Anne (Marie Louise) Godillon voit le jour le 4 octobre 1832, à Bercy (devenu Paris, 12ème). C’est la fille de Jean Godillon et de Louise Lenoir. Le 26 juin 1854, elle épouse Jean-Baptiste Barratin, négociant en vins originaire de Villié (Rhône) et installé 23, quai d’Anjou (Paris, 4ème). Le 25 juin 1860, elle donne naissance à une fille, Anne Marie Barratin.
Le 1er décembre 1876, Jean-Baptiste Barratin décède à Paris, à 60 ans. En octobre 1880, Anne Barratin vend le négoce de son mari. Le 9 avril 1900, c’est Anne Marie Barratin, leur fille unique âgée de 39 ans, qui meurt célibataire à Saint-Germain-en-Laye (Yvelines).
Suite au décès de sa fille, Anne Barratin, fonde, en 1902, l’œuvre de la Goutte de Lait à Saint-Germain-en-Laye (Yvelines). Celle ci fournit quotidiennement des biberons à une soixantaine d’enfants, leur assure un suivi médical et leur procure des médicaments si nécessaire. Un asile et un dispensaire viennent compléter sa fondation située au 2, rue d’Alsace qui s’appelle alors « Maison de l’enfance et fondation Anne Barratin ».
En décembre 1907, Anne Barratin fait de la ville de Saint-Germain-en-Laye sa légataire pour poursuivre son œuvre et elle fera régulièrement des dons à la ville dont son portrait exécuté par Giovanni Giacometti. Elle reçoit la médaille d’or de l’Assistance publique et elle ne cessera jamais d’être bonne à rendre les anges jaloux, selon sa propre formule.
À partir de 1911, Anne Barratin décide que les legs de son testament iront au Denier des Veuves de la Société des gens de lettres, œuvre présidée par Daniel Lesueur, et à une fondation ou à l’entretien d’un asile en Seine-et-Oise pour les vieillards et les convalescents. C’est l’asile des Petits Prés à Plaisir (Yvelines) qui en bénéficiera.
Membre de la société des gens de lettres, Anne Barratin est surtout connue pour ses pensées et ses aphorismes. Elle écrit également des poèmes et des paroles de chanson. La philosophie de ses œuvres se résume bien dans la préface de Chemin faisant, son premier livre : « Étudier l’homme, chercher à le connaître mieux, ce n’est pas se condamner à l’aimer moins, c’est apprendre à le plaindre dans toutes ses défaillances, à l’excuser dans beaucoup de ses erreurs, à juger de plus près les difficultés de la lutte, et à lui tenir compte de ses efforts ».
Le 14 décembre 1915, Anne Barratin décède lors d’un séjour en Suisse à Vernex-Montreux.
Œuvres (toutes éditées par Alphonse Lemerre à Paris) :
- Chemin faisant (1894) ;
- De vous à moi. Feuilles noires (1902) ;
- Sur le tard (1905) ;
- Heures de brume (1908), avec une préface d’Auguste Dorchain ;
- Lueurs du soir (1911) ;
- De toutes les paroisses (1913) ;
- Ce que je pense (1914) ;
- Œuvres posthumes (1920)
Distinctions : chevalier de la Légion d’honneur (17 février 1910), officier des palmes académiques.
Hommages : Une rue et une crèche de Saint-Germain-en-Laye (Yvelines) portent son nom.
Sources : Base Léonore (Légion d’honneur). Date de création : 2016-03-14.