DECROO Pierre (1913-1950)
France

Pierre Decroo voit le jour le 31 décembre 1913, à Bergues (Nord). Passionné d’aviation, il s’inscrit à l’école d’Orly et obtient son brevet de pilote en 1930. Il sort premier de sa promotion d’élève pilote et gagne un concours d’acrobaties. L’année suivante il participe au Tour de France aérien des avions de tourisme sur un Farman F200.

Il entre dans l’armée, en 1934. On l’affecte à « l’observation » à la base aérienne de Nancy. En 1935, il s’embarque sur un petit biplan Morane-Saulnier MS 60 Moth équipé d’un moteur de 85 CV. Il fait un raid de 20 000 kilomètres qui le conduit au Soudan.

Puis il devient moniteur à Ambérieu-en-Bugey (Ain), puis chef pilote à Cognac (Charente), dont le président est Maurice Hennessy, propriétaire d’un Percival Gull que Decroo a à plusieurs reprises la possibilité de piloter à travers l’Europe pour y effectuer des voyages ou rallyes.

À l’entrée en guerre, en 1939, il devient moniteur d’acrobatie aérienne à l’école de l’Air. Il entre, peu après, comme pilote d’essais à l’Arsenal de l’aéronautique, pour être le second de Modeste Vonner. Passé en zone libre, il pratique le vol à voile et devient chef de centre adjoint à Saint-Auban-sur-Durance (Alpes-de-Haute-Provence).

Il est recordman de France de durée et d’altitude en planeur biplace avec Henri Foucaud, en octobre 1942, avec 11,30 heures en l’air. Il quitte la France en janvier 1943, traversant les Pyrénées et l’Espagne. Epuisé et malade, les anglais le recueillent à Séville, après 26 jours de marche. Après l’avoir soigné, ils l’emmènent à Lisbonne (Portugal) d’où il gagne l’Angleterre à bord d’un hydravion.

Ses pieds le faisant souffrir il est soigné pendant deux mois, avant d’intégrer la Royal Air Force, dans le Squadron 345, sous le pseudonyme de « Peter », au sein des Forces Aériennes Françaises Libres, sous le commandement de Jean Accart. Il participe à plusieurs missions de chasse et d’attaque.

Il vole sur Spitfire, coule à la bombe un navire de 5 000 tonnes puis rentre à sa base criblé de balles, les ailerons déchiquetés par l’éclatement des boites de cartouches, et se pose sur le ventre. Le 6 juin 1944, commandant de Wing, il est opérationnel à 3h15 le jour du débarquement de Normandie. Il exécute quatre missions dans la journée.

En décembre 1944, avec ses 4 000 heures de vol, il devient lieutenant et commandant d’une escadrille basée à Anvers (Belgique). Le 7 avril 1945, commandant une escadrille dans l’attaque de camions convoyant des munitions, son avion prend feu. Il réussit à se poser sans trop de dommages.

Après la guerre, il entre au centre d’essais en vol de Marignane et de Brétigny, après avoir passé un nouveau brevet officiel de pilote d’essais. En août 1945, il casse une roue d’un Focke-Wulf 190 lors d’un atterrissage. Mais il sort indemne de l’avion tournoyant sur la piste. Puis il réintègre l’Arsenal de l’aéronautique, en 1946.

L’année suivante il fait les essais et le premier vol, le 10 octobre 1947, du monoplace A-O-101, et trois mois plus tard, du bimoteur Arsenal VB-10. Le 10 janvier 1948, il décolle de Villacoublay, pour un vol d’essais. Mais à la verticale d’Antony, un incident du moteur entraine une fuite d’huile qui déclenche un incendie qui se propage jusqu’à la cabine.

Ne voulant pas que son avion s’écrase sur la ville, il mène son appareil le plus loin possible avant de sauter au tout dernier moment, en parachute, à 150 mètres du sol. Il se fait une double fracture du crâne et il se fracture également les jambes. Souffrant aussi de nombreuses brûlures, il va lutter plusieurs semaines contre la mort.

Le ministre de l’Air, André Maroselli, lui remet sa décoration pour cet acte héroïque, sur son lit d’hôpital. Un an après, en 1950, il participe aux essais de l’avion de chasse à réaction Arsenal VG 90-01 pour l’aéronavale. Il meurt, le 25 mai 1950, lors d’un vol de routine à basse altitude à bord du VG-90-01. Son train d’atterrissage sort brusquement à une vitesse trop élevée. Il arrache les trappes qui viennent percuter l’empennage, ce qui entraîne la chute de l’appareil sur la commune de Marolles-en-Hurepoix (Essonne) où s’élève aujourd’hui une stèle commémorative.

Pierre Decroo a droit à des funérailles nationales. En moins de vingt ans, il a piloté 103 appareils différents et compte 5 300 heures de vol.

Distinctions : officier de la Légion d’honneur (il ne figure pas dans la Base Léonore); croix de guerre 1939-1945 ; médaille de l’Aéronautique 6 citations ; Distinguished Flying Cross (Royaume-Uni) ; Air Medal (Etats-Unis).

Hommages : Une rue de la ville de Bergues (Nord) porte son nom.

Sources : Base Léonore (Légion d’honneur) ; Wikipedia. Date de création : 2016-03-01.

Monument

La dalle est ornée d’un crucifix en marbre noir et d’un bas-relief en bronze représentant une palme signée des ailes brisées, de facture inconnue.

Inscriptions : Famille DECROO

Pierre DECROO, pilote d’essai, né le 31 12 1913, Officier de la Légion d’honneur, Croix de guerre, DFC, Air medal, tombé en service commandé, le 25 5 1950.
Mme Vve GUILLAUME, née Françoise GOMET, 1885-1950.
Mme PAULIN, née Simone GUILLAUME, 1912-1968.

Photos


Date de la dernière mise à jour : 1 août 2024