Simone Boisecq naît à Alger (alors en France, aujourd’hui en Algérie), le 7 avril 1922 où son père Émile, d’origine bretonne, s’est installé en 1920. À partir de 1934, Simone Boisecq multiplie ses lectures, particulièrement de Paul Claudel et André Gide. Lors de vacances dans le Morbihan, elle découvre les calvaires bretons.
En 1937, elle suit des cours de dessins auprès du sculpteur Henri Laitier avec qui elle travaille sur le motif dans la campagne algéroise. Puis elle suit des cours du soir en sculpture aux Beaux-Arts d’Alger.
Les années suivantes, elle rencontre François Marçais, fils du conservateur du Musée des beaux-arts, et Anna Kipper, ethnologue et amie du peintre Albert Marquet. En 1940 elle est en hypokhâgne au lycée d’Alger où elle se lie d’amitié avec Jean Pélégri.
Son père étant révoqué par le régime de Vichy, elle assure des remplacements dans des écoles de la région d’Alger. Elle poursuit, en 1941, des études de philosophie et d’esthétique à l’Université d’Alger. Elle fréquente la librairie d’Edmond Charlot et lit les recueils de nombreux poètes. Pour l’agence France-Presse, elle réalise, en 1944 un entretien, à l’occasion de la mort de Maillol, avec André Gide. Puis elle est mutée, en mai 1945, à Paris.
Elle y découvre les œuvres de Pablo Picasso, Julio Gonzalez, Paul Klee. À la Sorbonne, elle suit les cours d’esthétique d’Étienne Souriau. En 1946, Simone Boisecq rencontre le sculpteur Karl-Jean Longuet qui lui propose de réaliser son buste. Elle crée alors ses premières céramiques, vases et figures d’orants.
L’année suivante, elle quitte France-Presse, vivant de traductions (notamment de William Blake et d’Herbert Read). Elle loue un studio chez Roché et travaille dans l’atelier de Karl Jean Longuet, qu’elle épouse en juin 1949. Elle réalise, la même année, des céramiques à Vallauris et Brancusi l’invite dans son atelier. En 1950, elle rencontre Zadkine.
Simone Boisecq et Karl-Jean Longuet se lient, durant l’été à Golfe Juan, avec Pablo Picasso, puis avec les peintres et sculpteurs de la nouvelle École de Paris, Maria Elena Vieira da Silva, Árpád Szenes, Roger Bissière, Jean Bertholle, Jean Le Moal, Étienne Martin, François Stahly, Marie Raymond et son fils, Yves Klein.
Ils côtoient également Paul Éluard dont Karl-Jean Longuet sculpte, en 1951, le buste. Simone Boisecq s’installe, en 1952, dans son propre atelier, rue Visconti. Puis elle présente à la galerie MAI sa première exposition personnelle et participe au salon des Réalités Nouvelles. Lors d’une exposition, en 1954, à la galerie Jeanne Bucher son Soleil cou coupé Césaire est remarqué par Germaine Richier.
À partir de cette date elle participe à des expositions collectives avec Étienne Martin, Émile Gilioli, Alicia Penalba, François Stahly et Isabelle Waldberg, ainsi qu’au salon de la jeune sculpture. En 1959, à l’invitation d’Henri Georges Adam, elle figure au salon de Mai. En 1960, elle fait la connaissance de Maurice Blanchot qui lui inspirera plus tard Le Veilleur et de Jacques Lassaigne.
Elle rencontre, en 1963, Jean Guichard-Meili qui écrira sur son œuvre et, en 1972, le peintre Geer van Velde. Entre 1956 et 1986, Simone Boisecq réalise une dizaine de sculptures monumentales pour des commandes publiques, en province et à Paris, notamment pour l’École Nationale d’Administration (Stèle sans âge III, 1982).
Plusieurs de ses œuvres sont éditées par la Monnaie de Paris. Elle participe régulièrement, à partir de 1975, aux expositions « Le Temps de voir » organisées à Maillot, près de Sens (Yonne), par Geneviève Thèvenot. Elle commence, en 1984, une première série de dessins à l’encre de Chine.
Simone Boisecq bénéficie d’expositions rétrospectives, en France, en Allemagne et au Portugal, de 1999 à 2001. Sous le titre De la sculpture à la cité rêvée, une exposition itinérante de Simone Boisecq et de Karl-Jean Longuet a lieu entre 2011 et 2013. Elle a lieu aux Musée des beaux-arts de Reims, Musée des beaux-arts d’Agen, Musée de l’Évêché de Limoges, Musée Sainte-Croix de Poitiers et Musée Unterlinden de Colmar.
Simone Boisecq meurt en 2012 à 90 ans à l’hôpital d’Auray. Elle repose avec son mari, le sculpteur Karl Jean Longuet (1904-1981), son beau-frère, l’avocat et journaliste Robert Jean Longuet (1901-1987), son beau-père, le député socialiste Jean Longuet (1876-1938), l’oncle de ce dernier, le député socialiste Paul Lafargue (1842-1911) et la femme de celui-ci, la socialiste Laura née Marx (1845-1911).
Sources : Wikipedia. Date de création : 2108-01-20