Charles Brabant, de son vrai nom Charles Barbant, né le 6 juillet 1920 à Paris (10ème). Il grandit à Paris, entre le quai de Valmy et le boulevard Voltaire, quartier populaire, « plein de rumeurs et de cris des marchands des quatre saisons et des métiers de rue ». Il doit « à la rumeur de ce quartier » de s’être « passionné plus tard pour la révolution française ».
C’est l’arrière-petit fils et le petit-fils des graveurs sur bois, Nicolas Barbant (1806-1879) et Charles Barbant (1844-1921), réputé pour ses gravures pour Jules Verne ou Gustave Doré. Toute son enfance, « passionné par la gravure, j’en subis une influence : mon gout presque voyeuriste pour l’image, pour sa composition, avec une préférence marquée pour le noir et le blanc. »
Très jeune, il passe son temps libre au cinéma. Il veut être metteur en scène, au grand dam de son père qui veut qu’il reprenne son entreprise de couverture et chauffage. À 20 ans, il s’oriente vers le théâtre et fait la rencontre de Jean Cocteau, dans Paris occupé.
Déporté politique à Sachsenhausen, début 1943, il en revient en juin 1945. Il travaille alors avec son père aux Établissements Barbant jusqu’en 1947. En 1947, il fait ses débuts professionnels, « acrobatiques mais sympathiques » dans le cinéma, avec le soutien financier de Marius Franay, patron des laboratoires cinématographiques Franay. Il tourne quatre courts-métrages.
Puis, en 1950, il fonde sa propre société de production Artes Film. Il écrit et réalise six longs-métrages de cinéma jusqu’en 1961. C’est aussi le scénariste du film, Les Aventuriers du Mékong, réalisé par Jean Bastia en 1958.
En 1960, il se rapproche de la télévision, qu’il considère comme un « véritable moyen d’expression ». Il débute à l’ORTF comme stagiaire avec Stellio Lorenzi. Il se consacre entièrement à la télévision de service public à partir de 1962. Charles Brabant devient réalisateur, pour « traiter de sujets qu’on ne traite pas ailleurs », mêlant information et écriture cinématographique.
Il écrit et réalise alors de nombreux documentaires sur la société et la création artistique. Le son et la musique sont primordiaux pour lui. « Ce n’est plus l’oreille qui accompagne l’œil comme au cinéma, mais l’œil qui accompagne l’oreille. Le petit écran n’étant pas le grand, l’investissement du téléspectateur est différent de celui du spectateur de cinéma », explique-t-il.
En 1963, il réalise avec le concours de Frédéric Pottecher, une série de six émissions, Les Prisons, programmée avec retentissement. Pour la première fois, une équipe de télévision pénètre dans le monde jusqu’alors interdit des prisons, à la demande du magistrat Smelk à l’origine de la réforme pénitentiaire.
Il poursuit la réalisation de séries documentaires : L’Alcoolisme, en 1965, La Longue Étape, en 1965, L’Homme et sa musique, à partir de 1967, Les hôpitaux, en 1968, Les vieux, primé par Hara-Kiri en 1969.
Mis sur liste noire pour raisons politiques après les évènements de 1968, on lui interdit de tourner pour la télévision. Il tourne alors pour l’Unesco plusieurs films. Il retrouve ensuite l’ORTF avec le soutien de Maurice Leroux qui lui confie la réalisation de la série musicale Arcana.
En 1974, le paysage télévisuel change sous la présidence de Valéry Giscard d’Estaing, avec l’éclatement de l’ORTF en sept organismes sous monopole d’État : (1re chaîne, Antenne2, FR3, TDF, INA, Radio-France, SFP) et l’essor de la publicité.
Charles Brabant revient au monde des comédiens et de la fiction, à la recherche de nouveaux langages télévisuels mélangeant documentaire et fiction. Il s’oriente vers le « docudrame ». En 1988, il crée son dernier opus, Les Nuits révolutionnaires d’après les Nuits de Paris de Restif de la Bretonne, à l’occasion du bicentenaire de la Révolution française.
Charles Brabant meurt le 28 novembre 2006, à Suresnes (Hauts-de-Seine). Il repose avec son beau-frère, le peintre suédois Swen Westerberg (1939-2005).
Courts métrages :
- La Ville a ses chansons (1950) ;
- Les Feuilles mortes, d’après le poème de Jacques Prévert (1950) ;
- C’est arrivé un jeudi ou Le Jardin public (1950) ;
- Contes à dormir debout (1951).
Films :
- La Putain respectueuse, d’après la pièce de Jean-Paul Sartre (1952) ;
- Zoé, d’après Jean Marsan, co-écrit avec Henri-François Rey (1954) ;
- Les Possédées, d’après Betti, co-écrit avec Maurice Clavel (1956) ;
- Le Piège, co-écrit avec André Tabet, Jacques Marcerou et Roland Laudenbach (1958) ;
- Les Naufrageurs, co-écrit avec Gwenael Bolloré, et Roland Laundenbach (1959) ;
- Carillons sans joie, co-écrit avec Charles Bourgeon, adaptation de ch. Brabant et Denis de la Patellière (1961).
Films « Docudrames » :
- La Fête ou l’Invention de la liberté (1975) ;
- Rimbaud, voleur de feu, pour TF1 (1978) ;
- Les Liaisons dangereuses, d’après Choderlos de Laclos, pour TF1 (1978-1979) ;
- Le Voyage du Hollandais, d’après les lettres de Van Gogh, pour TF1 (1981) ;
- La Sorcière, d’après Jules Michelet, pour TF1 (1982).
Sources : Wikipedia. Date de création : 2022-01-23.