(Louis) Charles Delescluze voit le jour à Dreux (Eure-et-Loir), le 2 octobre 1809. Il étudie le droit à Paris, puis devient clerc d’avoué, puis journaliste. Très tôt, il manifeste son penchant pour les idées démocratiques, il joua un rôle éminent dans la révolution de juillet 1830. Il est membre de plusieurs sociétés républicaines. Poursuivi pour complot républicain, il doit, en 1836, se réfugier en Belgique où il apporte son aide à ses confrères journaliste républicains.
Il revient en France en 1840 et s’établit à Valenciennes, où il dirige l’Impartial du Nord. Après la révolution de 1848, il proclame la République à Valenciennes. Il devient alors commissaire de la République pour le département du Nord. Mais, battu aux élections, il s’installe à Paris et lance le journal La Révolution démocratique et sociale et l’association Solidarité républicaine, regroupant socialistes et radicaux.
Il est condamné après les journées de juin et fuit en Angleterre. Il continue là-bas son activité journalistique. Delescluze rentre à Paris en 1853, on l’arrête et on l’incarcère successivement à Sainte-Pélagie, Belle-Ile, Corte, puis enfin, à Cayenne. Il arrive en Guyane le 16 octobre 1858, où il rejoint, sur l’île du Diable, le lieu de détention des détenus politiques. Il reste en Guyane jusqu’à novembre 1860.
Charles Delescluze prend connaissance de la loi d’amnistie signée le 16 août 1859. Très affaibli par son séjour outre-mer, il reste toujours aussi virulent et combatif. Il fonde un nouveau journal radical, Le Réveil, qui affirme les principes de l’association internationale des travailleurs (l’Internationale). En août 1870, Le réveil est suspendu, mais reparaît le 7 septembre. Ce journal lui vaut trois condamnations, il doit fuir une nouvelle fois en Belgique.
Charles Delescluze devient maire du 19ème arrondissement de Paris le 5 novembre 1870. Il quitte son mandat le 6 janvier 1871, appelant «à la lutte armée contre les capitulards». Il se fait élire massivement à l’Assemblée Nationale, où il condamne fermement le gouvernement de Défense Nationale. Le 30 mars, il se fait élire membre de la Commune et donne sa démission de député.
Lors de l’entrée des versaillais dans Paris, il appelle, le 24 mai, à une guerre des quartiers et déclare « place au peuple, aux combattants aux bras nus ! » Le lendemain, 25 mai, découragé et désespéré, il ne fait rien pour éviter la mort. Une balle le frappe mortellement sur la barricade du Château-d’Eau, ne voulant en aucun cas « servir de victime ou de jouet à la réaction victorieuse ».
Ses luttes incessantes pour la démocratie et la République, son courage et sa volonté farouche, malgré les épreuves, lui valent le surnom de « Barre de fer ».
Sources : -. Date de création : 2005-12-08.