Marcelle, dite Hélène, Duc, voit le jour le 22 mars 1917 à Bergerac (Dordogne). Elle manifeste très tôt un goût prononcé pour les planches, la déclamation et les lettres. Elle est d’abord professeur, à la fin des années 1930, comptant parmi ses élèves Juliette Gréco, qu’elle retrouvera à Paris sous l’Occupation.
Puis elle intègre la compagnie théâtrale, basée à Marseille, du Rideau rouge, dirigée par André Roussin et Louis Ducreux. Elle la quitte ensuite pour celle de Jean-Pierre Grenier et Olivier Hussenot. Jacques Becker lui fait faire ses premiers pas à l’écran dans Falbalas (deux répliques). Puis, quelques années plus tard, il lui confie le rôle plus conséquent de la mélomane mondaine d’Édouard et Caroline.
Elle se mariée à René Catroux, un des fils du général Catroux et c’est la mère de la comédienne Elisabeth Catroux Tua (1953-2013). Elle enchaîne les rôles comiques, de la préfète des Grandes Manœuvres à la secrétaire de Fernandel dans Le Caïd, à celle de Paul Meurisse dans Le Déjeuner sur l’herbe, et à la milliardaire à gigolos de La Chasse à l’homme. Mais elle réserve ses talents de tragédiennes à la scène où elle s’avère une incomparable interprète racinienne.
Le cinéma la cantonne dans les rôles de grandes bourgeoises caricaturales et fofolles, de l’épouse de Jacques Charon se crêpant le chignon avec Dany Saval dans Comment réussir en amour à la mondaine prompte à s’encanailler avec la bande de Johnny Hallyday dans À tout casser. C’est finalement sur le tard qu’elle décroche ses premiers contre-emplois : mère lesbienne – et appréciant les revues porno ! – de Bernard Blier dans Le Faux-cul, puis génitrice avare et aveugle d’un Jean Carmet travesti et pathétique dans Miss Mona de Mehdi Charef.
Elle allie abattage et sobriété dans le rôle d’une des deux grands-mères du petit héros de Promis… juré ! de Jacques Monnet. Le cinéma semble l’oublier à la fin des années 1980, en dépit d’une apparition fugitive dans Les Sœurs Soleil. Ensuite, Miguel Courtois lui confie le second rôle féminin d’Un ange, où elle est une voyante aveugle involontairement mêlée à une série de meurtres en cascades.
Puis c’est Étienne Chatiliez qui en fait la mère narquoise d’André Dussollier et la grand-mère du « Pékinois », alias Tanguy. Mais son rôle le plus célèbre reste probablement celui de Mahaut d’Artois, dans l’adaptation télévisée des Rois maudits de Claude Barma, en 1972-1973. En 2005, elle est reconnue « Juste parmi les nations ». Elle a, en effet, sauvé, avec sa mère Jeanne, institutrice, des dizaines de juifs, à Bergerac (Dordogne) et à Marseille (Bouches-du-Rhône). Hélène Duc meurt le 23 novembre 2014, à Paris.
Distinctions : chevalier (2009), officier de la Légion d’honneur (2011, non documentées dans la Base Léonore).
Sources : Wikipedia. Date de création : 2015-04-06.