CHABROL Claude (1930-2010)
France

Cinéaste de la Nouvelle Vague

Claude Chabrol voit le jour le 24 juin 1930, à Paris. Fils unique de Madeleine et Yves Chabrol, il naît malgré les conseils de médecins qui recommandent à sa mère, alors enceinte de trois mois d’avorter. En effet, les époux Chabrol avaient été trouvés inanimés suite à une asphyxie due à un chauffe-eau défectueux.

Il fréquente les salles de cinéma parisiennes dès l’âge de 4 ans. Son père, pharmacien et résistant, l’envoie, durant la Seconde Guerre mondiale, chez sa grand-mère, à Sardent (Creuse).

De retour à Paris après la Libération, il fait des études de droit. Puis, sous l’influence parentale, et sans conviction, des études de pharmacie, qu’il abandonne après avoir quadruplé sa première année. C’est le cinéma qui lui sourit : il entre à la Fox (en 1955) comme attaché de presse. Mais il est aussi critique de cinéma, aux côtés de François Truffaut et Jacques Rivette, dans les Cahiers du cinéma.

De 1953 à 1957, dans cette revue, il participe à la défense de la politique des auteurs. Il publie, en 1957 avec Éric Rohmer, un livre sur Alfred Hitchcock, le maître du suspense et celui qui a su imposer son style au système hollywoodien.

Une autre rencontre est déterminante : celle du romancier Paul Gégauff, son futur scénariste, dont l’univers l’éloigne de l’éducation bourgeoise qu’il a reçue.

Il épouse, le 26 juin 1952, la fille d’un industriel suisse, Agnès Marie-Madeleine Goute, riche héritière (25 millions AF). Ceci lui permet de financer sa maison de production, AJYM (1956-1961) : sigle formé des initiales du prénom de son épouse Agnès et de leurs deux fils. L’entreprise AJYM démarre sur un court métrage de Jacques Rivette, Le Coup du berger (1956), avec Jean-Claude Brialy.

Fin 1957, il tourne à nouveau avec Brialy, à Sardent (Creuse), ses premiers films, Le Beau Serge puis Les Cousins. Ceux-ci, sortis en 1959, qui deviennent les premiers longs métrages – le manifeste inaugural – de la Nouvelle Vague.

Il divorce en 1964 et se remarie le 4 décembre 1965 avec l’actrice Stéphane Audran (née Colette Dacheville). Il la connaît depuis 1957 et c’est la mère de son troisième fils, Thomas (né en 1964, futur acteur). Avec elle, il poursuit une fructueuse coopération, jusque très au-delà de leur séparation en 1980. Durant cette période, c’est le spécialiste de l’analyse de la bourgeoisie française, dont le conformisme sert de couvercle à un bouillonnement de vices et de haines.

Que ce soit dans une comédie grinçante ou un polar, souvent avec son scénariste Paul Gégauff, il ne cesse d’en traquer l’hypocrisie, les coups bas et la bêtise. Il y emploie ses acteurs fétiches : Stéphane Audran, Michel Bouquet et Jean Yanne.

Il dresse ainsi de la France des années 1970 un portrait sans concession où dominent La Femme infidèle, Juste avant la nuit, Les Biches. À la fin de la décennie, il opte pour des sujets plus éclectiques dans lesquels son inspiration s’émousse parfois. Mais sa rencontre en 1978 avec la jeune Isabelle Huppert, qu’il contribue à révéler, est décisive.

Violette Nozière, l’empoisonneuse parricide qui fait scandale dans les années trente, s’ajoute à la galerie de monstres filmés par Chabrol. En même temps, il entame avec l’actrice un duo efficace, qui touche la comédie policière (Rien ne va plus), l’adaptation littéraire (Madame Bovary) ou le film politique (L’ivresse du pouvoir), culminant avec Cérémonie, adaptée du roman A Judgment in Stone (L’analphabète) de Ruth Rendell.

Sur un registre plus léger, il fait jouer Jean Poiret dans L’inspecteur Lavardin et dans Poulet au vinaigre. Il revient au polar provincial, avec des films tels que Au cœur du mensonge ou La demoiselle d’honneur.

Dans un registre fantastique, il réalise en 1976 Alice ou la dernière fugue, avec Sylvia Kristel. En 1983, il se marie en troisièmes noces, avec Aurore Pajot. Celle ci est sa scripte sur pratiquement tous ses films depuis Les Biches (1968). La fille de cette dernière et de l’acteur François Maistre, Cécile Maistre (née en 1967), est son assistante sur de nombreux films.

Il donne régulièrement des rôles à son fils cadet, Thomas Chabrol. Un autre fils, Matthieu Chabrol, compose la musique de ses films à partir de 1985. Des quatre enfants de la famille recomposée, Claude Chabrol n’a que son fils aîné, architecte, qui ne travaille pas à ses films. Claude Chabrol meurt le 12 septembre 2010 à l’âge de 80 ans, Il est inhumé le 17 septembre, dans l’intimité.

Prix : prix René Clair de l’Académie Française (2005), Caméra d’or de la 59e Berlinale (2009), Grand prix de la SACD(2010).

Sources : Wikipedia. Date de création : 2010-09-21.

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Monument

Inscriptions :

Claude CHABROL, 1930 – 2010.

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Date de la dernière mise à jour : 29 septembre 2024