Théodore Ballu voit le jour à Paris, le 8 juin 1817. Admis à l’École royale des beaux-arts de Paris en 1835, il devient l’élève de Louis Hippolyte Lebas, l’architecte de Notre-Dame-de-Lorette. Il y obtient le Grand Prix de Rome en 1840, avec « un palais pour la Chambre des Pairs ».
Le jeune lauréat quitte alors Paris pour devenir pensionnaire de l’Académie de France à Rome. Il demeure à la Villa Médicis de janvier 1841 à décembre 1845. Ce séjour lui permet de visiter les ruines antiques. Il consacre son envoi de troisième année à Pompéi.
En 1844-1845, il envoie ses travaux sur l’Érechthéion de l’Acropole d’Athènes. À son retour en France, Théodore Ballu devient l’assistant de l’architecte François Christian Gau. Il travaille sur le chantier de la basilique Sainte-Clotilde dont il devient l’architecte en chef à la mort de François Christian Gau, en 1853.
Se dessine alors une carrière où sa préférence pour les édifices religieux s’affirme un peu plus chaque jour. Il choisit d’en faire sa spécialité et laisse aujourd’hui nombre de constructions d’envergure. En 1860, il devient architecte en chef des travaux de la ville de Paris pour les édifices consacrés au culte.
Il réalise l’église de la Trinité (1861-1867), le temple de la rue d’Astorg et les églises Saint-Ambroise (1863-1869), Saint-Joseph (1866-1875). Il se voit confier également la restauration de la tour Saint-Jacques (1854-1858) et la construction de l’église Saint-Denis, à Argenteuil (1866).
L’église de la Trinité reste emblématique de son œuvre grâce à sa grande connaissance des différents styles d’architecture. Son goût prononcé pour l’éclectisme est alors très en vogue. C’est une profusion du décor sculpté ou peint. Par ailleurs, il maîtrise très bien les coûts du chantier. Le quartier de la Trinité devient l’endroit de prédilection de l’architecte.
Théodore Ballu y possède divers immeubles et y édifie même sa demeure. Il entre à l’Académie des Beaux-Arts de l’Institut de France en 1872. Lauréat en 1873 du concours pour la reconstruction de l’hôtel de ville incendié pendant la Commune de Paris, il dirige le chantier avec Pierre Deperthes.
Ballu est temporairement nommé au conseil des bâtiments civils. En 1874, il devient inspecteur général des édifices diocésains, après la démission à ce poste d’Eugène Emmanuel Viollet-le-Duc. Inspecteur général des travaux de la Ville de Paris de 1871 à 1876, il est tout naturellement chargé des édifices cultuels.
De 1858 à 1863, Théodore Ballu conçoit et réalise le beffroi de Saint-Germain-l’Auxerrois. Les percées d’Haussmann n’ont pas encore radicalement transformé le quartier. L’ancienne église paroissiale des rois de France reste encore dissimulée derrière des immeubles qui la séparent de la colonnade du Louvre.
Dès 1859, l’architecte Jacques Hittorff construit, au nord, un nouveau bâtiment pour abriter la mairie d’arrondissement, utilisant un style inspiré du gothique tardif et de la Renaissance française. La tour de Ballu est édifiée entre les deux façades, renforçant ainsi un effet de symétrie prolongeant, encore plus à l’est, le grand axe du Louvre.
L’architecte choisit d’utiliser le vocabulaire propre au gothique flamboyant. Bien que seule la pierre soit apparente, il faut signaler la présence d’une structure en fer dissimulée soutenant l’ensemble des cloches du carillon.
Avec cette construction, il montre l’étendue de ses connaissances archéologiques, sa maîtrise des styles, son souci du détail et sa grande exigence dans la qualité d’exécution. La silhouette et certains détails du beffroi évoquent ceux de la tour Saint-Jacques, monument dont Ballu vient alors à peine d’achever la restauration.
Théodore Ballu meurt à Paris, le 22 mai 1885. Il repose avec son beau-père, le sculpteur Jean Marie Antoine Idrac (1849-1884), et son beau-frère, le météorologue Pierre Idrac (1885-1935).
Distinctions : chevalier (1 décembre 1857), officier (7 août 1869), commandeur (17 juillet 1882) de la Légion d’honneur.
Sources : Base Léonore (Légion d’honneur) ; Wikipedia. Date de création : 2009-05-10.