Marie Bequet de Vienne nait à Paris, le 4 février 1854. Elle est issue d’une très ancienne famille de grands bourgeois bourguignons acquis aux idées de la Révolution. Les nombreux morts de la Commune de Paris la traumatisent dès sa jeunesse.
Après avoir épousé un libre penseur et conseiller d’Etat Léon Bequet, elle se lance dans le militantisme social. C’est une républicaine laïque. Elle crée de nombreuses œuvres durant 40 ans. Elle ouvre, en 1876, un refuge de 32 lits réservé à l’accueil des mères célibataires dans le 14ème arrondissement de Paris.
Peu après, elle récidive et ouvre un deuxième refuge (de 64 lits) dans le 17ème arrondissement. Veuve à 37 ans, sans enfants, elle poursuit inlassablement la mise en place de ses œuvres de bienfaisance. Pour cela, elle s’appuie sur l’aide financière de généreux donateurs.
Elle a également le soutien politique de son ami Georges Martin. Celui ci obtient pour ses œuvres une subvention du conseil municipal de Paris et des fondatrices du Droit Humain : Clémence Royer et Marie Georges-Martin, l’épouse du docteur. Elle anime de nombreuses œuvres : un programme d’aide aux futures mères et aux femmes en couches et une société d’allaitement maternel. Elle crée aussi un refuge ouvert pour femmes enceintes et une société de solidarité à l’enfance.
Des ministres d’Etat (Jules Ferry, Jules Simon, les présidents Loubet et Poincaré !) manifestent publiquement leur admiration pour son action sociale. Elle se retrouve donc, en février 1892 et mars 1893, parmi les invités réunis par Maria Deraismes à son domicile du 17ème arrondissement de Paris.
On la juge digne de recevoir l’initiation maçonnique, avec Clémence Royer, Marie Georges-Martin et Anna Feresse-Deraismes, la sœur de Maria. Le 14 mars 1893 a d’ailleurs lieu la première tenue de la première loge du «Droit Humain» chez elle. On l’initie au grade d’apprenti, avec onze autres femmes (Clémence Royer, Anna Feresse-Deraismes, Louise David, Marie Pierre, Marie Georges-Martin, Julie Pasquier, Eliska Vincent, Florestine Mariceau, Myrtille Reugnet, Charlotte Duval, Maria Martin) et un homme (Maurice Lévy).
C’est Maria Deraismes en personne qui officie, avec Georges Martin à ses côtes. Les membres de ce groupe deviennent compagnons le 24 du même mois, puis maîtres le ler avril. Marie Bequet est également élue première surveillante dans le premier collège d’officiers présidé par Maria Deraismes.
C’est elle qui prête ses locaux du 33, rue Jacob, à Paris, pour que la nouvelle loge du «Droit Humain» puisse se réunir la première année. En 1896, elle crée une troisième loge à Rouen et elle en est vénérable pendant 4 ans. C’est encore elle qui prononce l’éloge funèbre de Maria Deraismes.
Marie Bequet de Vienne meurt le 25 septembre 1913, à Hermanville-sur-Mer (Calvados), à 59 ans. Il repose avec Pierre Marie Philippe de Vienne, architecte de la Ville de Paris, Ernest Bequet, décédé en 1859, membre du gouvernement de l’Algérie, Elisa de Chatelain, née de Vienne (1819-1891), Léon Bequet (1844-1891), conseiller d’état, et le baron A. Chatelain, décédé en 1898.
Sources : Encyclopédie de la Franc-Maçonnerie ; Moiroux (Jules) Guide illustré du cimetière du Père Lachaise, Paris, 1922. Date de création : 2009-08-15.