Pierre François Joseph Boyer voit le jour le 7 septembre 1772, à Belfort (Territoire de Belfort). Parti comme volontaire au 4e bataillon de volontaires de la Côte-d’Or en 1792, il est peu après capitaine. Il commande une compagnie du 1er bataillon de volontaires du Mont-Terrible, devenant ensuite l’aide-de-camp du général Kellermann.
En 1796, il fait la campagne d’Italie en qualité d’adjudant-général. Il suit Napoléon Bonaparte dans sa campagne d’Égypte. Il se distingue notamment à la bataille d’Alexandrie, où il est grièvement blessé. Durant cette campagne, il découvre au milieu du désert du Fayoum, des ruines précieuses pour l’histoire de l’antiquité.
Le 24 mars 1801, il devient général de brigade. Il prend part à l’expédition de Saint-Domingue comme chef d’état-major de l’armée des généraux Leclerc et Rochambeau. Il y remporte plusieurs succès contre Toussaint Louverture. Le général Leclerc, au moment de sa mort, charge Boyer de transmettre ses dernières volontés au premier Consul. Fait prisonnier durant la traversée par une frégate anglaise, on le conduit à Londres et on l’échange peu après.
Boyer participe aux campagnes de Prusse en 1806, de Pologne en 1807, d’Allemagne en 1809, d’Espagne, de Russie en 1812 et de Saxe en 1813. Il se comporte brillamment à Iéna, Pułtusk et Friedland ainsi qu’à Wagram, à l’assaut de Naugarten et à la prise de Marbourg.
En Espagne, c’est la terreur des guérilleros par les cruelles représailles qu’il exerce contre eux. Sa division de dragons inspire l’effroi aux bandes espagnoles. On le connait sous le sobriquet de « Pierre le Cruel », dont il ne s’offense pas.
Il devient général de division le 16 février 1814. Il participe à la campagne de France et notamment à la Bataille de Paris. Puis il est placé à la tête du département du Mont-Blanc jusqu’au retour de Louis XVIII.
Après l’abdication de Napoléon (avril 1814), Boyer envoie son adhésion aux actes du Sénat conservateur. Il combat les armées étrangères pendant tout le temps de l’invasion.
Pendant les Cent-Jours, il est chargé de l’organisation d’un corps franc dans le département de la Côte-d’Or. Porté sur la liste des proscrits, après la bataille de Waterloo, poursuivi par la police, il cherche refuge en Allemagne.
Revenu en France après la chute ministère du général Clarke, il retrouve son grade sur l’état de disponibilité, et vit retiré à la campagne avec sa femme et ses enfants.
Réformé sans traitement en 1816, on l’admet à la retraite à la fin de 1824. On l’autorise ensuite à passer au service de Mehemet Ali, pacha d’Égypte. Il s’occupe des moyens de discipliner les troupes de ce prince, lorsque, deux ou trois ans après, un conflit entre lui et Mohammed-Laz, ministre de la Guerre, le force à quitter l’Égypte.
Rétabli sur l’armée active après la révolution de Juillet 1830. On l’affecte en Algérie. Il commande une division lors de l’expédition du général Clauzel, commandant en chef à Médéa dans la province du Titteri (novembre 1830). Après la démission du général Clauzel, Boyer a le commandement de la place d’Oran.
Il y arrive précédé de sa réputation de grande sévérité qui se confirme par la dureté avec laquelle il sévit bientôt contre les Maures soupçonnés d’avoir des relations avec le Maroc. Il organise même plusieurs exécutions assez arbitraires contre les habitants d’Oran. La tension devient telle que les Arabes décident d’établir un blocus commercial d’Oran, dont le ravitaillement ne peut se faire que par mer, depuis l’étranger et la France. En 1933, Soult relève Boyer de ses fonctions.
Inspecteur général de la gendarmerie en 1834 et 1836, Boyer est admis en 1839 dans le cadre de réserve. Il meurt le 11 juillet 1851, à Lardy (Essonne), à l’âge de 79 ans. Cette sépulture est aussi le cénotaphe de son frère, le général Jean Baptiste Nicolas Henri Boyer (1775-1813), tué à la bataille de Leipzig.
Titres : baron de l’Empire (1er mai 1812).
Distinctions : chevalier (11 décembre 1803), commandeur (14 juin 1804), grand-officier (20 avril 1831) de la Légion d’honneur; chevalier de la Couronne de Fer ; chevalier de Saint-Louis.
Hommages : Son nom figure sur l’Arc de Triomphe.
Sources : Base Léonore (Légion d’honneur). Date de création : 2021-05-15.