Jean (Antoine Joseph) de Bry (ou Debry) voit le jour à Vervins (Aisne), le 25 novembre 1760. C’est l’un des participants méconnus de la Révolution française. Il fait des études de droit est devient avocat dans sa ville natale de Vervins. Il occupe le poste de président du grenier à sel. En 1790, il devient administrateur du département de l’Aisne et en 1791, il se fait élire député de l’assemblée législative par le même département de l’Aisne.
Ses opinions ne sont pas très arrêtées, et restent assez vagues, avant toute chose, il souhaite se faire un nom. Toujours dans le sens du vent, il se distingue par des propositions qui flattent l’opinion populaire. Parmi ces propositions pour le moins surprenantes, il demande dès le début de la session que les prêtres réfractaires coupables d’avoir provoqué des révoltes soient marqués sur la joue au fer rouge de la lette F et expulsés de France.
Ensuite, le 26 août 1792, après l’abolition de la royauté, il propose la création d’un corps de 200 000 volontaires ayant pour nom «tyrannicides» dont la mission serait d’attaquer les monarques étrangers et les généraux des armées ennemies. On ne retient aucune de ses propositions. Mais grâce à ces énormités, De Bry se forge une réputation de bon et ardent patriote, ce qui lui vaut en 1792, sa réélection à la Convention nationale toujours par le département de l’Aisne.
De Bry siège à la Plaine, voire le Marais gardant toujours une stricte neutralité. Il n’entre pas dans les luttes entres Girondins et Montagnards. Il vote la mort du Roi lors du procès de Louis XVI. De Bry préside la Convention du 21 mars 1793 au 3 avril 1793. On le retrouve au premier Comité de Salut Public où il est nommé le 6 avril 1793. Peu après, il donne sa démission pour cause de maladie et Robert Lindet le remplace.
De Bry, tout dévoué à Maximilien de Robespierre, se signale par un républicanisme hors norme et virulent. Il propose la déchéance des droits du comte de Provence à la régence pour n’être pas rentré en France, puis il demande la mise en accusation des frères du Roi émigrés et de La Fayette. Après la chute de Robespierre, il se montre très actif.
On l’envoie en mission pour « pacifier les départements en turbulence », il s’acquittera de sa mission pendant six mois. De retour à Paris, il occupe souvent la tribune de la Convention thermidorienne. Sous le Directoire, il fait partie du Conseil des Cinq-cents. Il a une idée ingénieuse : il fait offrir au général Bonaparte par « la nation reconnaissante » les drapeaux plantés à la bataille d’Arcole au milieu de l’armée ennemie.
Le futur Empereur n’oubliera jamais ce geste. En 1797, il accompagne Bonnier d’Alco et Roberjot au Congrès de Rastadt, comme plénipotentiaire adjoint. Mais les négociations sont rompues et les trois hommes tombent dans un guet-apens tendu par les autrichiens (1799). Il reçoit plusieurs coups de sabre, mais il parvient à s’enfuir en faisant le mort : c’est le seul rescapé. Il participe au coup d’état du 18 brumaire an VIII (9 novembre 1799).
Sous l’Empire il est membre du Tribunat, préfet impérial du Doubs de 1801 à 1814, du Bas-Rhin en 1815. C’est un bon administrateur. A la restauration, en 1814, il est l’un des premiers à abhorrer la cocarde blanche, il se rallie à Louis XVIII. Mais il tombe sous le coup de la loi de mai 1816 exilant les régicides.
Il s’installe à Mons (Belgique) où il écrit ses Mémoires. Parallèlement, il étudie l’astronomie. Il ne rentre en France qu’après les Trois Glorieuses en 1830. Jean de Bry décède à Paris, le 6 janvier 1831.
Œuvres :
- Mémoires ;
- Essai sur l’éducation nationale ;
- Eloge à Mirabeau (1790).
Titres : Baron de l’Empire.
Sources : -. Date de création : 2006-05-20.