Marie Delna, Marie Ledant de son vrai nom, voit le jour à Paris, le 3 avril 1875. Mais elle perd sa mère à quinze mois. Sa grand-mère maternelle, Marie Louise Benoist, la recueille alors avec sa sœur Louise, à Longjumeau (Essonne). Puis, à l’âge de sept ans, son grand-père paternel Jean Alphonse Ledant, propriétaire du Café du «Panorama» à Meudon (Hauts-de-Seine), l’accueille.
Elle est ensuite externe de l’Institution des sœurs de la Présentation à la Vierge, à Meudon, et elle s’y destine au noviciat.
Elle fait ses études musicales avec Rosine Laborde. Mme Savary qui est professeur de diction et de maintien en scène, lui donne quelques cours. En 1892, la petite Marie n’a que dix-sept ans lorsqu’elle débute à l’Opéra-Comique dans le rôle de Didon des Troyens d’Hector Berlioz, avec le célèbre ténor Emmanuel Lafarge dans le rôle d’Enée. C’est un véritable triomphe pour la jeune chanteuse.
Le 16 janvier 1893, elle est la première Charlotte française de Werther de Jules Massenet, sous la direction de Cavalho. Le 23 novembre 1893, elle crée le rôle de Marceline dans L’attaque du moulin d’Alfred Bruneau, sous la direction de Jules Danbé. Le 18 avril 1894, elle obtient le rôle de Mistress Quickly dans la première en version française de Falstaff, en présence de l’auteur, Giuseppe Verdi.
Cette année-là, elle joue le rôle de Meala dans la reprise de Paul et Virginie de Victor Massé. Le 1er avril 1895, elle crée également, à titre posthume, du compositeur Benjamin Godard, La vivandière, dans le rôle de Marion avec Edmond Clément et Lucien Fugère. Cette même année, elle est Jeanne dans La Jacquerie et, en 1896, elle est Don Juan et Zerline dans Orphée.
Le 9 mai 1898, elle fait une entrée triomphale à l’Opéra de Paris en Fidès dans Le prophète de Meyerbeer. Puis elle chante le rôle de Léonore dans La Favorite de Gaetano Donizetti, accompagnant le ténor Alvarez. Le 15 novembre 1899, elle crée Cassandre dans La prise de Troie, avec le baryton Maurice Renaud. Le 7 février 1900, elle est Guinèvre dans Lancelot du lac de Victorin de Joncières.
Ensuite elle pour Milan et chante pendant deux saisons (1898-1910) au Teatro Lirico. Elle se produit également à Aix-les-Bains dans Sanson et Dalila, La Favorite de Donizetti et Carmen de Georges Bizet. Puis elle revient à l’Opéra-Comique pour chanter Orphée de Gluck. Elle y crée le rôle de l’Ogresse dans Hansel et Gretel de Humperdinck, en juillet 1900, sous la direction d’André Messager.
En janvier 1901, c’est une Carmen remarquable pour son talent vocal et son habile jeu de scène. Le 29 avril 1901, elle crée Marianne dans L’ouragan d’Alfred Bruneau avec un orchestre dirigé par Alexandre Luigini. En juillet 1903, on annonce qu’elle se retire de la scène pour rester avec son mari qu’elle vient d’épouser.
En octobre 1907, elle fait un retour triomphal au Théâtre de la Gaîté dans une reprise de La vivandière. Les journalistes de l’époque déclarent qu’elle est engagée par le théâtre pendant trois mois pour des appointements de 150 000 francs. C’est aussi l’année ou elle triomphe à la Scala de Milan dans Orphée de Gluck, avec le célèbre chef d’orchestre Arthuro Toscanini.
Après un an d’absence, elle rentre en France. Elle crée, à l’Opéra-Comique, le 7 février 1912, La Lépreuse de Sylvio Lazzari sous la direction de François Ruhlmann. Les représentations durent jusqu’en juin. Par ailleurs, de 1909 à 1922, elle apparaît irrégulièrement danlusieurs grandes salles : à Monte-Carlo, à Paris (Opéra Garnier), en Angleterre (Covent Garden), à New York (Metropolitan Opera House).
Elle fait, en 1919, l’acquisition d’un hôtel particulier à Montmorency (Val-d’Oise). Ruinée par un banquier indélicat, elle doit le revendre, en 1926. Elle loue ensuite, à Villemomble (Seine-Saint-Denis), une jolie villa, puis un modeste pavillon. Ensuite, son nom finit par disparaître de la une des journaux musicaux.
Elle meurt à l’hôpital de la Pitié (Paris) où on la transporte dans une chambre particulière à la demande du professeur Aubertin, le 24 juillet 1932. L’absoute à laquelle participent des artistes de l’Opéra est célébrée le 28 juillet, à Saint Marcel. Elle est inhumée dans une concession provisoire au cimetière de Thiais. Ses amis se cotisent ensuite pour transférer ses cendres vers le Père Lachaise. Ce qui est fait le 28 juillet 1933, jour anniversaire de son enterrement.
Sources : Wikipedia. Date de création : 2008-02-05.