Frédéric Théodore Cerfbeer voit le jour à Strasbourg (Bas-Rhin), le 27 octobre 1786. Il devient Secrétaire du Commissariat impérial dans les iles Ioniennes en 1809, puis consul de France à New York, à la Nouvelle-Orléans, puis à Haïti de 1827 à 1842. Grièvement blessé lors du tremblement de terre survenu au Cap Haïtien en 1842, il décède en mer lors de son rapatriement en France.
Extrait : (de « Documentation religieuse » par Monseigneur J. M. Jan, évêque du Cap de 1929 à 1953, 1972, éditions Henri Deschamps) :
« Le samedi 7 mai 1842, deux jours après la fête de l’Ascension, on entendit vers les 5 h et demie de l’après-midi comme le bruit d’un tonnerre souterrain, accompagné de plusieurs secousses si violentes qu’en moins de quelques secondes, la ville du Cap est transformée en un vaste champ de ruines ; tellement subites que la plupart des habitants n’eurent le temps ni de fuir, ni de se dire un suprême adieu. Trois personnes furent ensevelies sous les décombres de la cathédrale et plusieurs milliers sous les décombres de leurs maisons. Au moment où la ville s’écroulait, le ciel est tellement obscurci par les tourbillons de poussière que l’on aurait dit une nuit complète. La mer se précipita sur la ville, jusque dans les maisons qui bordent le quai et se retira aussitôt, fort heureusement.
Mais les commotions en ébranlant les profondeurs avaient amené à la surface tant de vase et de détritus de toutes sortes que l’eau est noire dans toute la rade. Le sol s’entrouvrit de toutes parts en longues crevasses mais peu larges, ayant la plupart, la direction du nord au sud et quelquefois croisées par des fissures perpendiculaires. Pour comble d’horreur, on entendit les cris terrifiants des victimes ensevelies sous les ruines ou se consumaient sous les ardeurs de l’incendie éclatant au milieu des décombres, pour achever l’œuvre de destruction. Affolés par la terreur, ceux qui avaient pu fuir passèrent la nuit sur les places publiques et à la Fossette. Aucun signe précurseur ne s’était manifesté pendant la journée. L’air était calme, le ciel pur et serein.
Durant toute la nuit, il y eut de fréquentes oscillations et de violentes commotions. Bien plus, les trépidations du sol se répétèrent chaque jour et quelquefois à plusieurs reprises pendant près d’un mois. La population allait passer toutes les nuits sur les places ouvertes. La catastrophe ne se borna pas à détruire le Cap, elle renversa presque toutes les villes du Nord, Port-de-Paix, Gonaïves, Fort-Liberté et dans la République Dominicaine, Santiago, Puerto Plata, etc. »
Distinctions : La Légion d’honneur mentionnée dans l’inscription ne figure pas dans la Base Léonore.
Sources : Base Léonore (Légion d’honneur). Date de création : 2009-12-29.