Jean-Baptiste Collin, comte de Sussy, nait à Sainte-Menehould (Marne), le 1er janvier 1750. Il est le fils de Pierre Collin de Sussy, capitaine général des Fermes du roi, et d’Ursule Petit. Simple employé des fermes du roi à Châlons-sur-Marne, pendant la Révolution, Jean-Baptiste Collin de Sussy est l’un des trois régisseurs des douanes nationales en 1792.
Au début du Consulat, il devient le premier préfet de la Drôme, le 2 mars 1800, puis préfet de Seine-et-Marne le 2 décembre 1800. Ses qualités d’administrateur le font remarquer du Premier consul, qui lui confie plusieurs missions, notamment à Mayence en 1804, où il doit liquider les dettes des quatre départements rhénans.
À son retour, il présente un projet de réforme des douanes. Celui ci adopté le 16 septembre 1805 ; il crée la direction générale des douanes qui remplace la Régie des douanes, créé par la Constituante. Napoléon Bonaparte en nomme Collin de Sussy premier directeur général. Il occupe ce poste sans discontinuer jusqu’en 1812. Ses pouvoirs sont très étendus.
Ils comprennent notamment :
- la direction de toutes les opérations de douane et rapports directs et uniques avec les ministres,
- la présidence du conseil d’administration des douanes (formé du directeur et de quatre administrateurs) avec voix prépondérante
- la présentation des nominations des agents du cadre supérieur au ministre.
À partir de 1802, il préside le Conseil du contentieux (composé en outre de trois avocats et d’un avoué) chargé de défendre l’administration devant la Cour de cassation.
De 1807 à 1812, il est également conseiller d’État en service ordinaire (hors sections). Le 16 janvier 1812, il devient ministre des Manufactures et du Commerce, tout en conservant la direction générale des douanes. Il occupe ce poste jusqu’au 1er avril 1814. Puis le gouvernement provisoire replace le commerce dans les attributions du ministre de l’Intérieur.
Sous les Cent Jours, Napoléon le nomme premier président de la Cour des comptes, le 24 mars 1815. Son discours d’investiture du 27 mars 1815 atteste de son indépendance. Mais ceci ne l’empêche pas d’être destitué par la Seconde Restauration, le 22 juin 1815. Néanmoins, Louis XVIII, à la demande de Decazes, le fait Pair de France le 5 mars 1819.
De son union avec Louise Millot, il a quatre enfants :
- Jean-Baptiste Henry (1776-1837), comte de Sussy, futur pair de France et créateur du musée de la Monnaie à Paris,
- Louis, qui sera inspecteur général des douanes,
- Élisabeth Baptistine Fortunée, qui épousera Joseph Liberté Fouché, 2e duc d’Otrante,
- Anne Sophie Émilie, qui épousera le baron Delage.
Il meurt à Paris, no 1 rue de la Grange-Batelière, le 7 juillet 1826. Il repose en compagnie de son fils Jean-Baptiste Henri, comte de Sussy (1776-1837), président de la commission des Monnaies et Médailles.
Titres : Comte de Sussy et de l’Empire (lettres patentes du 16 avril 1808) ; Baron de Sussy, pair de France (ordonnance royale du 5 mars 1819).
Distinctions : chevalier (2 octobre 1803), commandeur (14 juin 1804), grand-officier de la Légion d’honneur (30 juin 1811), grand-croix de l’ordre de la Réunion (3 avril 1813).
Sources : Base Léonore (Légion d’honneur), Wikipedia. Date de création : 2014-03-22.