DAVOUT Louis Nicolas, duc d’Auerstaedt, prince d’Eckmühl (1770-1823)
France

portrait par Tito Marzocchi de Belluci d'après Pierre Claude Gautherot, 1852 - Château de Versailles
« Le juste »

Louis Nicolas d’Avoust, né en 1770 à Annoux (Yonne), a supprimé sa particule à la révolution pour signer Davout. C’est le seul maréchal de Napoléon qui n’a jamais été vaincu. Sa famille remonte au XIIIème siècle et appartient à la noblesse d’épée bourguignonne.

Son père est un officier du Roi. Davout entre à quatorze ans à la compagnie des cadets-gentilshommes de l’école royale militaire de Paris. En 1788, il reçoit son brevet de lieutenant au régiment Royal-Champagne cavalerie. Il manifeste un goût prononcé pour l’étude et la lecture, les philosophes l’on ouvert aux idées nouvelles.

Il est d’un caractère entier, d’une franchise absolue. Son physique ne l’aide pas, à vingt ans il est myope, porte des lunettes et présente une calvitie avancée : il a plus l’air d’un professeur -dont il a le savoir- que d’un militaire. Davout démissionne en septembre 1791 suite au décret chassant les nobles de l’armée, puis se réengage au 9eme bataillon des volontaires de l’Yonne.

Il devient immédiatement lieutenant-colonel. C’est ensuite l’armée du Nord, puis celle de Vendée où, en cinq jours, il passe successivement général de brigade et général de division. Il refuse ces promotions qui vont à l’encontre du décret: nouvelle démission en août 1793, puis obtention de sa réintégration l’année suivante.

Affecté à l’armée de Moselle, il reçoit définitivement ses étoiles de général de brigade. Il se lie d’amitié l’année suivante avec un jeune général de division, Desaix. C’est ce dernier qui le présente au général Bonaparte qui prépare alors l’expédition d’Egypte. Ce n’est pas le coup de foudre, il faudra du temps au futur empereur pour se rendre compte que Davout est l’un des meilleurs officiers et des plus cultivés, et que de surcroît, il possède des talents certains d’organisateur et de tacticien.

Après le retour de Bonaparte en France, Davout reste en Egypte sous les ordres de Kléber en compagnie de Desaix. Rappelé par le Premier consul, Davout et Desaix sont interceptés par les Anglais qui les retiennent plusieurs semaines à Livourne. A Marengo, Desaix reçoit une balle en plein cœur privant Davout de son meilleur ami. Il devient général de division le 9 juillet 1800.

Il prend le commandement de l’armée d’Italie. Un évènement familial va le rapprocher du Premier consul, puisqu’il épouse en 1801 Aimée Leclerc, sœur de son camarade, le général Victor Leclerc, lui-même marié à Pauline Bonaparte. Le dix-huit mai 1804, il devient maréchal : il est le plus jeune promu de ce corps à 34 ans. L’Empereur l’honore en le nommant colonel-général des grenadiers à pied de la Garde Impériale.

Dès lors, sa carrière est toute tracée : Il se distingue à Austerlitz, à Iéna, à Auerstaedt, à Eylau. Tous ses faits d’armes trouvent leurs récompenses : en 1807 il est gouverneur général du Grand-Duché de Varsovie, en 1810, il est commandant en chef de l’armée d’Allemagne, puis gouverneur général des villes Hanséatiques. Lors de la campagne de 1812, il dirige le 1er corps de la Grande Armée (72 000 hommes).

Lors de la retraite, Napoléon n’ayant pas suivi ses conseils, le 1er corps, se trouve réduit à 15000 hommes. L’empereur lui reproche sa lenteur et le remplace par Ney. En 1813, les coalisés déferlent, il s’enferme dans Hambourg avec 40 000 hommes, soutient le siège pendant un an, puis se rend le 27 mai 1814 sur l’ordre formel de Louis XVIII. Rentré à Paris, il se retire dans sa propriété.

Pendant les Cent Jours, il rallie l’Empereur qui lui donne le ministère de la guerre. Après Waterloo, on le destitue de sa dignité de maréchal et on l’assigne à résidence. En 1817, le Roi lui rend son titre. Sa santé se dégrade, il meurt à Paris d’une affection pulmonaire le 1er juin 1823. Il repose avec son beau-frère, le général Marie Antoine Bonnin de la Bonninière, comte de Beaumont (1763-1830), et avec son neveu, le général Léopold Davout (1829-1904).

Le musée d’Eckmühl à Auxerre (Yonne)

Cette salle dédiée à Davout et à l’épopée napoléonienne renferme de très nombreux trésors, légués par la fille de Louis Nicolas Davout. Elle devait disparaître. C’était sans compter sur l’attachement et la pugnacité d’Alain Cattagni, de la société des sciences de l’Yonne. Le musée a donc été réhabilité et est ouvert de nouveau au public pour des visites sur demande.

Le musée de Savigny-sur-Orge (Essonne)

Il existe également un autre petit musée consacré au ouvert depuis 2008, dans le château de Savigny-sur-Orge dont Davout est le propriétaire, tout en étant maire de la ville. Les visiteurs peuvent y découvrir des tableaux, des statues, des lettres manuscrites, d’autres objets et des documents historiques issus de collections publiques et privées. La visite est gratuite sur rendez-vous.

Titres : duc d’Auerstaedt (2 juillet 1808), prince d’Eckmühl (15 aout 1809), Pair de France (5 mars 1819).

Hommages : Un des boulevards extérieur de Paris porte son nom (Paris 20ème).

Merci à Gérard Baron pour son aide dans la réalisation de cette notice.

Sources : -. Date de création : 2005-09-14.

Photos

Monument

Inscription : Sépulture du MARECHAL DAVOUT

(sur une plaque de marbre) : En commémoration du bicentenaire de la victoire d’Auerstaedt du 14 octobre 1806 et en hommage à notre parrain de promotion, le maréchal Louis Nicolas DAVOUT (1770-1823),  duc d’Auerstaedt, prince d’Eckmühl, gouverneur du grand duché de Varsovie puis de Hambourg, ministre de la guerre, pair de France. Le 14 octobre 2006. La promotion de Saint-Cyr « Maréchal Davout » 1977-1979.

Général DAVOUT, duc d’Auerstaedt, 1820-1904.

Photos


Date de la dernière mise à jour : 14 janvier 2024