Jacques Benoist Méchin voit le jour à Paris, le 1er juillet 1901. Il fait preuve dès son plus jeune âge, d’un grand intérêt pour la culture germanique. A l’avènement d’Adolf Hitler, il montre une véritable fascination pour la figure du caporal autrichien devenu maître de l’Allemagne.
Il voit en la personne du chancelier allemand le fédérateur de l’Europe, à l’instar d’Alexandre le Grand. Il travaille comme journaliste à l’Europe nouvelle de Louise Weiss en 1930, au moment de la rédaction du mémorandum pour une Europe fédérale d’Aristide Briand. Mais, Louise Weiss, toute acquise à la SDN (Société Des Nations), n’accepte pas la présence d’un partisan du nazisme dans son équipe et le remercie.
C’est à cette époque qu’il rédige sa monumentale, Histoire de l’armée allemande. Arrive la Seconde Guerre mondiale. Il prend une part active à la collaboration. Il déclare :
« Un pays vaincu a le choix d’être soumis à son vainqueur ou d’être avec lui ; je choisis d’être avec lui».
En 1941, il est nommé par l’amiral Darlan, à trente-neuf ans, secrétaire d’état à la vice-présidence du Conseil chargé des rapports franco-allemands. Prétendant ne vouloir être ni pour, ni contre le vainqueur, il est partisan, dans la perspective de la nécessaire union européenne de l’avenir, de rechercher avec lui un accord politique permettant de « reprendre l’esprit de ce qui a été perdu par les armes ». Il mène alors en conséquence, d’importantes négociations avec le maréchal Keitel et l’ambassadeur Otto Abez.
Il participe auprès de l’amiral Darlan, à des entretiens avec Hitler à Berchtesgaden. En avril 1942, Pierre Laval revient au pouvoir. Jacques Benoist Méchin reste près de lui comme secrétaire d’état. Mais il est rapidement démissionné en raison de ses liens trop étroits avec les allemands. En juillet 1944, il signe la déclaration commune des ultras de la collaboration contre Pierre Laval.
Cet état de fait lui vaut un procès devant la Haute Cour de justice en 1947, il est condamné à mort. Il est gracié par le président Auriol et libéré après quelques années de détention en 1954. A sa sortie de prison, il se consacre à la rédaction de biographies, tout d’abord sur la dynastie d’Arabie saoudite, puis à de grands personnages. Le thème commun de ces biographies, c’est le rôle de l’individu d’exception face à l’histoire et à son déroulement.
A ce titre, il a une prédilection pour les fondateurs d’empires. On lui doit des biographies d’Alexandre le Grand, Lyautey, Lawrence d’Arabie, Ibn Séoud. Le gouvernement français sait tirer habilement profit des relations de Benoist Méchin avec le monde arabe. Parmi ses amis, on trouve : Marcel Proust, Pierre Drieu La Rochelle, Arno Breker, Otto Abez, Ernst Jünger.
Malgré ses penchants très marqués pour les nazis, c’est avant tout un être d’exception, très cultivé et musicologue distingué. Il rencontre Marcel Proust l’année de sa mort, en 1922, et a un très long entretien avec l’auteur de A l’Ombre des jeunes filles en fleur. Il est l’ami d’Henri Sauguet, musicien de l’Ecole d’Arcueil. Le baron Jacques Benoist Méchin décède le 24 février 1983 à Paris. Il repose avec son père, le baron Gabriel Benoist Méchin (1854-1923), grand voyageur.
Œuvres :
- Reconnaissance à Rilke (collectif) (1926) ;
- Histoire de l’armée allemande (1936) ;
- Éclaircissements sur « Mein Kampf » d’Adolphe Hitler, le livre qui a changé la face du monde (1939) ;
- La Moisson de quarante. Journal d’un prisonnier de guerre (1941) ;
- L’Ukraine, des origines à Staline (Albin Michel, 1941) ;
- Ce qui demeure. Lettres de soldats tombés au champ d’honneur, 1914-1918 (1942) ;
- Lawrence d’Arabie : le rêve fracassé (Lausanne, Clairefontaine, 1961, rééd. Perrin, 2008) ;
- Alexandre le Grand : le rêve dépassé (Lausanne, La Guilde du livre, 1964, rééd. Perrin, 2009) ;
- Cléopâtre : le rêve évanoui (1964, rééd. Perrin, 2010) ;
- Bonaparte en Égypte : le rêve inassouvi (Lausanne, La Guilde du livre, 1966, rééd. Perrin, 1978) ;
- Lyautey l’Africain ou le rêve immolé (Perrin, 1966) ;
- L’Empereur Julien : le rêve calciné (Perrin, 1969) ;
- Frédéric de Hohenstaufen : le rêve excommunié (Perrin, 1980; rééd. Perrin, 2008) ;
- Mustapha Kemal, la mort d’un Empire (Albin Michel, 1954) ;
- Ibn Séoud, la naissance d’un royaume (Albin Michel, 1955, rééd. Le Livre de Poche, 1962) ;
- Le Roi Saud ou l’Orient à l’heure des relèves (Albin Michel, 1960) ;
- Soixante jours qui ébranlèrent l’Occident (1956) ;
- Un printemps arabe (1959) ;
- Deux étés africains (1972) ;
- À destins rompus (1974) ;
- Fayçal, roi d’Arabie (Albin Michel, 1975) ;
- L’Homme et ses jardins. Les métamorphoses du paradis terrestre (1975) ;
- La Musique et l’immortalité dans l’œuvre de Marcel Proust (Albin Michel, 1977) ;
- Frédéric de Hohenstaufen ou le rêve excommunié (Perrin, 1980) ;
- De la défaite au désastre (posthume) (Albin Michel, 1984) ;
- Histoire des Alaouites, (posthume) (Perrin, 1994).
Sources : Wikipedia. Date de création : 2007-01-18.