CARIOU Corentin (1898-1942)
France

Un des otages fusillés à Chateaubriant en 1942

Corentin Marie Cariou voit le jour le 13 décembre 1898, à Loctudy (Finistère). C’est le benjamin d’une famille de onze enfants. À douze ans et demi, il embarque comme mousse. Il reste marin-pêcheur jusqu’à ses dix-huit ans.

En 1917, mobilisé, il est matelot sur la Jeanne d’Arc, puis sur le torpilleur Sakalave et sur le cuirassé Courbet. Il est démobilisé en 1920 et redevient marin-pêcheur. À la mort de ses parents, en 1923, parlant « assez mal » le français, n’ayant jamais « rien lu », il part travailler à Paris.

Par l’intermédiaire de son frère Jean, il entre à la Compagnie du gaz du Paris. Il travaille comme aide de forge à l’usine de goudron de la Villette. Titularisé en 1925, il devient aide ajusteur. En 1923, il adhère à la Confédération Générale du Travail Unifiée (CGTU).

Puis, en 1926, il devient secrétaire et trésorier de la Caisse de solidarité des gaziers unitaires de la Villette. En 1927, 1928 et 1929, il se fait élire à la commission exécutive de l’Union des syndicats unitaires de la région parisienne. À partir de septembre 1929, il siège à la commission des conflits de la fédération nationale CGTU des Services publics et de l’éclairage.

En février 1931, il crée la première école syndicale. En 1932, il se fait élire secrétaire du comité intersyndical CGTU des services publics de la région parisienne.

Lors du 7ème congrès national de la Section Française de l’Internationale Communiste (SFIC), en 1932, il entre au Comité central, qu’il quittera lors du congrès suivant, en 1936. En 1935, pour une affaire d’affiche jugée diffamatoire, le Gaz de Paris le révoque, avec tout le bureau du syndicat. La mesure fait grand bruit et, après deux mois d’une vaste campagne d’opinion, on réintègre les sept hommes.

En 1937 et 1938, il devient membre de la Fédération des Bretons émancipés, animée par Marcel Cachin, qui milite pour la défense de la culture bretonne. En 1938, élu représentant du quartier du Pont-de-Flandre (19e arrondissement), il entre au conseil municipal de Paris.

Après la déclaration de guerre, toute activité communiste est illégale. Le 23 décembre, il est à la fois mobilisé et interné administrativement au camp de Baillet-en-France (Val-d’Oise). En janvier, on le transfère à la Ferme Saint-Benoît, dans la première compagnie spéciale. C’est là qu’il apprend qu’il est déchu de son mandat municipal par le conseil de la préfecture.

En mars, on le transfère dans le camp d’internement de Bourg-Lastic (Puy-de-Dôme). Durant la débâcle de juin, il s’évade. Il se rend à Lyon pour se faire démobiliser. Puis il va chercher en Bretagne sa femme, Marianne, et leur fille, Andrée, neuf ans. Tous trois regagnent Paris.

Le parti communiste clandestin confie à Corentin des responsabilités dans le 19e arrondissement. Le 4 octobre 1940, il s’aperçoit qu’on le surveille. Le lendemain, la police l’arrête à son domicile. On l’interne au sanatorium d’Aincourt (Val-d’Oise). En mai 1941, on le transfère au camp de Choisel, près de Châteaubriant (Loire-Atlantique).

Après l’invasion par l’Allemagne de l’URSS, les 10 000 à 20 000 militants communistes détenus dans les camps de l’état servent d’otages. En février 1942, on le  transfère au camp de Royallieu, à Compiègne (Oise).

Le 1er mars, un attentat est dirigé contre une sentinelle allemande, rue de Tanger, à Paris (19ème). Les nazis décident de fusiller vingt « communistes et juifs ». On l’exécute le 7 mars 1942, à midi, en même temps que Pierre Rigaud et Léopold Réchossière (syndicaliste de la TCRP), dans une clairière de la forêt de Carlepont, là même où on a fusillé Louis Thorez le 21 février.

On l’inhume d’abord au cimetière de Cuts, une commune voisine. Depuis le 1er novembre 1945, il repose, avec sept autres communistes victimes du nazisme :  Jules Auffret, maire adjoint de Bobigny (1902-1941), Léon Frot, conseiller municipal de Paris (1900-1942), Maurice Gardette, conseiller municipal de Paris (1895-1941), Raymond Latarget, conseiller municipal de Clichy-sous-Bois (1911-1946), Raymond Losserand, conseiller municipal de Paris (1903-1942), Charles Michels, député de Paris (1903-1941) et Louis Thorez (1905-1942).

Hommages : Une avenue et une station de métro portent son nom à Paris (19ème).

Sources : Wikipedia. Date de création : 2017-01-10.

Photos

Monument

Inscriptions : Gloire à nos élus, héros et martyrs de la résistance, assassinés par les nazis

Corentin CARIOU, conseiller municipal du XIXème ardt, fusillé le 7.3.1942 à COMPIEGNE.

(Plaque) A notre camarade, Corentin CARIOU, ex secrétaire du syndicat général, du gaz de Paris, fusillé par les allemands, à Compiègne, le 7 mars 1942.

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Date de la dernière mise à jour : 23 août 2024