Edgar Clarke, duc de Feltre, voit le jour le 21 novembre 1799, à Neuwiller-lès-Saverne (Bas-Rhin). C’est le fils aîné de Henry Jacques Guillaume Clarke, maréchal-duc de Feltre, ministre de la Guerre. Edgar embrasse fort jeune la carrière des armes. Il passe d’abord par les écoles militaires. En 1815, il entre dans la compagnie écossaise des gardes du corps du roi, avec le grade de sous-lieutenant.
Il est ensuite officier de carabiniers, en 1823 capitaine au 4e régiment de cuirassiers, il fait la campagne d’Espagne. Il quitte le service militaire en 1829. Après la mort de son père (1818), il lui succède dans ses titres comme pair de France. Il prend part aux séances dès qu’il a l’âge requis (le 7 février 1825). Il soutient alors de ses votes le gouvernement de la Restauration.
Mais la révolution de 1830 et les premiers actes de la nouvelle royauté sont loin de le satisfaire. En effet, comme son père, il croit que le salut du pays est dans le dogme de la légitimité. En 1832, il quitte la chambre avec le duc de Fitz-James et d’autres pairs.
Cette probité politique est honorable, puisqu’en renonçant à la pairie, il se prive d’une dotation qui constitue une part notable de sa fortune.
A partir de cette époque, il vit loin des agitations politiques, retiré, à la campagne ou dans son hôtel situé au faubourg Saint-Germain. Sa mère et son frère Alphonse vivent avec lui. Il fait quelques voyages d’exploration artistique avec son frère dans le nord de l’Italie et l’Allemagne rhénane. La mort de sa mère trouble cependant cette douce quiétude, en 1838.
Les sentiments d’affection et de dévouement réciproques des deux frères étouffent à l’avance tout germe de désharmonie qu’auraient pu faire naître, sur quelques points, la dissemblance de leurs caractères et les tendances divergentes de leur esprit.
Le duc de Feltre est sérieux, mélancolique, souvent taciturne et son esprit est positif. Il a aussi acquis des connaissances pratiques qui lui permettent de participer aux discussions et aux votes de la Chambre des pairs.
Très instruit en histoire, en géographie, en économie politique, il aime peu la littérature légère, dans laquelle il classe la poésie. Il n’a de sympathie et d’enthousiasme pour celle-ci que lorsqu’elle se traduit en objets d’art, peinture, sculpture, architecture. Elle trouve alors en lui un appréciateur éclairé, un admirateur sincère, qui lui-même sait manier un crayon.
Mais la poésie sous forme littéraire n’a guère de prise sur lui. Quant à la musique, le duc de Feltre, qu’une chute de cheval a rendu un peu sourd, ne la subit qu’avec une résignation patiente. Mais il se passionne pour les objets d’art.
Depuis longtemps, les deux frères ont convenu que celui d’entre eux qui survivrait à l’autre, léguerait à un musée la collection de tableaux qu’ils ont formée en commun, et dont ils veulent éviter la dispersion. Une disposition testamentaire du duc de Feltre lègue celle ci à la ville de Nantes,. Aujourd’hui, la collection est conservée par le Musée des Beaux-Arts de Nantes.
Il décède le 29 mars 1852, à Paris. Il repose avec ses frères, Arthur, comte de Feltre Clarke (1802-1829), militaire, et Alphonse, comte de Feltre Clarke (1806-1850), compositeur. Sans union ni postérité, son titre ducal s’éteint à sa mort. Il est relevé, sous le Second Empire, par son petit-neveu Charles Marie Michel de Goyon.
Merci à Thierry Franot pour son aide dans la réalisation de cette notice.
Sources : Wikipedia. Date de création : 2011-12-04.