Édouard Henri Bertrand meurt le 18 juillet 1885. Il est président honoraire de la société municipale de secours mutuels du quartier Bonne Nouvelle 2eme arrondissement. C’est un propagateur ardent du mutualisme, auquel il consacre les 32 dernières années de sa vie, selon son épitaphe.
La mutualité trouve en effet son origine dans ces sociétés de secours mutuel qui se développent au 19ème siècle. En raison de la loi Le Chapelier (1791) qui interdit toute «coalition», le monde du travail n’a pas le droit de s’organiser. Il le fait toutefois dans le cadre des sociétés de secours mutuel qui prennent en charge obsèques et maladies, tout en menant des luttes revendicatives, telles que la révolte des Canuts à Lyon.
Tous les ouvriers, hommes, femmes et mineurs peuvent cotiser. On commence par combattre ces sociétés, puis on les tolère. En 1848, 2 000 sociétés regroupent en France 250 000 sociétaires qui, avec leur famille, représentent 1,6 million de personnes.
Si les sociétés de secours mutuel fleurissent, elles restent limitées dans leur action : la loi du 15 juillet 1850 stipule que : « La personne civile ne sera accordée que sous certaines conditions strictes, en particulier, elles ne doivent pas accorder ni secours de chômage, ni pension de retraite. »
Par la suite, Napoléon III, comprenant que ces sociétés sont des facteurs de paix sociale, les encourage. Le 26 mars 1852, il signe un décret donnant une base légale à ces sociétés dites « impériales », les soumettant par ailleurs à un régime d’autorisation. La mutualité impériale repose non pas sur une base professionnelle mais territoriale.
Ces « sociétés approuvées » bénéficient de nombreux avantages, mais au détriment de leur vie démocratique : elles sont dirigées par des membres bienfaiteurs, les notables, qui ne reçoivent aucune prestation.
La plupart de ces sociétés ont pour objet de :
- donner des soins médicaux et les médicaments aux sociétaires malades,
- leur payer une indemnité pendant le temps de leur maladie,
- les faire veiller en cas de besoin et d’après l’avis du médecin,
- constituer une caisse de pension de retraite,
- pourvoir aux frais funéraires des sociétaires,
- donner lors du décès d’un sociétaire une indemnité de 15 francs (en 1880) à la veuve, ou, à défaut, à sa famille pour l’aider à acheter les objets de deuil,
- et quelques fois, d’avoir une salle pour les conseils et pour les perceptions mensuelles, ce qui va conduire aux cercles.
Sources : -. Date de création : 2015-07-18.