Anne Henri Cabot, vicomte de Dampmartin, voit le jour le 30 juin 1755, à Uzès (Gard). C’est le fils du gouverneur d’Uzès et un lointain descendant du navigateur vénitien Jean Cabot. Destiné par sa famille aux fonctions ecclésiastiques, il entre, à 15 ans, au séminaire de Paris, mais il en sort pour entrer dans l’armée. Il est sous-lieutenant dans le régiment de Limousin-infanterie, passe capitaine dans Royal-cavalerie.
Par ailleurs, il publie des essais littéraires qui le font admettre à l’Académie de Nîmes. Il rédige et adresse à l’Assemblée nationale, en 1789, les doléances des officiers de la garnison de Strasbourg. Nommé, en juillet 1791, lieutenant-colonel du régiment de Lorraine-dragons, il accompagne le général Choisy dans l’expédition d’Avignon contre Jourdan « Coupe-têtes ».
Il engage son régiment à protester contre la journée du 20 Juin 1792 et, sur le refus des soldats, émigre à Trèves, s’enrôle dans la cavalerie de l’armée des princes et, après le licenciement, gagne la Belgique, puis la Hollande, où il vit en donnant des leçons de français. Il y publie un Précis de littérature à l’usage des dames (1795) et passe de là à Berlin, où il rédige la Gazette française, et où Frédéric-Guillaume Il le nomme précepteur des fils qu’il a de la comtesse de Lichtenau.
Tombé en disgrâce à la mort du roi en raison de ses relations avec la comtesse, il rentre en France après le 18 brumaire et se retire à Uzès, où il travaille à La France sous ses rois, essai historique sur les causes qui ont préparé et consommé la chute des trois premières dynasties. Il est nommé conseiller de préfecture à Nîmes (12 mai 1807), et la publication de son ouvrage (1810) appelle l’attention de l’Empereur sur lui. Ce dernier le nomme censeur impérial (8 février 1811), puis conseiller au Conseil des prises (1er avril suivant).
Le collège électoral du Gard l’ayant porté candidat au Corps législatif, le Sénat conservateur l’y fait entrer, le 6 janvier 1813, comme député du Gard. M. de Dampmartin adhère à la déchéance de l’empereur (avril 1814) et prend quelquefois la parole au Corps législatif, pour demander la substitution du vote public au vote secret, la prohibition des fers étrangers, la restitution aux émigrés des biens invendus, le droit égal pour tous d’entrer dans les écoles militaires :
« Les institutions de la patrie, dit-il, appartiennent à tous ceux qui ont le bonheur de naître sur le sol. ».
Le gouvernement lui rend sa place de censeur (24 octobre 1814). Comme il se tient à l’écart pendant les Cent-Jours, sous la Restauration, il est nommé bibliothécaire conservateur du dépôt de la guerre (20 avril 1816). Il meurt d’une fluxion de poitrine le 12 juillet 1825, à Paris. Il repose avec Léopold Ubald Victor Jules Joseph, comte de Besenval (1813-1889), peintre et chambellan de l’empereur d’Autriche.
Publications :
- Idées sur quelques sujets militaires (1785) ;
- Histoire de la révolte de Rome et de Carthage (1789);
- Le provincial à Paris (1790) ;
- Précis de littérature à l’usage des dames (1795) ;
- Esquisse d’un plan d’éducation (1795) ;
- La France sous ses rois (1810) ;
- Quelques traits de la vie privée de Frédéric-Guillaume II, roi de Prusse (1811) ;
- Coup-d’œil sur les campagnes des émigrés (1816) ;
- Mémoires sur divers événements de la révolution et de l’émigration (1825).
Titres : vicomte (26 novembre 1814).
Distinctions : officier de la Légion d’honneur (5 août 1814), chevalier de Saint-Louis.
Sources : Moiroux (Jules) Guide illustré du cimetière du Père Lachaise, Paris, 1922, p. 71 ; Wikipedia ; Base Léonore (Légion d’honneur). Date de création : 2016-02-29.