Paul Brousse voit le jour à Montpellier (Hérault), le 23 janvier 1844. Son père est professeur de médecine à la faculté de Montpellier. Il s’engage dans des études de médecine et s’illustre lors de l’épidémie de choléra de 1867.
A 25 ans, Paul Brousse prend fait et cause pour le républicanisme. Il s’engage auprès de la Caisse d’enseignement démocratique du Languedoc, pour propager les idées républicaines dans le sud de la France. Il participe au journal La Liberté, créé par Arthur Ballue et Jules Guesde.
En 1870, il est marqué par l’expérience politique et sociale de la Commune de Paris. Après l’écrasement de la Commune de Paris, la « loi sur l’Internationale » (loi Dufaure, 17 mars 1872), déclare illégales les activités de la Caisse.
Paul Brousse rejoint l’Association internationale des travailleurs, à l’été 1872. Mais quelques mois après, l’association est démantelée par la police et Paul Brousse doit fuir vers Barcelone (Espagne), début 1873. Le 5 mai 1873, le Tribunal de Montpellier le condamne par contumace à quatre mois de prison.
Avec deux autres exilés français, Camille Camet et Charles Alerini, il crée une section barcelonaise de l’Internationale qui imprime un journal, La solidarité révolutionnaire. Mais les militaires reprennent le pouvoir en 1873 et Paul Brousse décide quitter l’Espagne. Il rejoint la Fédération jurassienne de l’Internationale, basée en Suisse romande, et principal bastion anarchiste en Europe.
Entre 1873 et 1879, Paul Brousse s’installe à Berne où il obtient un poste d’assistant en chimie à l’Université. Il participe à la création de plusieurs journaux dont Die Arbeiter-Zeitung, en 1876, L’Avant-Garde, en 1878 et Le Révolté, en 1879.
C’est alors qu’il compose les paroles du chant révolutionnaire Le drapeau rouge, à partir de la musique d’un chant patriotique fribourgeois. Traduit en russe, ce chant deviendra un hymne communiste de la révolution d’octobre.
Paul Brousse s’impose peu à peu comme l’un des principaux dirigeants de la Fédération. Ses activités politiques lui valent deux séjours en prison puis le bannissement. Il part donc, avec sa compagne Nathalie Landberg, vers la Belgique. Expulsé de la Belgique, il se rend à Londres où il rencontre Karl Marx.
Il crée, à Londres, Le Travail, journal ouvert à l’ensemble des courants socialistes. Il entre en contact avec Jules Guesde, Paul Lafargue et Benoît Malon. Après l’amnistie générale et sept ans d’exil, Paul Brousse rentre enfin en France.
Paul Brousse fait partie de ses dirigeants influents du Parti Ouvrier, avec Benoît Malon, Jean Allemane et Jules Joffrin. Après les élections de 1881, les relations se détériorent entre les différents courants du parti. À Saint-Étienne, en 1882, le divorce est acté. Les « guesdistes » quittent le congrès et fondent le Parti Ouvrier Français (POF). Les « possibilistes » sont alors maîtres du Parti Ouvrier, qui devient, en 1883, la Fédération des Travailleurs Socialistes de France (FTSF).
Paul Brousse, à la FTSF, est alors à son apogée. Il rallie la majorité des militants et des grandes figures du socialisme français derrière lui dans sa croisade contre le marxisme. Aux élections municipales de 1887, Paul Brousse se fait élire dans le quartier des Epinettes (17ème). Ensuite, il conserve son mandat de conseiller municipal de 1887 à 1906, date à laquelle il devient député.
Allié des radicaux, il devient vice-président du Conseil municipal en 1888, puis président, en 1905. Il met en place des mesures sociales (boulangeries municipales, universités populaires, logements ouvriers), malgré les prérogatives limitées du Conseil et l’absence d’une majorité absolue.
Dans les années 1890, la FTSF perd des militants, des élus et l’appui des syndicats. Paul Brousse s’illustre toutefois par sa défense du capitaine Dreyfus. C’est lui qui prend l’initiative des congrès généraux socialistes de la salle Japy (1899) et de Wagram (1900).
Trop faible, la FTSF fusionne dans le Parti socialiste français (PSF) en 1902, parti réformiste créé par Jean Jaurès. Paul Brousse n’a plus qu’un rôle secondaire au sein du mouvement socialiste français et se concentre sur ses activités municipales.
Avec le soutien de la SFIO, il parvient à se faire élire député en 1906. Battu en 1910, il se retire alors de la vie politique pour diriger l’asile d’aliénés Ville-Evrard à Neuilly-sur-Marne (Val-de-Marne). Il s’éteint le 1er avril 1912, âgé de 68 ans.
Publications : L’État à Versailles et dans l’Internationale des travailleurs (1873) ; Le Suffrage universel et la souveraineté du peuple (1874) ; Le Marxisme dans l’Internationale (1882) ; La propriété collective et les services publics (1883, rééd. 1910, rééd. Bord De L’eau, coll. « Bibliothèque républicaine », 2011) ; Marx et l’Internationale (1889) ; Note sur l’assistance familiale des aliénés, Deuxième Congrès national d’assistance (1898) ; L’antisémitisme, Cesare Lombroso, préface de Paul Brousse (1899) ; Les Transports, avec Albert Bassède, tomes 1 et 2 (1907) ; L’État et l’école, monopole ou contrôle (1910).
Hommages : Une rue de Paris porte son nom (17ème), à une rue de Montpellier, et plusieurs hôpitaux, notamment l’hôpital Paul-Brousse de Villejuif qui dépend de l’Assistance publique et des Hôpitaux de Paris.
Sources : Wikipedia. Date de création : 2022-02-10.