François Delapierre voit le jour le 4 novembre 1970, à Paris (20ème). C’est le fils d’une enseignante du secondaire et d’un chercheur en économie du CNRS. Il commence ses activités militantes en 1986. Il crée du club de tarot et de scrabble « qui rassemble déconneurs du tarot et intellos du scrabble ». Puis il est élu délégué de classe et au conseil d’administration du collège de son quartier. Là, issu d’un milieu assez aisé, il découvre la diversité et les inégalités sociales. Marqué par la victoire de la droite aux élections législatives de 1986, il anime dès l’automne la grève au lycée Rousseau de Montmorency (Val-d’Oise) contre le projet de loi Devaquet. Il devient membre de la direction de l’association SOS Racisme en 1986.
François Delapierre adhère par la suite au Parti socialiste. Il milite activement au sein du courant Gauche socialiste à sa création en 1988, avec Jean-Luc Mélenchon, Julien Dray et Marie-Noëlle Lienemann. Cofondateur de la Fédération indépendante et démocratique lycéenne (FIDL), il en devient en 1988 son second président.
Diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris, il poursuit ses études à l’université de Nanterre. Il y obtient un DEA en sociologie, après avoir soutenu un mémoire sur les emplois de proximité. Il devient alors militant à l’UNEF-ID, et y anime la Tendance Sursaut Ou le Déclin (TSOD), jusqu’en 1994. De 1998 à 1999, il est le secrétaire général de l’association, alors présidée par Fodé Sylla, l’engageant alors activement dans des campagnes contre le Front national. En 1998, il rédige, avec Alexis Corbière, Un apartheid à la française (éditions Bérénice/Parole d’Aube). C’est un ouvrage militant qui entend répondre à ceux qui veulent établir une « préférence nationale ».
En avril 2000, il rejoint le cabinet de Jean-Luc Mélenchon, alors ministre délégué à l’Enseignement professionnel du gouvernement Jospin, dont il devient un proche collaborateur politique.
En 2004, il est élu délégué général de l’association Pour la République sociale (PRS), fondée par Jean-Luc Mélenchon qui préfigure le Parti de Gauche. Il prend alors en charge son organisation. François Delapierre s’engage pour le « non » au référendum du 29 mai 2005 sur le projet de Constitution européenne. Il intervient dans de nombreux meetings rassemblant tous les dirigeants de la gauche favorables au non, aux côtés de Marie-George Buffet, José Bové ou Olivier Besancenot.
François Delapierre devient rédacteur en chef de l’hebdomadaire À Gauche, créé par Jean-Luc Mélenchon, où il décrypte chaque semaine l’actualité politique et affiche la volonté d’une union des gauches basée sur un Programme commun d’union populaire, pour battre la droite lors de l’élection présidentielle de 2007. Il est le principal dirigeant de PRS après Jean-Luc Mélenchon et l’auteur des textes essentiels de cette association. À partir du Congrès du Mans, il devient membre du bureau national du Parti Socialiste (PS). Il y représente, avec Jean-Luc Mélenchon, la sensibilité Trait d’union, engagée aux côtés de Laurent Fabius.
Le 6 novembre 2008, à la suite de l’échec de la motion conduite par Benoît Hamon au congrès de Reims, il quitte le PS. Il fonde le Parti de Gauche avec Jean-Luc Mélenchon, le député Marc Dolez et d’autres responsables socialistes. Il préside le meeting de lancement de ce parti, le 29 novembre 2008, à Saint-Ouen. Membre du Bureau national et du secrétariat national du Parti de Gauche, il en est le délégué général. A ce titre, il assure la coordination et l’animation politique du Parti jusqu’au congrès de Bordeaux de 2013.
François Delapierre est candidat pour le Front de gauche (Parti de Gauche, Parti communiste et Gauche unitaire) avec le soutien du Nouveau Parti Anticapitaliste, à l’élection législative de la douzième circonscription des Yvelines, le 11 octobre 2009. Il obtient au premier tour 4,87 % des suffrages et refuse d’appeler à voter en faveur du candidat socialiste, Frédérik Bernard, maire de Poissy, du fait de son alliance avec les représentants locaux du MoDem.
François Delapierre est, avec Olivier Dartigolles, le directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon lors de l’élection présidentielle de 2012. Il se porte candidat du Front de Gauche aux élections législatives de 2012 dans la 10e circonscription de l’Essonne. Il obtient 16,66 % des suffrages exprimés au premier. Comme lors de la présidentielle, il dit aimer les moments où il a un rôle « d’instituteur du peuple », où suivant le modèle de Jean Jaurès, il participe à « l’éducation populaire, explique et fait changer le regard sur les choses ».
Au PG, il milite pour que les communistes refusent des accords électoraux avec le PS lors des élections municipales de 2014. Il conduit une liste à Sainte-Geneviève-des-Bois. Avec 8,2 % des suffrages exprimés, il est élu conseiller municipal d’opposition, la liste du maire sortant PS l’ayant emporté dès le premier tour.
Atteint d’une tumeur du cerveau, il meurt le 20 juin 2015 à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière (Paris, 13ème).
Il était le compagnon de Charlotte Girard, juriste et cadre du Parti de Gauche, et père de deux filles.
Publications :
- Où est le changement ? : Les 100 premiers jours de François Hollande, éd. Bruno Leprince (2012) ;
- Délinquance : les coupables sont à l’Intérieur, éd. Bruno Leprince (2013) ;
- La bombe de la dette étudiante : le capitalisme contre l’université, éd. Bruno Leprince (2013).
Sources : -. Date de création : 2021-09-24.