Emile Cohl, de son vrai nom Emile Courtet, nait à Paris le 4 janvier 1857. Entre dix-huit et cinquante ans, c’est un montmartrois fidèle à la butte. Il exerce plusieurs professions et s’occupa à diverses activités. Il ne commence à s’intéresser au cinéma que vers 1907. Cette année marque un tournant dans sa vie et sa carrière. Une de ses activités est la caricature. C’est l’ami et l’élève d’André Gill. Il s’intéresse aussi au dessin humoristique, au théâtre, au journalisme, à la photographie et à la peinture, suivant en cela son beau-père H. C. Delpy.
Dans son entourage, parmi ses amis, on distingue de nombreux artistes et écrivains, de Victor Hugo en passant par Georges Courteline, Paul Verlaine, François Coppée, Alphonse Allais, Alphonse Daudet, Henri Gauthier Villars (dit Willy, mari de Colette), Caran d’Ache, Willette, Daubigny et bien d’autres… Emile Cohl appartient à deux groupes artistiques, «Les Hydropathes», et «les Incohérents». C’est un fidèle habitué des cabarets Montmartrois, « Le Lapin Agile » et « Le Chat Noir ».
Lorsqu’il aborde le cinéma, c’est en forain ou en bateleur. Le commerce lui est étranger, il est peu doué pour cela. Il offre ses services comme scénariste et réalisateur à «Lux», et surtout à la firme «Gaumont». Emile Cohl fait un passage éclair chez «Pathé» en 1911. Il réalise alors quelques films pour «Eclipse». L’«Eclair» l’engage ensuite pour assurer la responsabilité de l’animation aux studios de Fort-Lee, près de New York (Etats-Unis) en 1912-1914.
Emile Cohl créa le premier héros de dessin animé, «Fantoche». On lui doit les premiers dessins animés en couleurs tel «Le Peintre néo impressionniste», en 1910, les premiers dessins animés publicitaires, «Campbell Soups» en 1912. On lui doit également «La Bataille d’Austerlitz» en 1910. Lors de la remise de la Légion d’honneur à Walt Disney, ce dernier a reconnu que tout cela est dû au cerveau et aux mains d’Emile Cohl.
Malgré la Grande Guerre et ses difficultés, il continue à réaliser des films. Mais, le cinéma français perd son aura dans le monde et tombe dans le déclin. Emile Cohl cesse de faire du cinéma en 1923. Au cours de sa carrière, il réalise plus de trois cents films de courts métrages, dont la plupart a disparu. Emile Cohl s’éteint oublié et ruiné à l’hôpital de Villejuif, le 20 janvier 1938.
Sources : Base Léonore (Légion d’honneur). Date de création : 2007-02-02.