Michel Silvestre Brayer voit le jour le 31 décembre 1769, à Douai (Nord). Il s’engage comme soldat au régiment suisse de Reinhart, le 20 avril 1782. Il devient adjudant-major, le 23 décembre 1793, dans le 3e bataillon de Puy-de-Dôme, devenu 38e demi-brigade, puis 103e d’infanterie de ligne.
De 1792 à l’an IX, il fait les campagnes aux armées des Ardennes, de la Moselle, d’Helvétie, du Danube et du Rhin. Brayer passe capitaine de grenadiers, le 26 brumaire an II. Il se distingue à Emeding, en Brisgau, en l’an V puis à Reichenau, le 6 mars 1799. Le premier Consul le nomme chef de bataillon à la 103e demi-brigade, le 12 thermidor an VIII (31 juillet 1800).
Le 8 avril 1803, Michel Ney, général en chef et ministre plénipotentiaire en Helvétie, lui fait décerner un sabre d’honneur, accompagné d’un certificat avec les termes les plus honorables, à propos de sa conduite à la bataille de Hohenlinden. Brayer devient major du 9e régiment d’infanterie de ligne, le 21 décembre 1804.
Il fait les campagnes de l’an XIV en Autriche, comme commandant de la 2e demi-brigade d’élite, à la division des grenadiers d’Oudinot. Au combat d’Hollabrun, il disperse l’aile gauche de l’arrière-garde des russes. Il leur prend 800 hommes à la bataille d’Austerlitz puis il fait capituler 8 000 russes engagés dans un défilé.
Après la bataille, l’Empereur le nomme colonel du 2e régiment d’infanterie légère. Commandant d’avant-garde du maréchal Lefebvre, en 1806 et 1807, il se distingue au siège de Dantzig, à la prise de l’île de Nehrung. Il contribue au succès de la bataille d’Heilsberg. Mais il reçoit une blessure grave à la bataille de Friedland.
Passé à la 1re division du 2e corps de l’armée d’Espagne, en 1808, il se signale à la bataille de Burgos. Il passe commandeur deux jours après. Le 19 novembre, à San Vicente, il culbute les Espagnols et leur tue beaucoup de monde. Il leur fait aussi plus de 1 000 prisonniers. Général de brigade, le 26 mars 1809, il contribue puissamment à la prise du camp retranché sous les murs d’Oporto, se distingue à la bataille d’Ocaña, et à tous les combats qui ont lieu dans la Sierra Morena.
A la tête de deux régiments, il enlève la position de Pêna-Peras, regardée comme la clef de l’Andalousie. Chargé de se réunir au 2e corps en position devant Mérida, il traverse avec cinq bataillons d’infanterie et deux régiments de cavalerie les plaines de l’Estramadure en présence de 15 000 hommes, commandés par la Romana.
Le 5 août, au combat de Villagarcia, Brayer charge à la baïonnette 5 000 Espagnols. Il s’empare du plateau qu’ils défendent et décide le succès de cette journée. Après la bataille de Gebora et la prise de Badajoz, il reçoit une augmentation de dotation de 2 000 francs, en récompense de sa conduite à la bataille d’Albuera, où il prend et reprend à la baïonnette une position tenue par les Anglais.
Obligé de céder au nombre, il commence une troisième attaque, quand une balle lui fracture la jambe gauche. Il marche encore avec des béquilles, lorsque, le 3 avril 1813, il va rejoindre l’armée. Le 25 mai, au combat de Buntzlau, il rétablit un pont. Puis il le passe sous le feu de l’ennemi qu’il force à mettre bas les armes. Général de division, il est blessé à la bataille de Dresde. Puis il se trouve aux combats qui se livrent devant Leipzig.
Dans la bataille du 19 octobre, un boulet tue son cheval et le blesse à la cuisse. En 1814, il fait partie du corps d’armée du duc de Tarente. Il se distingue particulièrement le 4 février à Châlons, à Montmirail, à la Ferté puis à Bar-sur-Seine. On le met en non-activité après l’abdication. A l’entrée de Napoléon Ier à Lyon, le 10 mars 1815, le général Brayer, commande cette place.
Il en part le lendemain avec la division. Il passe, le 22 mars, la revue de l’Empereur sur la place du Carrousel. Commandant d’une des divisions de la Jeune garde, il se rend le 18 mai à Angers avec deux régiments. Sa conduite, dans cette ville, est à la fois ferme et prudente. Créé chambellan de l’Empereur, gouverneur de Versailles et de Trianon, il prend une part active aux opérations du général Lamarque dans la Vendée.
Au second retour de Louis XVIII, compris dans l’ordonnance du 24 juillet, on le condamne à mort par contumace, le 18 septembre 1816. Le général Brayer, réfugié en Prusse, puis aux États-Unis, va prendre du service à Buenos Aires. Parti de Baltimore avec le général Carrera, il commande, en 1818, l’armée des indépendants dans le Chili.
Les intrigues d’un cabinet étranger le forcent à quitter ce pays. De retour dans sa patrie, en 1821, le général Brayer rentre dans tous ses droits, titres, grades et honneurs. Admis à la retraite le 1er janvier 1829, on le rappelle à l’activité le 4 août 1830 et il est nommé commandant de la 5e division (Strasbourg). Il remplit les fonctions d’inspecteur général de l’infanterie de 1833 à 1835.
Lorsqu’il quitte Strasbourg, les habitants lui décernent une épée d’honneur. Admis dans le cadre de vétérance, le 30 septembre 1835, il est mis en non-activité. Le général Brayer est compris dans le testament de Napoléon pour une somme de cent mille francs. Il décède le 28 novembre 1840 à Paris (2ème). Il repose avec son fils, Michel Philippe Brayer (1813-1870), général de brigade, tué à la bataille de Gravelotte le 16 août 1870.
Sa fille épouse Louis Joseph Marchand, ancien valet de chambre de Napoléon.
Titres : Baron de l’Empire (19 mars 1808), Comte de l’Empire (1815), Pair de France (1832). Distinctions : légionnaire (1805), officier (1807), grand-officier (1830), grand-croix de la Légion d’honneur (15 février 1836), chevalier de Saint-Louis (8 juillet 1814).
Hommages : Son nom est gravé sur la partie ouest de l’Arc de Triomphe.
Sources : Base Léonore (Légion d’honneur) ; Wikipedia. Date de création : 2007-05-04.