Daniel Baugeste voit le jour en 1948. C’est un plasticien qui participe à la fois à la figuration libre et au mouvement graffiti naissant.
C’est un littéraire, sociologue et plasticien de formation. Il interroge le fonctionnement de l’art dans la société, son statut, ses modes et sa présence dans l’espace social et culturel. Il aurait pu écrire des essais de sociologie sur l’art. Mais il choisit d’agir à la fois comme artiste et sur le champ même de sa réflexion : la rue, la société.
Il intervient dans « les médias » qui sont, selon lui, la « troisième révolution de l’histoire de l’humanité » après la découverte de l’agriculture et du machinisme. En effet, ceux-ci modifient comme les deux premières, le comportement de l’homme à son insu.
A partir du début des années 1980, Daniel Baugeste présente dans le monde entier ses détournements, utilisant les supports médiatiques. En 1982, il détourne des affiches de 4m x 3m dans le métro parisien. Jusqu’en 1986, il multiplie les interventions in situ, à Paris mais aussi à Pékin et Tokyo (1985).
Après avoir « détourné » la façade de l’hôtel de ville de Saint-Quentin (Aisne), il montre, dans des lieux culturels, des silhouettes et des visuels publicitaires. Dans l’exposition du centre Les Gémeaux, à Sceaux (1986), il présente dans un noir complet des silhouettes fortement colorées. Préfaçant l’ouvrage publié aux éditions Alternatives, William Burroughs écrit, de façon prophétique :
« Daniel Baugeste est un peintre pour les années quatre-vingt et quatre-vingt-dix… On pense à Salle, Chia, Haring, aussi bien qu’à Klein et à Mathieu… et finalement on pense à Baugeste, son nom tellement à propos et son futur immense. »
Travaillant par séries, Baugeste multiplie les expositions : « Aftermath » et « Ruins » à la galerie Loft, de Paris, « Simulacres » chez Anna Thiel, à Boston, « Rédemptions » et « Renaissances » à Paris, « Tableaux de légende », à Lyon.
En 2000, le musée Maillol l’accueille pour une grande exposition, « B Ready ». Cette fois, il ne détourne plus des œuvres publicitaires mais les pièces les plus emblématiques de Duchamp.
De Paris à Pékin, Boston, New York ou encore Tokyo, la graffiti-star « simulationiste » poursuit son entreprise picturale de subversion. Pillant, raturant ou soulignant, in situ ou en atelier selon les cas, il oblitère le présent pour mieux en révéler la trame. Sa démarche demeure unique, bien que de plus en plus acceptée, donc imitée.
Daniel Baugeste décède le 1er décembre 2007, à Paris.
Sources : -. Date de création : 2021-09-10.