Alexandre César Léopold, dit Georges, Bizet voit le jour le 25 octobre 1838, au 26 rue de la Tour d’Auvergne, Paris (9ème). On le baptise Georges, le 16 mars 1840. Son père, Adolphe(1810-1886), d’abord coiffeur-perruquier, est ensuite professeur de chant, à partir de 1837, et sa mère, Aimée née Delsarte, pianiste amateur (1815-1861). Son oncle François Delsarte est un professeur de chant, célèbre dans l’Europe entière.
Georges montre très tôt des dons pour la musique et entre au Conservatoire de Paris à l’âge de neuf ans. Il y récolte de nombreux prix, solfège, piano, fugue, orgue. En 1852, son opérette Le Docteur Miracle remporte le premier prix du concours d’opérette organisé par Jacques Offenbach, ex-aequo avec un autre compositeur débutant, Charles Lecocq.
La même année, il remporte le Grand Prix de Rome de composition musicale. Pendant son séjour à l’Académie de France à la villa Médicis, à Rome, il effectue les « envois » ordinaires : un opéra-bouffe italien, Don Procopio, une Symphonie en ut, une ouverture : La Chasse d’Ossian, un opéra-comique en un acte : La Gulza de l’émir.
De retour en France, il se consacre à l’enseignement (9ème). Il a à peine 25 ans quand en 1863, Léon Carvalho lui commande Les Pêcheurs de perles, sur un livret de Carré et Cormon, pour le Théâtre-Lyrique. Berlioz en donne une critique très favorable dans le Journal des débats du 8 octobre 1863.
Il compose en 1866 et fait jouer en 1867 La Jolie Fille de Perth, opéra en 4 actes sur un livret médiocre de J. H. V. de Saint-Georges et de Jules Adenis librement adapté du roman homonyme de Walter Scott.
Il épouse, le 3 juin 1869, Geneviève Halévy, fille de son professeur de composition Fromental Halévy, mort sept ans plus tôt, et de Léonie Rodrigues-Henriques. La famille Halévy est une grande famille juive qui compte à cette époque. Ils auront un fils, Jacques (1872-1922), qui comptera parmi les meilleurs amis de Marcel Proust.
Pendant la guerre de 1870, il s’engage dans la Garde nationale, puis part pour Libourne.
Pour la pièce de théâtre L’Arlésienne d’Alphonse Daudet, il compose une musique de scène ; mais l’œuvre, jouée au théâtre du Vaudeville le 1er octobre 1872, est retirée de l’affiche après vingt représentations. Georges Bizet extrait de sa musique une suite orchestrale qui, créée le mois suivant aux Concerts Pasdeloup, remportera un succès qui ne s’est jamais démenti depuis.
À l’image d’un Gioacchino Rossini, Georges Bizet imagine une vie matérielle confortable, une « vie de rentier », mais Les Pêcheurs de perles, La Jolie Fille de Perth, Djamileh, L’Arlésienne n’ont pas été de grands succès. Sa vie est dévorée par les travaux alimentaires pour les éditeurs et par les leçons de piano.
Sa vie familiale n’est pas plus heureuse. Ainsi, il reconnait l’enfant qu’il a eu avec sa bonne. Sa femme le quitte alors, emmenant son fils pour retourner chez ses parents.
En 1875, il s’installe dans le petit village de Bougival pour terminer l’orchestration de Carmen. Le 29 mai 1875, il se baigne dans la Seine près de Bougival, alors que l’eau est glacée. Le lendemain, il est pris d’une crise de rhumatisme articulaire. Le 1er juin, des complications apparaissent.
Sa santé s’aggrave et dans la nuit du 2 au 3 juin, il est victime de complications cardiaques. Il meurt alors qu’il n’a pas 37 ans. Il repose avec son fils, Jacques Bizet (1872-1922), médecin et entrepreneur.
Son opéra Carmen, adapté de la nouvelle de Prosper Mérimée, est l’une des œuvres du répertoire les plus jouées dans le monde. Composé de 1 200 feuillets, c’est au cours de sa rédaction qu’il est victime de ses premières angines de poitrine et d’un rhumatisme articulaire.
Malgré un accueil mitigé, dû en particulier au sujet jugé trop « scabreux » pour une scène lyrique, le succès européen est très rapide. Après sa mort, Wagner, Brahms et Nietzsche sont, entre autres, des défenseurs de l’œuvre.
La Symphonie en ut n’est redécouverte qu’en 1933 par le musicologue D. C. Parker, dans les archives du conservatoire de Paris. Felix Weingartner la crée à Bâle (Suisse), deux ans plus tard, et elle est enregistrée pour la première fois par la firme de disque His Master Voice en 1937, avec l’orchestre philharmonique de Londres sous la direction de Sir Hamilton Harty.
Distinctions : chevalier de la Légion d’honneur (3 février 1875, jour de la première de Carmen).
Pour écouter Alain Vanzo dans Je crois entendre encore, air des Pécheurs de perle
Pour écouter la farandole de L’Arlésienne, par l’Orchestre Philharmonique de Liège
Œuvres lytiques :
- Le Docteur Miracle, opérette (1856) ;
- Don Procopio, opéra-bouffe (1858-59), créé en 1906 ;
- Les Pêcheurs de perles, opéra (1863) ;
- La Prêtresse, opérette inachevée (1864) ;
- Ivan IV, opéra (1862-65) créé en 1946 ;
- La Jolie fille de Perth, opéra (1866) ;
- Clarisse Harlowe, opéra-comique inachevé (1870) ;
- Grisélidis, opéra inachevé (1870-71) ;
- Djamileh, opéra en un acte (1871) ;
- Don Rodrigue, opéra inachevé (1873) ;
- Carmen, opéra (1875).
Œuvres pour orchestre
- Symphonie en ut majeur (1855) ;
- Ouverture en la (1855) ;
- Suite d’orchestre : scherzo et andante, marche funèbre (1860-1861) ;
- Marche funèbre (1868-69) ;
- Symphonie « Roma » ou Souvenirs de Rome (1860-68, révisée en 1871) ;
- Jeux d’enfants, suite orchestrale tirée des nos 2, 3, 6, 11 et 12 de la suite pour piano à quatre mains (1872) ;
- L’Arlésienne, suite no 1 (1872) ;
- Patrie, ouverture symphonique (1873).
Sources : Base Léonore (Légion d’honneur) ; Wikipedia. Date de création : 2006-02-16.