CANETTI Georges (1911-1971)
Bulgarie

photo anonyme à l'institut Pasteur, 1950

Georges Canetti voit le jour le 10 janvier 1911, à Roussé (Bulgarie). C’est le frère d’Elias Canetti (1905-1994), écrivain d’expression allemande et prix Nobel de littérature en 1981, et de Jacques Canetti (1909-1997), impresario dans la chanson française. En 1911, la famille Canetti s’établit en Angleterre.

En 1913, après le décès du père, la famille se fixe à Vienne (Autriche). De 1921 à 1926, Georges effectue ses études secondaires à Francfort-sur-le-Main (Allemagne), puis à Vienne (Autriche). En 1927, il poursuit ses études secondaires à Paris, au lycée Carnot, puis au lycée Janson-de-Sailly.

Après son baccalauréat, il rejoint son frère Elias à Vienne (Autriche), en 1928. Là, il donne des cours de français à la Kunstgewerbeschule (école des arts appliqués). En 1929, Georges Canetti suit à la faculté de médecine de l’université de Vienne des études de médecine. Il les poursuit à la faculté de médecine de Paris, en 1931. Il se fait naturaliser français en 1933.

En 1934, victime d’une tuberculose pulmonaire, il rentre au sanatorium de Saint-Hilaire-du-Touvet (Isère), où il se lie d’amitié avec les médecins Daniel Douady et René Cohen. En 1936, il suit le cours de microbiologie à l’Institut Pasteur où il entre en 1937 comme bénévole au laboratoire de la tuberculose.

Sa mère meurt de tuberculose en 1936. Entre 1937 et 1944, il devient chef du laboratoire d’anatomie pathologique, à l’hôpital Cochin à Paris. Il s’attache alors à l’étude de ce qu’il appelle la préhistoire de la phtisie (période qui sépare la primo-infection tuberculeuse chez l’enfant de l’éclosion de la maladie chez l’adulte).

En 1938, il poursuit ses recherches à l’Institut Pasteur comme boursier de la Fondation Roux. Il soutient sa thèse de doctorat en médecine sur Les réinfections tuberculeuses latentes du poumon, en 1939. Bien que réformé en 1936, il obtient d’être mobilisé comme médecin auxiliaire en 1939. On l’affecte au centre de transfusion sanguine de l’hôpital militaire du Val-de-Grâce.

En 1941, il se lie d’amitié avec Roland Barthes, alors soigné au sanatorium de Saint-Hilaire-du-Touvet. Entre 1944 et 1947, il fait une rechute de tuberculose pulmonaire. Il retourne en sanatorium et subit plusieurs opérations du poumon.

Il est, par ailleurs, élu membre titulaire de la Société d’études scientifiques sur la tuberculose. En 1946, il publie Le bacille de Koch dans la lésion tuberculeuse du poumon et L’allergie tuberculeuse chez l’homme.

Il est conseiller médical du film de Maurice Cloche, Docteur Laennec, en 1948. À l’occasion de l’édition des ouvrages de son frère Elias Canetti en France, Georges représente les intérêts de l’écrivain. En 1954, il devient chef de laboratoire à l’Institut Pasteur, et il publie Primo-infection et réinfection dans la tuberculose pulmonaire.

Il étudie en parallèle l’histoire des lésions tuberculeuses et des populations bacillaires sous l’influence de la chimiothérapie. Il teste sur la souris diverses méthodes de traitements antituberculeux.

Georges Canetti participe comme rapporteur à des congrès internationaux contre la tuberculose : Madrid en 1954, Istanbul en 1959, Munich en 1965 et New York en 1969. Il enseigne l’épidémiologie de la tuberculose avec l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) à Rome, Prague et Tokyo puis devient, en 1958, expert de l’OMS à Genève.

En 1960, il entre au bureau du Comité National de Défense contre la Tuberculose (CNDT). En 1962, il crée avec J. Thibier le Centre d’études sur la résistance primaire en tuberculose, dont il devient le directeur.

En 1964, il devient chef du Service d’épidémiologie et de prophylaxie expérimentale de la tuberculose à l’Institut Pasteur, puis passe professeur. Il propose, en 1969, de réduire la durée du traitement antituberculeux grâce à l’association des antibiotiques Rifampicine et Isoniazide, lorsque la souche est sensible. C’est alors l’un des pionniers de la bithérapie, puis de la trithérapie.

En 1969, c’est le secrétaire général adjoint de l’Union internationale contre la tuberculose. L’année suivante, il est élu vice-président du Conseil d’administration de l’Institut Pasteur et, en 1971, il succède à Etienne Bernard au poste de secrétaire général de l’Union internationale contre la tuberculose. Il meurt le 27 août 1971, à Vence (Alpes-Maritimes). Il repose avec son frère, l’impresario Jacques Canetti (1909-1997), et sa femme, la chanteuse Lucienne dite Vernay, née Torres (1919-1981).

Prix : Péan de l’Académie nationale de médecine (1940) ; Ricaux (tuberculose) de l’Académie nationale de médecine (1947).

Distinctions : chevalier de la Légion d’honneur (31 juin 1959).

Hommages : Le Prix Georges, Jacques et Elias Canetti, fruit de la donation des correspondances des trois frères à l’Institut Pasteur, est un hommage particulier à Georges Canetti. Remis depuis 2006, ce prix soutient les travaux d’un chercheur portant sur les maladies infectieuses, notamment la tuberculose.

Sources : Base Léonore (Légion d’honneur) ; Wikipedia. Date de création : 2019-12-12.

Monument

Inscriptions :

Mme Mathilde CANETTI, 30.3.1885 – 15.6.1937.
Dr Georges CANETTI, 23.1.1911 – 28.8.1871.
Mme Joséphine TORRES, 16.2.1895 – 14.2.1971.
Lucienne CANETTI (VERNAY), née TORRES, 12.12.1919 – 25.3.1981.
Jacques CANETTI, 17-5-1909 – 7.6.1999.

Photos


Date de la dernière mise à jour : 8 janvier 2024