(Justin Napoléon Samuel) Prosper, comte, puis 4ème marquis de Chasseloup-Laubat, voit le jour à Alexandria (Italie), le 29 mai 1805. C’est le plus jeune des fils du général et marquis François Charles Louis de Chasseloup-Laubat (1754-1833). Il fait ses études à Paris, au lycée Louis-le-Grand. Puis il entre dans l’administration, au comité du contentieux du Conseil d’État, en qualité d’auditeur de 2e classe, en 1828.
Après la Révolution de 1830, il est attaché au général de La Fayette, commandant la garde nationale, comme aide-de-camp. Maintenu au sein de la nouvelle organisation du Conseil d’État, il passe maître des requêtes en service ordinaire, en novembre 1830. Il devient commissaire du roi auprès du comité du contentieux de 1830 à 1836.
En 1836, c’est l’adjoint de Jean-Jacques Baude, commissaire du roi en Algérie. Il remplit sa mission à Alger, puis à Tunis, à Bône et à Constantine. Il assiste au siège de cette dernière ville, avant de reprendre ses fonctions au Conseil d’État. Le marquis de Chasseloup- Laubat passe conseiller d’état, en 1838.
Par ailleurs, le 3 septembre 1837, il est élu député par le 5e collège de la Charente-Inférieure (Marennes). Il se fait réélire le 4 novembre 1837, le 2 mars 1839, le 9 juillet 1842, et le 1er août 1846.
Siégeant au centre gauche, il soutient le gouvernement et vote avec le Tiers Parti. Il monte quelquefois à la tribune, comme rapporteur de l’élection de Béziers (1838), ou pour la loi sur l’amélioration des ports. Il est également membre puis président du conseil général de la Charente-Inférieure. La Révolution de 1848 l’écarte momentanément de la politique.
Mais il est élu, le 13 mai 1849, représentant de la Charente-Inférieure à l’Assemblée législative. Il vote avec les conservateurs pour l’expédition de Rome et pour les poursuites contre les représentants de la Montagne, pour les lois répressives. Il soutient la politique de l’Élysée et Louis-Napoléon Bonaparte le désigne comme ministre de la Marine entre le 10 avril et le 26 octobre 1851.
Après le coup d’État du 2 décembre 1851, il devient membre de la commission consultative. C’est le candidat du gouvernement, le 29 février 1852, dans la 2e circonscription de la Charente-Inférieure. Le marquis de Chasseloup-Laubat y est élu au corps législatif. Il prend part au rétablissement de l’empire. Le marquis de Chasseloup-Laubat fait alors partie de la majorité législative. Il est réélu le 22 juin 1857 (13 422 voix sur 15 151 votants et 27 708 inscrits contre 1 303 à M. Dupont de Bussac).
Membre du conseil de colonisation dans le ministère de l’Algérie et des Colonies, créé en 1858, il en devient le ministre le 24 mars 1859, succédant au prince Napoléon. Un mois plus tard, il se rend en Algérie. Il étudie la question des ports à ouvrir sur le littoral de l’Océan Atlantique et de la Méditerranée. Il devient, après le rétablissement du poste de gouverneur général de l’Algérie, ministre de la marine et des colonies (24 novembre 1860). Le marquis soutient la nécessité d’augmenter le personnel de l’état-major de la marine (août 1861).
Le marquis de Chasseloup-Laubat fait décréter « pupilles de la marine » les orphelins des marins morts au service (15 novembre 1862). Il limite aux bâtiments de la marine et aux sémaphores des côtes l’usage du code commercial des signaux. Un décret du 25 mai 1862 le nomme sénateur du Second Empire. En accord avec son collègue aux Affaires étrangères, il donne son aval au contre-amiral Roze pour une expédition de représailles à caractère limité contre la Corée, en septembre 1866.
Après avoir présidé à la transformation générale de la flotte, il donne sa démission de ministre, le 20 janvier 1867. On le rappelle au pouvoir, le 17 juillet 1869, en qualité de ministre-président le Conseil d’État, en remplacement de M. Vuitry. Il participe alors à la mise en place de l’« empire libéral » annoncé par Napoléon III le 12 juillet. Il se retire avec tous ses collègues, en décembre 1869, et reprend son siège au sénat.
Élu, le 8 février 1871, représentant de la Charente-Inférieure à l’Assemblée nationale, il siège au centre droit. Il vote pour la paix, pour les prières publiques, pour le pouvoir constituant de l’Assemblée et contre le retour de l’Assemblée à Paris. Nommé rapporteur de la loi sur l’organisation de l’armée, il dépose son rapport le 26 mars 1872. Par ailleurs, Prosper de Chasseloup-Laubat est aussi président de la Société de géographie de 1864 à sa mort. Il est aussi un collaborateur régulier de la Revue des deux Mondes.
Prosper de Chasseloup-Laubat meurt, pendant la législature, à Versailles (Yvelines), le 29 mars 1873. Il repose avec son fils, Gaston, marquis de Chasseloup-Laubat (1867-1903), pilote automobile, avec son grand-père, le général François, marquis de Chasseloup-Laubat (1754-1833) et avec son petit-fils, l’explorateur François, marquis de Chasseloup-Laubat (1904-1968).
Sources : -. Date de création : 2019-12-15.