BESSIERES Julien (1777-1840)
France

dessin anonyme - Bibliothèque du Sénat, Paris

(Henri Géraud) Julien Bessières voit le jour le 30 juillet 1777, à Gramat (Lot). C’est le cousin germain du maréchal d’empire Jean-Baptiste Bessières. Julien Bessières, sur la recommandation de son parent, fait partie de l’expédition d’Égypte du général Bonaparte en qualité d’adjoint à la Commission des sciences et des arts (à titre de chirurgien).

Malade, il doit rentrer en France le 26 octobre 1798, à bord de la tartane livournaise Madona di Monténégro. Parmi ses compagnons de voyage se trouvent François Pouqueville (chirurgien), Pierre-Simon Girard (ingénieur en chef des Ponts et Chaussées), Alexandre Gérard (naturaliste), et les officiers Jean Étienne Casimir Poitevin de Maureilhan (colonel du génie) ou Joseph Claude Marie Charbonnel (chef d’escadron d’artillerie).

Un pirate albanais, Ourochs, attaque et capture le navire. Il revend ses prisonniers à diverses autorités ottomanes. On livre Bessières à Ali Pacha de Janina, avec Poitevin et Charbonnel. Ils effectuent un séjour forcé dans la suite du Pacha et participent à quelques opérations militaires. Mais ils parviennent à s’échapper à tour de rôle et à gagner Corfou alors occupées par les troupes russes et ottomanes.

En 1800, on enferme les trois hommes dans la Fortezza Nuova de Corfou. Ils s’en évadent dans la nuit du 21 au 22 novembre. Mais on les reprend et, finalement, on les emprisonne à Constantinople. Bessières est remis enfin en liberté, à la sollicitation des ambassadeurs de Russie et d’Angleterre.

De retour en France, Bessières devient directeur des droits réunis pour les Hautes-Alpes (1803). L’année suivante, il débute dans la diplomatie avec une mission auprès d’Ali, pacha de Janina, dont il a été l’esclave au cours de sa mésaventure précédente, auprès de qui il est nommé agent d’affaires.

Il devint ensuite consul général à Venise (1805), commissaire impérial (donc chargé de toutes les affaires civiles) des îles Ioniennes à Corfou (1807-1810), là même où il a été enfermé. Il est ensuite intendant de Navarre (1810), puis intendant de l’armée et des provinces du nord de l’Espagne. Après la perte de la bataille de Vitoria, Bessières revient en France.

Il y devient préfet du Gers (16 décembre 1813). Bessières ne fait point de difficulté pour servir la Restauration, accepte la préfecture de l’Aveyron (15 juillet 1814), souscrit pour la statue d’Henri IV, et, lors des événements du mois de mars 1815, envoie une adresse dans laquelle il renouvelle son serment de fidélité au roi.

C’est probablement ce qui l’empêche d’être compris dans les premières promotions faites par Napoléon Ier pendant les Cent-jours. Néanmoins, au mois d’avril, cédant aux sollicitations des protecteurs de Bessières, l’Empereur lui confie la préfecture de l’Ariège, poste délicat entre tous, parce que le duc d’Angoulême devait, dit-on, pénétrer par ce département frontière.

Bessières a beau, dans cette situation difficile, se ménager autant que possible pour l’avenir, il n’évite pas, lors de la seconde Restauration, une disgrâce méritée. Il perd sa place, et reste sans fonctions jusqu’en 1818. Mais il finit par rentrer en faveur et devient maître des requêtes au Conseil d’État, attaché au comité de liquidation des créances étrangères.

Le 17 novembre 1827, il réussit, dans le 4e collège de la Dordogne (Sarlat) à l’emporter sur M. Daussel. Il se fait réélire, le 23 juin 1830, contre M. de Mirandol. Il siège parmi les royalistes constitutionnels, et vote constamment pour le ministère Martignac.

Dans la séance du 17 février 1828, il prononce un grand discours à l’occasion des élections du Lot, pour dénoncer la violence employée par le préfet de ce département envers les électeurs : « Conçoit-on, s’écrie-t-il, le gouvernement représentatif comme étant fait dans le but unique de représenter seulement l’administration, et toujours la même? Écartez d’abord, disait-on aux électeurs, ceux qui nous ont déplu, et nommez ceux que nous nommerions à votre place ; vous les connaissez, vous les avez vu faire; et, quant à ceux que vous ne vous recommandons pas, soyez tranquilles, ils ont la pairie,… etc. »

Lors de l’avènement de M. de Polignac au pouvoir, il vote l’adresse des 221. Il adhère à la révolution de Juillet 1830 et au gouvernement de Louis-Philippe Ier. Mais il est battu aux élections de 1831 par M. Mérilhou.

Il ne revient à la Chambre que le 21 juin 1834, comme l’élu de deux collèges, le 3e collège du Lot (Figeac), aux dépens de Laronfille, et la circonscription de Sarlat, où il a, par 154 voix contre 75, regagné son siège sur M. Mérilhou. Membre de la majorité conservatrice, il prête son appui aux lois de septembre, au projet de loi de disjonction, en un mot à toutes les propositions ministérielles.

Il devient pair de France le 3 octobre 1837. Il décède le 31 juillet 1840, à Paris (ancien 9ème arrondissement).

Titres : chevalier de l’Empire (27 décembre 1811). Distinctions : légionnaire (9 janvier 1807), officier (28 octobre 1828), commandeur (29 janvier 1836) de la Légion d’honneur .

Sources : -. Date de création : 2108-11-01.

Inscriptions : J. BESSIERES, pair de France.

Monument

Photos


Date de la dernière mise à jour : 13 janvier 2022