François Emmanuel Dehaies, dit de Montigny, voit le jour le 7 août 1743, à Versailles (Yvelines). Fils de Jean-Baptiste Dehaies de Montigny, marchand de bois, et de Marie Jeanne Martin, il devient ingénieur militaire en 1764. Il entre le 2 août 1768 comme sous-lieutenant au régiment de Médoc-infanterie et il fait la campagne en Corse en 1768 et 1769.
Le 17 juin 1770, il devient lieutenant d’état-major auprès du général de Bourcet, directeur général du génie. Nommé capitaine le 4 mars 1772 dans la légion de Lorraine, il participe à des reconnaissances aux frontières des Alpes, de Flandre et d’Artois. Le 28 janvier 1776, il passe dans la marine avec le grade de major, et le gouvernement lui confie une importante mission en Inde, en passent par Vienne, Constantinople, l’Égypte et la mer Rouge, il arrive enfin à Delhi puis à Pounah terme de sa mission.
Il passe colonel le 3 septembre 1778. De retour en France, Louis XVI le renvoie en 1781 en Inde avec de nouvelles instructions pour la cour des Mahrattes. Il reste à Pounah jusqu’en 1788, comblé d’honneurs et de distinctions. Ainsi, il reçoit de l’empereur moghol Shah Alam II le diplôme de nabab. En 1788, il est nommé gouverneur de Chandernagor et des possessions françaises au Bengale.
Il se signale à ce poste par son zèle et son désintéressement. Il trouve, sous sa seule garantie, des ressources qui soutiennent longtemps les établissements français en Inde. Arrêté au moment de la révolution par ceux dont il a réprimé les abus dans les établissements, il est libéré et conduit à Calcutta sur les ordres du gouverneur anglais lord Cornwallis. De retour à Paris en 1791, il devient général de brigade le 11 avril 1800.
En 1803, Bonaparte le renvoie à Chandernagor. Mais par suite de la rupture du traité d’Amiens, il doit de se replier sur les iles de France et de Bourbon. Il reste dans ces colonies jusqu’au moment de leur prise, le 8 juillet 1810. Fait prisonnier par les Anglais lors de la reprise des colonies, il n’obtient sa liberté que seize mois plus tard.
Il revient en France au mois de novembre 1811. Il est mis à la disposition du ministre de la guerre le 15 décembre 1811. Aveugle, il prend sa retraite le 18 février 1812. Le roi Louis XVIII le nomme général de division le 17 décembre 1817.
C’est l’époux d’Anne Audebert de Chambron, dont il aura deux enfants : François Jules (8 octobre 1792-23 octobre 1874) et Emmanuel Ernest (23 mars 1790 – 18 décembre 1879). Il meurt le 27 juin 1819, à Paris. Il repose avec ses deux fils, François Jules (1792-1874), intendant militaire, et Emmanuel Ernest (1790-1879), colonel.
Titres : chevalier de l’Empire (12 avril 1813).
Distinctions : chevalier de la Légion d’honneur (25 mars 1804) ; chevalier de Saint-Louis (1779).
Sources : Base Léonore (Légion d’honneur). Date de création : 2016-03-01.