Louis César Gabriel Berthier de Berluy voit le jour le 4 novembre 1765, à Versailles (Yvelines). C’est le fils cadet de Jean-Baptiste Berthier (1721-1804), ingénieur-géographe de l’armée, lieutenant-colonel et anobli comte par Louis XV. Il est le frère cadet du maréchal d’empire Louis Alexandre Berthier et du général de division Victor Léopold Berthier (1770-1807).
Tout comme son aîné, qu’il assiste parfois, César brille plus par les services qu’il rend à l’administration des armées qu’à son activité sur les champs de bataille. Après le coup d’État du 18 brumaire An VIII (9 novembre 1799) il devient inspecteur aux revues. À Marengo, le 14 juin 1800, il est l’adjudant-commandant de Joachim Murat (1767-1815), commandant en chef de la cavalerie.
Général de brigade le 4 septembre 1802, il succède l’année suivante à son frère Victor Léopold en qualité de chef d’état-major de la place de Paris. Il obtient, en 1805, le commandement d’une armée d’observation sur les côtes de la Hollande et devient général de division le 3 janvier 1806.
Napoléon propose au Tsar Alexandre Ier son soutien en échange de l’archipel des Sept-Îles (aussi appelé Îles Ioniennes). La Russie cède donc l’archipel à la France, lors de la paix de Tilsit en 1807. La convention reste secrète afin de protéger le transport des troupes depuis le sud de l’Italie.
En fait, quatre jours avant la signature du traité, donc le 4 juillet 1807, Joseph, alors roi de Naples, reçoit l’ordre de faire traverser le canal d’Otrante à des troupes. Début août 1807, le général César Berthier débarque donc à Corfou avec 4 000 hommes des 5e de ligne italien, 6e de ligne français, deux compagnies d’artillerie, deux compagnies de sapeurs, du ravitaillement et des munitions.
Les Îles ioniennes reçoivent ensuite le renfort du 4e léger. Berthier annonce, le 1er septembre, au Sénat septinsulaire, que les îles passent sous la protection de la France et que rien ne change dans le fonctionnement constitutionnel, administratif ou judiciaire de la République :
« La république des îles septinsulaires devient l’un des gouvernements qui dépendent de l’Empire. Les habitants deviennent les sujets de l’Empereur et Roi. Ils conservent leur gouvernement ; les membres du Sénat conservent leurs fonctions. »
Devenu « commandant de Corfou », César Berthier s’installe dans la Fortezza Vecchia. Napoléon Ier a promis que les Sept Îles conserveraient leur indépendance. Mais la population locale ne considère pas comme un signe encourageant la décision de Berthier de faire hisser le drapeau tricolore sur la citadelle.
La politique menée par César Berthier mécontente Napoléon. Son mode de vie contribue à lui aliéner la population, mais aussi la garnison française. En effet, il s’habille à l’orientale et fait de la femme d’un capitaine italien sa maîtresse. Le 28 mars 1808, son principal adjoint, Donzelot, le remplace dans son gouvernement.
César Berthier commande la 27e division militaire à Turin (1808-1811), puis la 23e division militaire en Corse (1811-1814). Toujours en Italie il est nommé chef de la maison du Pape Pie VII, détenu à Savone (1809-1814). Puis il devient gouverneur du Piémont, en remplacement du général Menou (1750-1810).
Napoléon Ier le charge, en 1814, d’annexer le canton du Valais à la France. Ce canton devient le département du Simplon avec à sa tête le comte-général César Berthier comme premier préfet. César Berthier se rallie aux Bourbons en 1814.
Mais il lui faut attendre 1819, pour être remis en activité, comme lieutenant général, dans l’inspection générale de l’infanterie.
Le 17 août 1819, il est en visite au Château de Grosbois (Val-de-Marne), maison de campagne de sa belle-sœur la Princesse de Neufchâtel et de Wagram. Il meurt accidentellement, frappé d’une apoplexie foudroyante, dans le grand étang du parc devant sa famille impuissante à le secourir.
Il avait épousé Louise Thérèse Augustine d’Aiguillon (1771, Versailles – 8 février 1848, Paris), belle-sœur de son frère Victor Léopold dont il aura deux enfants :
- Catherine Adélaïde (4 novembre 1792 – 13 mai 1874, Château de Ménilles, Eure), qui se mariera à Antoine Marie Roederer (14 mai 1782, Metz – 15 mars 1865, Château de Ménilles, Eure), préfet, baron puis pair de France,
- Joséphine Thérèse Virginie (1794 – 2 novembre 1833, Boulogne-sur-Mer, Nord), qui se mariera à Jean Pierre Joseph Bruguière (1772 – 1813), général, baron.
Titres : comte de l’empire (13 février 1813).
Distinctions : commandeur de la Légion d’honneur (14 janvier 1804) ; chevalier de Saint-Louis (24 octobre 1814) ; grand-croix du Lion de Bavière.
Sources : Base Léonore (Légion d’honneur) ; Wikipedia. Date de création : 2006-02-19.