BLOCH Jean, dit Jean-Richard (1884-1947)
France

photo par Geiringer et Horowitz - Collection privée

Jean, dit Jean-Richard, Bloch voit le jour le 25 mai 1884, à Paris (8ème). C’est le fils de Richard Bloch (1852-1933) et de sa femme Louise Lévy. Après une scolarité au lycée Condorcet, il suit des études d’histoire et de géographie en même temps qu’il écrit ses premiers textes, des nouvelles et un roman.

Il rencontre, en 1905, Marguerite Herzog, sœur d’André Maurois, qu’il épouse en 1907. Agrégé d’histoire la même année, il devient professeur au lycée de Lons-le-Saunier (Jura), puis de Poitiers (Vienne), en 1908. Il se fait mettre en congé en 1909 afin de se consacrer à l’écriture.

Il fonde, en 1910, – sous le pseudonyme de Jean Richard – une publication intitulée L’Effort, qui devient L’Effort Libre, deux ans plus tard, à laquelle collaborent notamment des artistes peintres comme Gaston Thiesson et Bernard Naudin.

Engagé en 1914, caporal, puis sous-lieutenant et lieutenant dans l’infanterie, il est blessé à trois reprises. Après la guerre, il collabore à La Vie ouvrière et à L’Humanité, ainsi qu’à la revue Clarté. Socialiste. Dès 1921, il adhère au Parti Communiste Français (PCF) mais le quitte au moment de la bolchevisation.

Il contribue, avec Romain Rolland et un comité d’écrivains, en 1923, à la création de la revue Europe dont son frère Pierre Abraham figure aussi parmi les premiers collaborateurs. Il collabore également en tant qu’éditeur à la maison d’éditions Rieder qui édite Europe.

En 1933, il se situe entre socialisme et communisme, sans appartenir à l’un des deux partis. Il va militer en faveur de la cause antifasciste et du Front populaire et progressivement se rapprocher du PCF. Après la crise du 6 février 1934, il adhère au Comité de vigilance des intellectuels antifascistes (CVIA) et à l’Association des Ecrivains et Artistes Révolutionnaires (AEAR).

Il participe, en août 1934, au Congrès des écrivains soviétiques à Moscou. Ce voyage officialise son rapprochement avec le PCF. Il organise et participe activement au Congrès international des écrivains pour la défense de la culture en 1935 et, avec Louis Aragon à la fondation du quotidien communiste Ce soir, en mars 1937.

D’avril 1941 à janvier 1945, Jean-Richard Bloch séjourne en Union Soviétique. C’est à Moscou que, le 25 avril 1941, il rédige à l’intention d’André Marty des Notes sur les Français qu’Olivier Todd qualifie de « modèle de délation ».

Une de ces notes, conservées aux archives du Kominterm, rapporte des propos qu’André Malraux aurait tenus au début de la guerre à l’ambassade du Chili devant un fonctionnaire d’ambassade communiste :

«Il n’y a qu’une seule solution [pour les communistes] : le mur. »

Le 1er mai 1941, il rédige une lettre à Staline, qui le classe définitivement comme un intellectuel communiste. Il réalise pendant presque tout son exil des émissions en langue française à Radio-Moscou. Du fait de l’avancée des troupes allemandes, on l’évacue, en octobre 1941, d’abord à Kazan, puis à Oufa.

Il ne revient dans la capitale soviétique qu’en 1942 et rentre en France au début de l’année 1945. Il reprend alors la direction de Ce soir. En 1946, il se fait élire conseiller de La république communiste, sans arrêter son activité de directeur de Ce Soir qu’il reprend quand il rentre en France.

Sa mort brutale survient le 15 mars 1947, à Paris (1er). Sa fille, France Bloch-Sérazin, artificière de l’Organisation Spéciale (OS) est une héroïne de la Résistance, exécutée à Hambourg, en 1943. Son autre fille, Claude, épouse, en 1939, le poète espagnol Arturo Serrano y Playa, officier républicain en exil. Il repose avec Marcel Willard (1889-1956), avocat.

Œuvres :

  • Le Théâtre du peuple, critique d’une utopie, Lévy (1910) ;
  • Premier livre de contes (1912) ;
  • … et Cie (1917) ;
  • Carnaval est mort, roman (1920) ;
  • Sur un cargo, essai (1924) ;
  • La Nuit kurde, récit de voyage (1925) ;
  • Le paradis des conditions Humaines, Anvers, éditions Lumière, roman illustré par des bois d’Henri Van Straten, tirage à 361 exemplaires dont 36 sur Hollande (1925) ;
  • Le Dernier Empereur, Théâtre de l’Odéon (17 novembre 1926) ;
  • Les Chasses de Renaut (1927) ;
  • Cacahouètes et bananes, nouvelles (1929) ;
  • Destin du théâtre (1930) ;
  • Destin du siècle, essai (1931) ;
  • Sybilla, essai (1932).

Sources : Wikipedia. Date de création : 2108-01-06.

Photos

Monument

La stèle est ornée d’un haut-relief en bronze, masque mortuaire de Jean-Richard Bloch, non signé.

Inscriptions :

Jean Richard BLOCH, romancier et poète, 1884-1947.
L’encre de écrivains ce, n’est hélas que mélangée, avec le sang et les larmes, qu’elle prend une valeur, d’immortalité. dit à la radio 1943.
Marguerite, Jean Richard BLOCH, 1886-1975.

(Plaque) Albert FERRAND, 1903-1956, victime de l’émeute du 7-11-, a mon petit bébé, éternelle et affectueuse pensée de son amie.
(Plaque) Chaja Sura, Alinka, KAMIEN, 1905-1942. A ma Sainte vénérée, avec toute ma dévotion, Hania.
(Plaque) A mon mari, à mon petit papa chéri, Maurice ARDITI, R.I.F., mort pour la France, le 9 mars 1945.

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Date de la dernière mise à jour : 23 août 2024