Pierre Edouard (Henri) Bocher voit le jour à Paris, le 16 février 1811. C’est le fils d’un agent de change. Il fait de brillantes études au lycée Henri-IV, couronnées par deux prix au Concours général. Puis il suit les cours de l’école de droit et il entre comme auditeur au Conseil d’état, en 1833.
Par ailleurs, il épouse, en 1834, Aline de Laborde (1811-1885), deuxième fille du comte Alexandre de Laborde et femme du monde accomplie.
Par l’influence de son beau-père, alors député d’Etampes, Edouard Bocher devient sous-préfet de cet arrondissement, en 1834. Puis il passe préfet du Gers, en 1839. Envoyé, en 1841, à Toulouse pour apaiser les troubles créés par le recensement fiscal, il s’acquitte avec éloges de cette mission. Il devient préfet du Calvados, de 1842 à la Révolution de 1848.
Pierre Edouard Bocher se fait élire, aux élections législatives, dans le Calvados, le 13 mai 1849, comme républicain et prend place à droite de l’Assemblée législative. Il démontre de réels talents. C’est le rapporteur du projet de loi sur l’impôt des boissons. Il se tient à l’écart des menées politiques du prince-président et proteste contre le coup d’état du 2 décembre 1851.
Lors de son départ pour l’exil, Louis-Philippe le nomme administrateur des biens de la maison d’Orléans situés en France. En cette qualité, Edouard Bocher s’oppose à l’exécution des décrets de spoliation du 22 janvier 1852. Arrêté pour avoir fait distribuer une protestation contre ces décrets, il comparait devant le tribunal correctionnel.
On le condamne à un mois de prison pour avoir violé la loi sur le colportage. Il est incarcéré à la Conciergerie en compagnie de son ami Prosper Mérimée. Ce dernier est emprisonné pour outrage à la magistrature. Il a, en effet, défendu Guillaume Libri, inspecteur de l’Instruction publique accusé d’avoir volé des livres dans les bibliothèques.
Le 8 février 1871, la première circonscription du Calvados l’envoie à l’Assemblée nationale. Il prend place au centre droit, dont il devient le président. Comme rapporteur, il défend le projet de loi de restitution à la famille d’Orléans des biens non vendus. Il contribue à faire voter par le centre droit les lois constitutionnelles de 1875.
Pour raisons de santé, il refuse le ministère de l’Intérieur qui lui est offert par le maréchal de Mac-Mahon. Il vote pour la paix, pour l’abrogation des lois d’exil, pour la pétition des évêques, pour la démission de Thiers, pour le septennat et pour le ministère Broglie. Mais il est contre le service militaire de trois ans, les enterrements civils et la dissolution de l’Assemblée.
Le 30 janvier 1876, aux élections sénatoriales dans le Calvados, il se fait élire et prend place à droite. Il propose, en mars 1878, un amendement au projet de loi autorisant le président de la République à déclarer l’état de siège. Il prononce, en mars 1881, un discours pour la loi Falloux de 1850.
Réélu dans le Calvados, le 6 janvier 1885, il ne prend plus, en raison de sa santé, une part active aux travaux de l’assemblée. Il monte quelquefois à la tribune sur des questions de finances et fait surtout, par ses votes, de l’opposition aux ministères qui se succèdent.
Il se prononce contre le rétablissement du scrutin uninominal (13 février 1889), contre le projet de loi Lisbonne restreignant la liberté de la presse (18 février), contre la loi de procédure à suivre devant le Sénat pour juger les attentats commis contre la sûreté de l’état (29 mars).
Pierre Edouard Bocher demeure toute sa vie un fervent défenseur de la cause orléaniste. Il répond à un député qui lui disait en citant Saint-Simon : « C’est la fidélité à l’habitude », « Je dirais plutôt, l’habitude de la fidélité ».
Grand bibliophile, il réunit collection de livres rares. C’est un ami intime d’Alfred de Musset, qui lui dédie un de ses premiers poèmes. Il décède à Paris, 2 avril 1900. Il repose avec son fils, le capitaine et peintre Emmanuel Bocher (1835-1919).
Distinctions : officier de la Légion d’honneur (29 avril 1846).
Sources : Base Léonore (Légion d’honneur); Wikipedia. Date de création : 2009-12-20.