Anne Bignan voit le jour à Lyon (Rhône), le 3 août 1795. C’est le fils de Joseph François Louis Bignan (1766-1824), négociant en soie puis associé à la banque Fulchiron, et de son épouse, Eléonore Sophie Fulchiron (1780-1830). Il fait ses études à Paris et remporte, en 1813 et 1814, plusieurs prix au concours général.
Au sortir du collège, il publie Trois chants de l’«Iliade», traduits en vers français (1819). C’est le début d’une œuvre lentement poursuivie, qui attache son nom à celui d’Homère. La version complète de l’ «Iliade» parait en 1830, celle de l’«Odyssée» en 1841. Toutes deux auront plusieurs éditions.
Ce travail de longue haleine ne détourne point M. Bignan des concours académiques, où il cueille, pour parler son langage, une ample moisson de lauriers. Son élégance et sa correction classique, qu’échauffe trop rarement le feu sacré de la poésie, lui acquièrent la faveur de la Société des bonnes lettres, de l’Académie Française et de l’Académie des jeux floraux.
Il ne sollicite point les faveurs de la monarchie de Juillet, quoiqu’il soit le neveu de M. Fulchiron, député très influent à la cour. Il évite de s’aventurer dans la mêlée des partis et justifie cette neutralité dans une comédie, qui n’est pas représentée : «la Manie de la politique» (1840). Sous Louis-Philippe, il célèbre la gloire et les malheurs de Napoléon dans un poème en six chants : Napoléon en Russie (1839).
Il épouse, le 4 mars 1843, à Paris (2ème), Louise Baptistine Vinoy (1813-1883) dont il aura un fils, Eugène Claude Félix Bignan (1847-1924), futur avocat.
Victor Hugo en a fait une caricature « recevant le prix de poésie de l’Académie ». La révolution de Février et le coup-d’état du 2 décembre ne le font pas sortir de sa réserve habituelle. Anne Bignan meurt le 27 novembre 1861. Il repose avec son petit-fils, Jacques Bignan (1888-1973), constructeur automobile.
Œuvres :
- La Grèce libre, ode (1821) ;
- L’échafaud, roman (1822) ;
- Le Dévouement des médecins français, poème qui obtient une mention honorable à la séance de l’Académie française, le 24 août 1822 ;
- Isaure et Olivier, poème couronné à l’Académie des Jeux floraux, le 3 mai 1822 ;
- L’Abolition de la traite des Noirs, épître aux Souverains de l’Europe rassemblés au Congrès de Vienne, qui obtient la première mention honorable de l’Académie française, à la séance du 25 août 1823 ;
- L’Avènement de Charles Dix, ou les Trois visions, poème lyrique (1825) ;
- Napoléon, ou le Glaive, le trône et le tombeau, poème suivi du Siège de Lyon, de plusieurs autres poèmes, et de la traduction en vers du premier chant de l’Iliade (1825) ;
- Epître à M. Mély-Janin, à l’occasion de sa pièce de Louis XI (1827) ;
- Poésie (1828) ;
- L’Entrée d’Henri IV dans Paris, poème qui remporte le prix de poésie à la Société royale des Bonnes-Lettres, lors de la séance du 30 mai 1828 ;
- Epître à quelques ennemis des lumières sur la découverte de l’imprimerie, qui obtient l’accessit au jugement de l’Académie française, dans la séance du 25 août 1829 ;
- Epître à un jeune romantique sur la gloire littéraire de la France, pièce qui remporte le prix de poésie décerné par l’Académie française dans sa séance du 9 août 1831 ;
- Une Fantaisie de Louis XIV, roman historique, 2 vol. (1833) ;
- Mélodies françaises, 2 vol. (1833) ;
- Louis XV et le cardinal de Fleury, 1736, roman historique (1835) ;
- Sermon au curé de mon village sur la comète de Halley (1835) ;
- L’Arc de triomphe de l’étoile, ou la Revue impériale, pièce qui obtient l’accessit de l’Académie française, dans le concours de 1837 ;
- Le Dernier des Carlovingiens (1837) ;
- Essai sur l’influence morale de la poésie (1838) ;
- Napoléon en Russie, poème en six chants (1839) ;
- La Manie de la politique, comédie en 5 actes et en vers (1840) ;
- Le Monument de Saint-Louis à Tunis, ode qui obtient l’accessit de l’Académie française, au concours de 1841 ;
- Epître à Pascal (1842) ;
- L’Epître à Molière, qui obtient de l’Académie française, une médaille d’or, dans le concours de poésie de 1843 ;
- Epître aux fondateurs de la colonie agricole de Mettray (1843) ;
- Mirabeau et Napoléon, poème couronné par l’Académie d’Arras, au concours de poésie de 1843 ;
- Epître au chancelier Gerson (1845) ;
- Œuvres poétiques, 2 vol. (1845) ;
- Poèmes évangéliques (1850) ;
- Epître à Cuvier et Conseils à un novateur, pièces qui obtiennent le prix et l’accessit de l’Académie française, dans sa séance du 27 août 1853 ;
- Variétés en prose (1857) ;
- Romans et nouvelles (1858) ;
- Le Pauvre Vieillard, élégie sur la guerre d’Espagne de 1809, Choix de poésies posthumes et autres (1863).
Traductions :
- Trois chants de l’Iliade d’Homère, traduits en vers français, suivis de quelques fragments (1819) ;
- L’Iliade d’Homère, traduite en vers français (1830) ;
- L’Odyssée d’Homère, traduite en vers français (1841) ;
- Les Beautés de la Pharsale de Lucain, traduites en vers français (1859).
Distinctions : Chevalier de la Légion d’honneur (28 octobre 1829).
Sources : Base Léonore (Légion d’honneur) ; Geneanet ; Wikipedia. Date de création : 2008-05-26.