Désiré Magloire Bourneville voit le jour le 20 octobre 1840, à Garancières (Eure). C’est le fils d’un tisserand en coutil. Médecin il devient interne des hôpitaux en 1865. En 1866, il est volontaire pour combattre l’épidémie de choléra à Amiens. Cette ville le fait citoyen d’honneur et le décore pour ses services.
Il travaille ensuite à la Salpêtrière sous la direction de Charcot en 1868. Ainsi, il figure dans le fameux tableau de Charcot montrant les symptômes de l’hystérie, par André Brouillet (Musée de l’histoire de la médecine, Paris). Il obtient son diplôme de médecin à Montpellier, le 2 août 1870.
De retour à Paris, il écrit pour Le Réveil, journal socialiste. Durant le siège de Paris, il est chirurgien-major au 160e bataillon de la garde nationale et chirurgien-major à l’ambulance du Jardin des plantes tandis qu’il effectue son internat à la Pitié.
Il conserve ces fonctions durant la Commune de Paris. À l’issue de la semaine sanglante, il aurait protégé ses patients sujet à la répression des Versaillais.
Puis il devient médecin neurologue à l’hôpital de Bicêtre. Il provoque une évolution remarquable dans la connaissance de ce qu’on appelle alors les enfants « idiots » ou « gâteux ». Ainsi, il institutionnalise l’action médico-pédagogique et il crée, à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne), un institut médico-pédagogique destiné à ces enfants. Il les éduquent puis leur apprend un métier (blanchisseuse ou couturières pour les filles, brossier ou imprimeur pour les garçons, par exemple).
De plus, il a la conviction que tous les enfants handicapés doivent recevoir une éducation. Son combat pour la reconnaissance des enfants handicapés aboutit au vote de la loi, en 1909, instituant des classes annexées aux écoles primaires où l’institutrice a également suivi des études d’infirmière.
Par ailleurs, il fonde le journal Le Progrès médical en 1873.
En 1880, il décrit la sclérose tubéreuse de Bourneville, une maladie génétique. Il est également à l’origine de réformes de l’hygiène hospitalière. Il veille, par exemple, personnellement à la compatibilité des tenues du personnel avec les pratiques aseptiques.
Dans le contexte des relations tendues entre l’église et l’état, il multiplie les déclarations contre les religieuses employées comme infirmières :
« L’état qui est laïc, a le devoir de se priver du concours d’auxiliaires qui, par leurs vœux, se placent en opposition directe avec les intérêts de la société ».
Par ailleurs, le 28 mai 1876, il se fait élire conseiller municipal de Paris pour le 5e arrondissement (membre de l’Alliance Républicaine). Il le restera jusqu’à sa démission, le 29 juin 1883. Il est alors député de la Seine de 1883 à 1889, inscrit au groupe de la Gauche radicale.
Enfin, c’est un franc-maçon qui est aussi président de la Société d’Incinération. Il meurt chez lui, 14 rue des carmes, à Paris (5ème), le 28 mai 1909, à Paris. Comme d’autres francs maçons, il se fait incinérer, ce qui est encore très peu commun.
Publications :
- Manuel pratique de la garde-malade et de l’infirmière, Paris, Progrès Médical (1888-1889, 5 vol.) ;
- Création de classes spéciales pour les enfants arriérés (Lettre aux membres de la 3e commission du Conseil Général de la Seine), Col. Bibliothèque d’Éducation Spéciale, No Hors série, Alcan, Paris (1897), édité à l’Hôpital Bicêtre, Imprimerie des enfants ;
- Recherches cliniques et thérapeutiques sur l’épilepsie, l’hystérie et l’idiotie (Compte-rendu du service des enfants idiots, épileptiques et arriérés de Bicêtre pendant l’année 1902), Alcan, Paris (1902) ;
- Recueil de mémoires, notes et observations sur l’idiotie (1772-1840), Col. Bibliothèque d’Éducation Spéciale, No 1, Alcan, Paris (1891) ;
- Assistance, traitement et éducation des enfants idiots et dégénérés, Rapport fait au Congrès national d’assistance publique, Session de Lyon, juin 1894, Col. Bibliothèque d’Éducation Spéciale, No 4, Alcan, Paris (1895).
Sources : Wikipedia. Date de création : 2010-02-08.