Jacques Claude, comte Beugnot, voit le jour à Bar-sur-Aube (Aube), le 25 juillet 1761. C’est le fils d’Edme Beugnot (ca 1730-1794) et de son épouse, Elizabeth Janson (ca 1727-1800).
Avant la Révolution, il est lieutenant-général du présidial de Bar-sur-Aube. Il épouse, le 18 juin 1787, à Choiseul (Haute-Marne), Marguerite Marie Morel (1770-1825). Ils auront trois enfants : Clémentine Marie Amélie (1788-1840), Arthur Auguste (1797-1865), futur comte, et Gustave Adolphe (1799-1861), futur vicomte.
En 1790, il devint procureur-général syndic du tout nouveau département de l’Aube et est élu par ce département à l’Assemblée législative, le 8 septembre 1791. Il y siège parmi les constitutionnels et fréquente Danton. Le 25 novembre, il s’oppose à Albitte sur les mesures à prendre contre les prêtres réfractaires :
« Si vous croyez qu’il soit indispensable d’établir, par une loi, l’ouverture des églises, je vous demande si vous ne reconnaîtrez pas aussi qu’il est indispensable d’établir, par une loi, la manière de s’y réunir ».
Le 13 janvier 1792, il soutient le ministre Antoine François Bertrand de Molleville, contre le comité de la marine qui demande un décret d’accusation ; le 20 janvier, il provoque une demande d’explication à l’empereur sur le traité de Pillnitz ; le 16 avril, il s’oppose au projet de Condorcet tendant à l’élection des agents de la trésorerie par le peuple et, le 3 mai, il propose un décret d’accusation contre les journalistes incendiaires, qui amène l’arrestation de Marat et de l’abbé Royou, ce qui lui vaut la haine des Jacobins.
Après le 10 août 1792, il ne reparait plus à l’assemblée. On l’arrête et on l’emprisonne à La Force en 1793 d’où il ne sort qu’après le 9 thermidor. Il entre ensuite en relation avec la famille Bonaparte. Après le coup d’État du 18 brumaire, il devient conseiller de Lucien Bonaparte, alors ministre de l’intérieur. Il a, notamment, comme mission de désigner les nouveaux préfets. Le 11 ventôse an VIII, il s’adjuge la préfecture de Rouen qu’il conserve jusqu’au 11 mars 1806.
En 1807, il organise le nouveau royaume de Westphalie et devient ministre des finances de Jérôme Bonaparte, roi de Westphalie. En 1808, il devient administrateur du grand-duché de Berg. De retour en France, en 1813, il passe préfet de Lille puis, en 1814, ministre de l’intérieur du gouvernement provisoire.
À la demande de Talleyrand, il rédige une longue allocution à l’occasion de l’entrée à Paris du comte d’Artois ; Talleyrand n’en retient que la phrase : « Il n’y a rien de changé en France, il n’y a qu’un français de plus », ce qui lui vaut les plus vives protestations du comte d’Artois. Une ordonnance du 7 juin 1814, de Louis XVIII, nomme Beugnot directeur général de la police. Il rétablit les processions et le repos obligatoire du dimanche.
Il devient ministre de la marine alors que Napoléon Bonaparte rentre de l’île d’Elbe. Beugnot accompagne le roi à Gand. A son retour, il reçoit, le 9 juillet 1815, la direction générale des postes. Mais le roi la lui retire bientôt, sans doute à cause de son manque de soutien aux ultra-royalistes, pour une fonction plutôt honorifique de ministre d’État.
Le 4 octobre 1816, il est élu député de la Seine-Inférieure et siège avec les libéraux, alors appelés « doctrinaires », petit parti qui, selon ses dires « tiendrait tout entier sur mon canapé ». Le 16 juin 1817, il devint directeur général de la caisse d’amortissement.
Le 11 septembre 1819, il se fait réélire député et se rapproche du ministère Decazes. Il contribue au rejet de la proposition de Barthélemy, qui a pour but de restreindre les droits électoraux et défend la liberté de la presse, qu’il combat un peu plus tard. En 1820, il donne sa démission de député et se retire de la vie publique.
Il laisse des Mémoires. Entre autres, il y prétend avoir fourni le texte de la déclaration adressée par le roi au peuple avant son retour en France, mais on sait à présent que c’est un autre texte qui est adopté. Il décède à Bagneux (Hauts-de-Seine), le 24 juin 1835. Il repose avec son petit-fils, Arthur Jacques Auguste comte Beugnot (1839-1902), officier.
Titres : chevalier de l’Empire (6 juin 1808), Comte de l’Empire (24 février 1810), Pair de France (1830). Distinctions : légionnaire (25 prairial an XII), officier (30 décembre 1809), commandant (30 juin 1811), grand-officier (24 avril 1817), grand-croix de la Légion d’honneur (1er mai 1821).
Sources : Base Léonore (Légion d’honneur) ; Geneanet ; Wikipedia. Date de création : 2014-02-20.