Jacques Marie Cavaignac, vicomte de Baragne, nait le 11 février 1773, à Gordon (Lot). C’est le fils de Jean Cavaignac (1737-1804) et de son épouse, Anne Condamine (1736-1821).
Il débute, dans la carrière des armes, comme sous-lieutenant dans l’infanterie du régiment de Navarre. Il y fait les premières campagnes de la révolution avec l’armée du Nord. Ensuite, il passe dans un régiment de chasseurs à cheval. Puis il devient adjoint à l’état-major général de l’armée des côtes de la Rochelle. Après quoi, il sert aux armées des Pyrénées Occidentales et d’Italie.
Il se distingue au passage du Tagliamento . Le général Bonaparte le remarque et le nomme chef d’escadron sur le champ de bataille. Quoique très jeune, on lui confie le commandement du 25ème régiment de chasseurs à cheval. Il reçoit plusieurs blessures à la tête de ce corps, sous le commandement du général Moreau. Il a, dans une reconnaissance, la jambe cassée d’un coup de feu.
Le premier consul le nomme colonel du 10ème régiment de dragons. Il se distingue au passage du Splügen, du Garigliano, et surtout à la bataille d’Austerlitz.
Le colonel Cavaignac, nommé écuyer du roi Joseph, reçoit, après la paix de Presbourg, l’ordre de se rendre à Naples. Il y obtient bientôt de l’empereur le brevet de général de brigade. Du commandement de la ville de Naples, le général Cavaignac passe au commandement supérieur des Calabres, avec le grade de lieutenant-général au service napolitain.
Cavaignac, par sa fermeté, sa modération, ses mesures administratives et des opérations militaires dirigées contre les insurgés et contre l’ennemi extérieur, sait épargner le sang des Calabrais et défendre leur pays de l’attaque des Anglais, qu’il bat en plusieurs rencontres.
Lorsque le roi Joachim Murat décide d’opérer une descente en Sicile, il donne au général Cavaignac le commandement d’un des trois corps d’armée. Cavaignac est le seul qui opère un débarquement sur les côtes de la Sicile, malgré la flotte anglaise qui croise dans le canal de Messine et les forces qui se trouvent à Messine et aux environs.
Les autres troupes de l’expédition retenues en Calabre par les vents ou par des ordres contraires, le général reçoit alors le signal du retour. Mais l’exécution de cet ordre devient à chaque instant plus difficile ; d’un côté les troupes de terre, et de l’autre la flotte anglaise s’avancent contre lui. Déjà même les barques qui avaient apporté la division napolitaine mettent à la voile, et se dirigent vers Reggio.
Le général saute dans un esquif, ramène, par ses exhortations et ses menaces, une grande partie de ces barques fugitives. Puis il redescend à terre et fait rembarquer, devant lui, toutes ses troupes, à l’exception d’un bataillon engagé dans les terres, et cerné par l’armée ennemie, dont les forces sont quadruples de celles qu’il commande. Il s’embarque le dernier, sous un feu de l’ennemi. La flotte anglo-sicilienne l’assaille mais il ne perd pas un seul de ses bâtiments de transports.
Malgré tant d’obstacles, il exécute avec ordre son débarquement sur les côtes de Calabre, à la vue de la flotte et des deux armées. Le roi le reçoit un des premiers, l’embrasse, le comble d’éloges, le nomme son premier aide-de-camp. Le roi de Westphalie lui envoie le grand-cordon de l’ordre militaire de ce royaume. En 1810, le roi de Naples rend un décret portant que nul étranger ne peut occuper un emploi civil ou militaire dans ses états, s’il ne s’y fait naturaliser.
Le général Cavaignac demande aussitôt à rentrer dans les rangs de l’armée française. Il y est admis avec son ancien grade de général de brigade. On l’emploie alors dans le 11ème corps comme commandant de la cavalerie. Il est chargé de protéger la retraire de Moscou. Il vient ensuite s’enfermer, dans la place de Dantzig, avec les 1800 hommes qui lui restent. Le général Cavaignac se distingue dans les fréquentes sorties qui ont lieu pendant le siège de cette ville, sorties où il a plusieurs chevaux tués sous lui.
Retenu prisonnier de guerre par la violation des conditions de la capitulation, on l’envoie à Kiev. Il ne rentre en France qu’après la paix de 1814. Il passe alors lieutenant-général. Puis il est employé comme inspecteur-général de cavalerie. Le général s’éteint à Paris, en 1855.
Titres : baron (1818).
Distinctions : chevalier (11 décembre 1803), officier (14 juillet 1804), commandant (28 décembre 1805), grand-officier de la Légion d’honneur (29 avril 1833) ; chevalier de Saint Louis.
Sources : Base Léonore (Légion d’honneur) ; Geneanet. Date de création : 2009-12-16.