CROIZAT Amboise (1901-1951)
France

Ministre du Travail (1945-1947), organisateur de la Sécurité Sociale

Ambroise Croizat voit le jour le 28 janvier 1901, à Notre-Dame-de-Briançon (Savoie). Son père, Antoine Croizat, est ouvrier et sa mère, Louise Jeannette Piccino, employée dans un tissage de velours. Il travaille en usine dès l’âge de 13 ans lorsque son père est appelé sous les drapeaux en 1914. Apprenti métallurgiste, il suit en même temps des cours du soir et devient ouvrier ajusteur outilleur dans la région lyonnaise.

En 1917, il s’inscrit aux Jeunesses socialistes et adhère au Parti socialiste en 1918. Il se déclare partisan de l’affiliation de la Section Française de l’Internationale Ouvrière (SFIO) à l’Internationale communiste. Il anime les grandes grèves de la métallurgie lyonnaise. En 1920, il entre au Parti Communiste Français (PCF) dès sa fondation. C’est aussi l’un des dirigeants des Jeunesses Communistes de 1920 à 1928.

Il devient permanent du PCF en 1925. En 1928, il est nommé secrétaire de la Fédération unitaire des métaux. En 1929, il est membre du Comité Central, puis membre du bureau de la Fédération de la jeunesse. Puis au moment où se réalise l’unité syndicale, en 1936, il devient secrétaire général de la Fédération unique des métallurgistes de la Confédération Générale du Travail (CGT). Celle ci regroupe alors 20 % des effectifs de la CGT.

Aux élections législatives de 1936, il se fait élire dans le 14ème arrondissement de Paris. C’est alors le négociateur de la convention de la métallurgie parisienne, rapporteur sur la loi des conventions collectives à la Chambre. Il est également négociateur dans le secteur des grands magasins et membre, à la Chambre, de la commission sur les armements.

Ensuite,  c’est un membre du Groupe ouvrier et paysan. Ce groupe se constitue en remplacement du groupe parlementaire communiste dissous. Il rassemble la majorité des députés communistes qui ont approuvé le Pacte germano-soviétique. On l’arrête dans la nuit du 7 au 8 octobre 1939. Il perd ensuite son mandat le 20 février 1940. Puis, le 3 avril 1940, le 3ème tribunal militaire de Paris le condamne à cinq ans de prison, 4 000 francs d’amende et cinq ans de privation de ses droits civiques et politiques. Il transite par quatorze prisons différentes. Enfin, il finit par être transféré en mars 1941 au bagne de Maison Carrée dans la banlieue d’Alger.

Libéré le 5 février 1943, trois mois après le débarquement allié en Afrique du Nord, la CGT clandestine le nomme à la commission consultative du gouvernement provisoire d’Alger. A ce titre, à partir de novembre 1943, il siège à l’Assemblée consultative provisoire. Il participe alors à la Commission du travail et des affaires sociales dont il devient le président.

À la Libération, il se fait élire membre des deux Assemblées constituantes puis de l’Assemblée nationale de 1946 à 1951.

Il devient ministre du Travail du 21 novembre 1945 au 26 janvier 1946. Puis, c’est le ministre du Travail et de la Sécurité sociale du 26 janvier au 16 décembre 1946, puis du 22 janvier au 4 mai 1947. Il organise la Sécurité sociale (assurance maladie, retraites, allocations familiales), en application des ordonnances des 4 et 19 octobre 1945 émanant du programme du Conseil national de la Résistance.

S’appuyant sur le travail de son prédécesseur, Alexandre Parodi, bénéficiant des compétences techniques de Pierre Laroque, il impulse la création du régime général de sécurité sociale. Il double les allocations familiales, puis il augmente de 50 % la rémunération des heures supplémentaires et supprime l’abattement de 10 % sur les salaires féminins.

II contribue à l’amélioration du droit du travail français en renforçant les comités d’entreprise. Par ailleurs, il organise et généralise la médecine du travail, réglemente les heures supplémentaires et crée le statut des mineurs.

Il n’invente pas la sécurité sociale dont les éléments existent déjà. En fait, il rassemble en une seule caisse toutes les formes antérieures d’assurance sociale. Il finance l’ensemble par une cotisation interprofessionnelle à taux unique. Ainsi, les allocations familiales, l’assurance-maladie, les retraites et la couverture des accidents du travail ne dépendent ni de l’état ni du patronat, mais d’une caisse gérée par des représentants syndicaux.

Il meurt le 11 février 1951, à Suresnes (Hauts-de-Seine). Le PCF lui fait de grandioses funérailles. Son corps est exposé à la Maison des métallurgistes (aujourd’hui Maison des métallos) puis au siège de la CGT. Un million de personnes endeuillées l’accompagnent au cimetière ! Il repose avec le médecin communiste Pierre Rouques (1900-1952).

Hommages : Des rues portent son nom à Boulazac (Dordogne), Champagnole (Jura), Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), Dargnies (Somme), Fontaine (Isère), Guilvinec (Finistère), Guyancourt (Yvelines), Montluçon (Allier), Nîmes (Gard), Port-Saint-Louis-du-Rhône (Bouches-du-Rhône), Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), Saint-Guénolé (Finistère), Saint-Michel-de-Maurienne (Savoie), Saint-Pierre-des-Corps (Loiret) et Villejuif (Val-de-Marne). Des avenues portent son nom à Berre-l’Etang (Bouches-du-Rhône), Chantenay sur Loire (Loire-Atlantique), Crolles (Isère), Gardanne (Bouches-du-Rhône), Lanester (Morbihan), Périgny (Charente-Maritime), Port-de-Bouc (Bouches-du-Rhône), Saint-Étienne-du-Rouvray (Seine-Maritime), Saint-Martin-d’Hères (Isère) et Vénissieux (Rhône). Enfin, un boulevard porte son nom à Guesnain (Nord).

Sources : Wikipedia. Date de création : 2024-06-04.

Photos

Monument

La stèle est décorée de deux médaillons en bronze, celui d’Ambroise Croizat par Antoine Rohal, daté de 1952, et celui de Pierre Rouques par A. Barbier, non daté.

Inscriptions :

A. CROIZAT, 1901-1951, membre du Comité Central, du parti Communiste Français, secrétaire général, de la Fédération des travailleurs, de la métallurgie, ministre du travail, octobre 1945 à mai 1947.
Docteur, Pierre ROUQUES, 1900-1952, conseiller général de la Seine, conseiller municipal de Paris. Sonia ROUQUES, 1908-1980.
(Plaque) A, mon mari, et, papa chéri, pour ses 51 ans.
(Plaque) A mon mari chéri, a mon papa adoré.
(Plaque) Blanc Le Misseron, Comité d’entreprise, des A.N.F., à, leur regretté, camarade.
(Plaque) Employés, et cadres de, la Sécurité Sociale de Maubeuge.
(Plaque) Syndic des métallos, section Aciéries, de Beac- Missepot, à, leur regretté, camarade.
(Plaque) La section, de Valenciennes nord, du Parti Communiste Français, au camarade, Ambroise CROIZAT.
(Plaque) Les vieux travailleurs, du IIe arrt, à leur grand ami, et défenseur, Ambroise CROIZAT.
(Plaque) Les travailleurs, du Bassin, de la Sambre, à leur ami, CROIZAT.

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Date de la dernière mise à jour : 27 août 2024