles-lettres de Dijon, membre de l’Académie des Sciences, Arts et Belles-lettres de Lyon, correspondant de la Société impériale de bienfaisance de Saint-Pétersbourg, membre de la Société philanthropique, fondée en 1780 et toujours active aujourd’hui. Elle créa des fourneaux économiques pour nourrir les plus pauvres, des dispensaires pour soigner les malades, des asiles de nuit etc. Cette Société possède la Fondation J. Ste et E. André installée dans le parc du château de Bailly (Yvelines) qui a appartenu à son fils Louis Duchanoy.

Distinctions : chevalier de la Légion d’honneur (8 septembre 1814).

Sources : Wikipedia ; Base Léonore (Légion d’honneur). Date de création : 2017-07-29.

Photos

Monument

Inscriptions : Famille DUCHANOY

Ici reposent,
Edmond DUCHANOY, 1822-1825.
Jeanne ROUCEL épouse C.L. DUCHANOY, 1754-1827.
Claude François DUCHANOY, Docteur Régent de la Faculté de Médecine de Paris, administrateur des hospices, Doyen de la Faculté, 1742-1827.
Louis DUCHANOY, Ingr en chef des Ponts et Chaussées, 1781-1847.
Caroline REDON de BELLEVILLE Veuve L. DUCHANOY, 1797-1872.
Charles François DUCHANOY, Ingr en chef des mines, 1827-1882.

Photos


Date de la dernière mise à jour : 14 août 2023