Louise Catherine Éléonore Denuelle Delaplaigne voit le jour le 3 septembre 1787, à Paris. C’est la fille de Françoise Charlotte Eléonore Couprie (1767-1850) et de Dominique Denuelle Delaplaigne.
Son père est un bourgeois parisien, titulaire de plusieurs charges royales, qu’il perd lors de la Révolution. Sa mère est parait-il de mœurs assez légères et aurait donné à sa fille une éducation très libre pour l’époque. Fille de bonne famille, Madame Campan l’admet dans son pensionnat où elle fait la connaissance des sœurs de Napoléon.
A 17 ans, le 15 janvier 1805, elle épouse Jean Honoré François Revel, soi-disant officier de dragons. Deux mois plus tard, le jeune mari se révèle n’être qu’un aventurier et un escroc. Arrêté, on le condamne à deux ans de prison. Éléonore fait alors appel à l’amitié de Caroline Murat, devenue princesse Murat et altesse impériale.
Celle-ci la prend à son service comme lectrice. Très vite, Éléonore devient la maîtresse du mari de sa bienfaitrice, puis, sur la recommandation de ce dernier, de l’Empereur en personne. Le 19 décembre 1806, sept mois et demi après le prononcé de son divorce, Éléonore met au monde un fils, Charles Léon.
Le père en est Napoléon, qui est informé de l’événement le 30 décembre 1806, à Puitusk. Éléonore ne reverra pourtant jamais le père de son enfant. Lorsqu’elle se présente au château de Fontainebleau, l’année suivante, l’Empereur refuse de la recevoir. Pourtant, elle est la première des maîtresses de Napoléon Bonaparte à lui donner un fils.
Elle prouve ainsi à l’Empereur qu’il peut concevoir. La jeune mère est néanmoins pourvue d’une rente annuelle confortable et d’un mari honorable en la personne d’un jeune lieutenant au 15ème régiment d’infanterie de ligne, Pierre-Philippe Augier de la Sauzaye. Le mariage, richement doté, a lieu le 4 février 1808, à la mairie du 10ème arrondissement.
Moins de cinq ans plus tard, après la mort de son conjoint, disparu au passage de la Bérézina, Éléonore s’installe à Mannheim. La grande-duchesse de Bade, Stéphanie de Beauharnais, elle aussi ancienne condisciple du pensionnat de Madame Campan, l’y a invitée. Éléonore rencontre en Allemagne son troisième époux, le comte Charles-Auguste-Émile-Louis de Luxbourg, avec qui elle s’unit le 23 mai 1814.
Malgré les efforts de son premier mari, réapparu à la fin de la même année et qui essaie de faire annuler leur divorce, Éléonore connaîtra cette fois une union durable, qui ne prendra fin que trente-cinq ans plus tard, à la mort du comte, le 1er septembre 1849. Entre temps, le couple aura partagé sa vie entre Paris et Mannheim.
Lorsqu’elle devient veuve pour la seconde fois, il reste encore à Éléonore près de vingt années à vivre. Elle meurt à Paris, dans son appartement du boulevard Malesherbes, le 30 janvier 1868, et se fait enterrer avec au cou la chaîne et la médaille pieuse que lui avait offertes Napoléon. Elle repose avec son arrière petit-fils, Daniel Napoléon Jean Fernand Mesnard, mort pour la France en 1917.
Sources : -. Date de création : 2005-11-30.